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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 9. 14-23

Israël, peuple élu, et l’évangile de la grâce de Dieu

2. La souveraineté et les droits de Dieu

La souveraineté de Dieu : versets 14-18

Le mot élection ayant été mentionné (9. 11), l’apôtre aborde maintenant le sujet de la souveraineté de Dieu en prenant quelques exemples dans l’histoire d’Israël. Cette souveraineté est inhérente à la divinité. Elle se manifeste en miséricorde et en jugement. Ce sont des attributs sans lesquels Dieu ne serait pas Dieu.

L’épisode du veau d’or avait été l’occasion de déployer la miséricorde. Le peuple avait inconsidérément déclaré : “Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons” Exode 19. 8. Or, au moment même où Dieu donnait la loi à Moïse, ils en ont enfreint le premier commandement en se faisant une idole de métal fondu. La seule issue semblait dès lors leur anéantissement en jugementExode 33. 5. Mais sur l’intercession de Moïse, la grâce divine trouve une autre voie. Dieu quitte le terrain de la loi et, comme on l’a dit, “se retire dans sa souveraineté” pour faire miséricorde à qui il veut (verset 15). Le Juif qui, en débat avec Paul, voudrait refuser la miséricorde aux nations, doit donc maintenant reconnaître que lui-même doit tout à cette souveraine miséricorde : son salut et même son existence (puisque Dieu avait parlé de détruire le peuple).

Ensuite le second attribut divin, le jugement, se présente, avec l’exemple du Pharaon. La sainteté divine doit nécessairement se montrer en jugement quand le temps est venu. La gloire de Dieu impose qu’on ne se moque pas de lui impunément. Or le Pharaon s’était élevé démesurément : “Qui est l’Éternel pour que j’écoute sa voix ?” Exode 5. 2 ; puis il a endurci son cœur six fois et alors l’Éternel est intervenu en endurcissant son cœurExode 9. 12 comme il l’avait annoncéExode 7. 3. C’est alors seulement que Dieu se sert de son juste jugement de façon à montrer sa puissance, comme dit le verset 17. Car Dieu n’avait pas pour but la perdition personnelle du Pharaon, mais, à cause de l’endurcissement de ce dernier, son plan était de se glorifier par toute la terre par son moyen. Le Juif doit donc de nouveau reconnaître que Dieu, qui a été juste en jugeant les Égyptiens, a aussi été juste en jugeant son peuple qui se comportait de la même façon2 Chroniques 36. 14-16. Dès le temps de la dernière déportation, ce jugement atteignait le peuple qui était mis entièrement de côté comme peuple ; la grâce de Dieu toutefois fit remonter un petit groupe ou “résidu” pour accueillir le Messie. Ils l’ont rejeté et dès lors leur maison devait être laissée déserteMatthieu 23. 38 : ils ont à leur tour été endurcis comme Ésaïe l’avait annoncéÉsaïe 6. 8-10.

Ces deux attributs de Dieu manifestent la grandeur et la majesté divines et imposent le respect. Cette solennelle réalité demeure aujourd’hui : Dieu, qui offre la miséricorde et ne destine personne au jugement, peut cependant endurcir en jugement le cœur d’un homme qui progresse dans le mal malgré les avertissements divins. Cela nous pousse à nous joindre à l’appel divin adressé à ceux qui périssent : “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur” Psaume 95. 7, 8. Enfin aussi ces deux attributs divins nous poussent à la louange, car tous les aspects de la grandeur de notre Dieu nous réjouissent (début du même psaume, parmi tant d’autres).

Les droits de Dieu et leur exercice : versets 19-23

Dans le paragraphe précédent, nous avons vu l’apôtre revendiquer les droits de Dieu s’exerçant dans le domaine moral, en miséricorde et en jugement. Dans notre paragraphe, il va plus loin encore en soulignant son pouvoir et son droit de faire ce qu’il veut. Cependant la lecture attentive montre toujours qu’il n’y a pas de “prédestination” à la perdition.

L’interlocuteur supposé de Paul s’élève pour accuser Dieu de pousser chacun vers un destin inévitable. Or, certainement Dieu ne serait pas Dieu s’il n’avait pas tout pouvoir, et il domine sur sa créature comme le potier sur les vases qu’il crée. Cependant il laisse à l’homme toute sa responsabilité. En effet dans l’exercice des droits de la divinité, Dieu se limite, si nous pouvons dire, à préparer “d’avance” Éphésiens 1. 4, 5 pour la gloire les vases de miséricorde ; tandis que les vases de colère, déclarés tels parce qu’ils ont attiré la colère sur eux par leur péché, ne peuvent subsister que dans l’attente de la destruction1, pour laquelle ils sont désormais “tout préparés”.

Envers ces deux sortes de vases, Dieu montre des caractères qui poussent à la louange : la patience d’abord, puis la colère et la puissance, suivies de la miséricorde qui révèle sa gloire. C’est encore une fois l’évangile qui le fait connaître, dans sa colère (1. 18) comme dans sa grâce, par laquelle il se glorifie richementÉphésiens 1. 6. Plus précisément c’est dans la croix, résumé et fondement de l’évangile, que tout cela est pleinement manifesté. C’est là qu’il a montré sa haine contre le péché et sa miséricorde pour le pécheur.

Notes

1Ce mot destruction est clairement employé à cause de l’image du potier et ne doit pas suggérer l’anéantissement de l’âme. Le jugement sera en effet éternel (2 Thessaloniciens 1. 9) sur une âme dont l’existence n’a pas de fin. Le même mot est d’ailleurs généralement traduit ailleurs par “perdition”, en Matthieu 7. 13 par exemple, en relation avec l’idée de chemin.

Romains 9

14Que dirons-nous donc ? Y a-t-il de l’injustice en Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! 15Car il dit à Moïse : “Je ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion”a. 16Ainsi donc ce n’est pas de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17Car l’écriture dit au Pharaon : “C’est pour cela même que je t’ai suscitéb, pour montrer en toi ma puissance, et pour que mon nom soit publié dans toute la terre”c. 18Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.

19Tu me diras donc : Pourquoi se plaint-il encore ? car qui est-ce qui a résisté à sa volonté ? 20Mais plutôt, toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu ? La chose formée dira-t-elle à celui qui l’a formée : Pourquoi m’as-tu ainsi faite ? 21Le potier n’a-t-il pas pouvoir sur l’argile pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur ? 22Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissanced, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout préparés pour la destruction ; 23– et afin de faire connaître les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire… ?

Notes

aExode 33. 19.
blitt. : suscité d’entre [les hommes] .
cExode 9. 16.
dou : ce qu’il peut.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)