Romains 4. 19-25

5. La foi et la résurrection

Nous avons remarqué avec reconnaissance ces deux actes de Dieu auxquels s’attache la foi d’Abraham :

• Dieu justifie l’impie (verset 5).
• Dieu fait vivre les morts (verset 17).

La foi des croyants de tous les temps a le même fondement et l’apôtre va souligner l’importance de la résurrection de Christ pour établir la justification du croyant.

La foi d’Abraham en un Dieu de résurrection : versets 19-22

Les circonstances d’Abraham et de sa femme rendaient apparemment impossible l’accomplissement des promesses divines. L’apôtre s’en sert pour faire ressortir la foi de ce patriarche et pour montrer que la résurrection, la vie d’entre les morts, est le seul moyen d’assurer les bénédictions.

La foi d’Abraham

La première qualité qui est attribuée à Abraham est son énergie dans la foi : “n’étant pas faible dans la foi”. Il en fallait effectivement pour ne pas s’arrêter aux circonstances qui auraient ôté tout espoir de voir les promesses s’accomplir. Mais la foi ne raisonne qu’à partir de Dieu et de ses paroles et “n’a pas égard” aux circonstances. Abraham et Sara ne pouvaient pas avoir d’enfant ; peu importait, puisque Dieu leur avait promis une descendance nombreuse comme la poussière de la terreGenèse 13. 16.

Un deuxième aspect est relevé ensuite : la foi simple qui ne met pas en doute ce que Dieu a dit, rend à celui-ci la gloire qui lui est due. Abraham a honoré Dieu en reconnaissant sa souveraineté, sa puissance et sa fidélité. Le patriarche avait agi ainsi, en “étant persuadé” de la puissance et de la fidélité de Dieu dans ses promesses, comme il avait aussi compté avec confiance sur son aide pour obéir à ses ordresHébreux 11. 8, 17. Dieu reconnaît la foi qui l’honore ainsi par des paroles ou des actes ; elle est “comptée à justice”. Quelqu’un a résumé cette pensée dans ces mots : « La foi honore Dieu et Dieu honore la foi »1 Samuel 2. 30.

La résurrection assure les bénédictions

Les promesses de bénédiction faites à Abraham ont reposé sur la résurrection :

• La naissance miraculeuse d’Isaac, fils d’un couple âgé et stérile, témoigne que la puissance de Dieu peut donner la vie là où la mort a déjà mis son empreinte.
• La délivrance d’Isaac d’une mort certaine sur le mont Morija est aussi une résurrection symboliqueHébreux 11. 19. Elle annonce, en figure, la résurrection glorieuse du Fils de Dieu, futur héritier de la terre qui accomplira ainsi, en perfection, les promesses de bénédiction faites à AbrahamGalates 3. 16.

La foi en Dieu qui a ressuscité Jésus : versets 23-25

Si, comme on vient de le voir, Abraham connaissait le Dieu de résurrection, lui et les saints de l’A.T. croyaient le Tout-puissant qui accomplirait certainement ses promesses.

Parmi celles-ci, le Christ qui devait venir était le grand objet de leur espéranceJean 8. 56.

Quel merveilleux avantage la grâce de Dieu donne-t-elle maintenant au croyant ! Nous avons de précieuses promesses dont la réalisation n’aura lieu qu’au retour de Christ (la transformation des corps des croyants vivants, la résurrection des morts, l’entrée dans la maison du Père…), une sûre espérance. Mais notre foi repose sur des faits, sur une œuvre déjà accomplie et sur un Dieu qui s’est manifesté en chair, révélé en Christ.

• Des faits : La foi du croyant se nourrit des faits historiques de l’évangile concernant la naissance miraculeuse du Fils de Dieu, sa vie de dévouement complet, sa mort, sa résurrection et son ascension dans le ciel. Mais elle s’appuie également sur des faits “moraux” tout aussi extraordinaires : la nature divine et sans péché de Jésus Christ, la perfection absolue de sa vie sainte et pure, l’efficacité de sa mort pour ôter nos péchés, son triomphe sur la mort dans la résurrection et son élévation dans la gloire à la droite de Dieu.
• Un Dieu révélé : Notre Dieu est le même que celui qu’adoraient Abraham, Isaac et Jacob, mais il est maintenant beaucoup mieux connu :

“Le Fils unique… l’a fait connaître” Jean 1. 18 :

• par sa vie et par son témoignage,
• par sa mort en démontrant la justice de Dieu et son amour,
• par sa résurrection et son élévation dans la gloire.

De plus, nous attendons non seulement la venue, mais le retour du Seigneur, parce qu’il est déjà venu et nous en avons le témoignage par des témoins oculaires.

La résurrection de Christ, preuve de la justification du croyant : verset 25

En ramenant d’entre les morts Jésus, qui avait été “livré à cause de nos fautes”, Dieu prouve la perfection de l’œuvre de son Fils : l’expiation est accomplie, nos péchés sont ôtés ; Dieu justifie le pécheur à cause du sang de Christ. Le croyant a donc une totale assurance au sujet de ses péchés, de tout ce qu’il a pu commettre et dont il aurait eu à rendre compte au jour du jugement ; il est pardonné, rendu juste et racheté par la grâce parfaite de Dieu. Il croit “en celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts” et qui, en le faisant, a montré que la justification du croyant était parfaite. On peut illustrer ainsi le verset 25 :

“Jésus a été livré pour nos fautes” : c’est le paiement qu’il a fait pour effacer ma dette.

“Jésus a été ressuscité pour notre justification” : c’est le reçu que Dieu a donné.