Une parabole illustre maintenant les conclusions des deux paragraphes précédents. Un olivier, portant successivement ou simultanément des branches naturelles et des branches greffées, représente l’histoire des relations de Dieu avec les hommes. Ceux-ci sont vus collectivement, rassemblés en grands groupes responsables sur la terre : les branches.
Cette parabole commence à Abraham qui a reçu les promesses. Elle s’étend à l’histoire du peuple d’Israël, bénéficiaire direct de l’alliance divine. Puis elle embrasse la période actuelle, où nations et résidu d’Israël sont également bénéficiaires de la miséricorde sur la base de la foi chrétienne. Enfin elle va jusqu’à l’évocation du temps futur où “tout Israël”, c’est-à-dire le peuple terrestre dans son ensemble, recouvrera sa primauté parmi les nations, quand il aura reconnu en Jésus son Messie, après des siècles d’incrédulité. Tout est basé sur l’accomplissement des promesses (les racines) et les bénédictions qui en découlent (la graisse de l’olivier). C’est à ces bénédictions qu’Israël et les nations participent sur la terre, chacun en son rang et en son temps.
Cette parabole embrasse plusieurs époques et des
La simple mise en contact avec l’arbre de la promesse suffit pour rendre responsable, mais non pour rester bénéficiaire : il faut collectivement la persévérance et la fidélité dans la foi au Dieu de bonté ; “autrement, toi aussi, tu seras coupé” (verset 22). C’est ce qui arrivera à l’ensemble de ceux qui font profession de christianisme sans foi réelle, la fausse église qui sera jugée et détruite entre les deux actes de la seconde venue1 de Christ. L’Apocalypse (chapitre 17, 18, 19) donne le tableau de ce jugement. Ici l’apôtre Paul le présente seulement comme une sérieuse éventualité pour exhorter vivement les chrétiens.
Quoique l’olivier soit fréquemment une image d’Israël, on voit bien, en s’appuyant sur les deux paragraphes précédents, que tel n’est pas le cas ici. En effet, le christianisme n’est pas une forme particulière de judaïsme, dans lequel il devrait se fondre, mais en Christ “toutes choses sont faites nouvelles” 2 Corinthiens 5. 17-19. Cela ne contredit pas le fait que “le salut vient des Juifs” Jean. 4. 22. Ils connaissaient le Dieu éternel et avaient ses promesses. Ainsi le Sauveur du monde était leur Messie promis. Par ces promesses à Israël, les nations reçoivent le salut : “C’est la racine qui te porte” (verset 18).
L’arbre n’est pas l’Église, car si Israël doit un jour être sauvé entièrement, ce n’est pas en étant absorbé dans la chrétienté ou uni à elle. L’ensemble des chrétiens véritables, l’Église ou l’Assemblée, sera enlevé au ciel1 Thessaloniciens 4. 15 avant que l’Agneau n’intervienne sur la terre (le Jour du Seigneur) 1 Thessaloniciens 5. 2, pour y établir son règne terrestre en Israël.
Soulignons encore qu’il ne s’agit pas du salut individuel des croyants et que les espérances de l’Église et d’Israël restent bien distinctes. Notons d’ailleurs que l’Église véritable est un corps unique, où l’origine, juive ou non, des membres est oubliée ; l’Église n’est envisagée, nettement dans cette épître, qu’au chapitre 12.