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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 5. 3-5

L’œuvre de Christ pour nous, pour nos péchés

7. Les ressources de la grâce dans la vie du croyant

Dieu a établi la relation du croyant avec lui sur la base la plus solide qui soit : la personne et l’œuvre du Seigneur Jésus. Tout est réglé ; la paix avec Dieu répond au passé, la faveur de Dieu marque le présent, et l’espérance de la gloire éclaire l’avenir (versets 1, 2). Rien ne peut être ajouté à cette position si bénie et parfaite ; mais il reste à la vivre tous les jours. Et les ressources de la grâce de Dieu sont si grandes, sa faveur si réelle dès maintenant, qu’elles peuvent transformer entièrement les pensées du croyant dans les épreuves et les difficultés présentes (versets 3-5).

Par l’expression : “Et non seulement cela, mais aussi”, qu’il emploie deux fois (versets 3, 11), Paul veut nous montrer que la grâce de Dieu surabonde d’une manière pratique dans la vie chrétienne. Le croyant y apprendra à connaître ce qu’il est et ce que Dieu est ; non seulement à apprécier ce qu’il donne, mais aussi à trouver sa joie en lui.

Comment le croyant va-t-il affronter les difficultés, les épreuves, les tribulations1 ? Vont-elles le déstabiliser ? Contredisent-elles cette faveur dans laquelle il se trouve ? Doit-il les traverser avec stoïcisme et en s’endurcissant ? À toutes ces questions l’apôtre répond avec une étonnante assurance : “Nous nous glorifions dans les tribulations”.

Les souffrances donnent-elles vraiment occasion de se glorifier (ou de se réjouir) ? Nous comprenons que cette pensée puisse heurter celui ou celle qui traverse une peine profonde. Mais Dieu désire lui faire connaître les ressources de sa grâce.

Trois motifs expliquent l’attitude, en apparence paradoxale, du croyant face à l’épreuve : la foi, la grâce qui enseigne et le secret intérieur du cœur.

La foi : verset 3

La foi, la confiance en Dieu, fait réaliser que, si Dieu permet une épreuve, ce n’est pas par jugement ou indifférence ; il demeure un Dieu d’amour et de grâce. En acceptant l’épreuve comme permise par un Dieu qui aime et qui veut “faire du bien à la fin” Deutéronome 8. 16, le croyant regarde vers l’issue, “sachant que la tribulation produit la patience”.

L’épreuve n’est pas la source de la patience, mais elle fournit l’occasion de recevoir du secours. Au lieu de se consumer en questions sans réponse ou en soupirs de découragement, l’enfant de Dieu traversera son épreuve avec Christ. Plutôt que de chercher avant tout à y échapper, il éprouvera que celui qui a tant souffert pour être notre Sauveur se tient près de lui. Paul, en prison, l’a dit bien simplement : “Le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié” 2 Timothée 4. 17.

Le croyant regarde avec confiance à celui qui est plein de compassion et miséricordieuxJacques 5. 11 et qui “juge justement” 1 Pierre 2. 23. La volonté propre étant mise de côté, l’épreuve rend ainsi capable de s’attendre tranquillement à Dieu. Elle produit aussi une “patience d’espérance” 1 Thessaloniciens 1. 3, la vraie patience chrétienne.

La grâce qui enseigne : verset 4

Dieu n’a jamais promis au croyant d’écarter les épreuves de sa vie ou de transformer ses circonstances extérieures. Comme un divin éducateur, il utilise l’école de la vie pour le former. Si le salut ne dépend nullement de ces expériences, elles sont irremplaçables pour nous faire croître, pour nous détacher des influences terrestres et nous attacher plus profondément à Dieu et à son Fils Jésus Christ.

L’expérience chrétienne consiste à connaître Dieu et ses ressources. Elle est bien différente de celle de l’incrédule, souvent synonyme d’un cœur blasé et d’élans coupés. Là, au contraire, le croyant est stimulé, car il a touché du doigt, au travers des épreuves traversées avec patience, sa propre misère, mais surtout la grâce agissante du Seigneur.

Nous avons ainsi dans ces versets 3 et 4 un enchaînement de vertus produit par la grâce de Dieu qui accompagne le croyant dans le chemin et l’instruit pas à pas. Progressivement détournés de la sphère terrestre, ses yeux sont dirigés vers le domaine céleste et l’espérance devient pour lui plus captivante, vivante et présente ; “l’homme intérieur” est fortifiéÉphésiens 3. 16.

Le secret du cœur : verset 5

D’une part, “l’espérance ne rend point honteux”, car le croyant saisit par anticipation avec une entière certitude ce qui ne se voit pas encore et il jouit déjà de ce qu’il attend.

D’autre part, Dieu met son sceau sur celui qui a cruÉphésiens 1. 13. Le Saint Esprit vient habiter dans le croyant. Et cette divine présence a d’heureuses conséquences : “L’amour de Dieu est versé dans nos cœurs”. Non seulement Dieu se révèle à moi dans la plénitude de son amour, mais il verse son amour dans mon cœur. Cet amour y apporte ce que Dieu est, pour que je l’aime en retour et que je partage avec d’autres les affections divines.

Laissons-nous pénétrer par cette pensée. “L’amour est de Dieu… Nous, nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier” 1 Jean 4. 7, 19, alors que nous étions haïssables. Maintenant il se plaît à nous faire partager ce qui remplit son cœur. Nous n’avons en nous-mêmes aucune ressource, aucune capacité pour aimer, mais nous sommes désormais en communication avec une source inépuisable, par le canal du Saint Esprit. Ne parlons pas beaucoup de notre amour pour Dieu ou pour d’autres, mais soyons sensibles à l’amour de Dieu pour nous : c’est le seul moyen pour que cet amour jaillisse de nos cœurs vers Dieu et vers notre prochain.

Notes

1Tribulation : ce mot, actuellement peu usité, signifie souffrances, oppression.

Romains 5

3Et non seulement [cela], mais aussi nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, 4et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance ; 5et l’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)