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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 4. 1-12

L’œuvre de Christ pour nous, pour nos péchés

3. Les croyants de l’A.T. et la foi

Tous les Israélites considéraient Abraham et David comme des modèles d’hommes justes devant Dieu. L’un avait reçu les promesses divines, tandis que l’autre était le fondateur de la dynastie royale dont le Messie devait être issu.

Comment donc ont-ils été déclarés justes ?

Abraham : un précurseur de la foi : versets 1-4

Comment le patriarche a-t-il bénéficié de cette faveur de Dieu que tous lui reconnaissent ?

La réponse tient en deux points :

  • Si cette faveur résultait de mérites personnels, Abraham aurait des raisons de se glorifier, mais il est impossible à l’homme, quel qu’il soit, de se glorifier de sa propre justice dans la lumière de Dieu. Et l’Écriture ne parle jamais de la bonté ou de la justice d’Abraham avant son appel par Dieu. Bien au contraire, elle précise que ses pères servaient les idolesJosué 24. 2.
  • La parole de Dieu déclare : “Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice” 1 (verset 3) Genèse 15. 6. Prendre Dieu au mot et croire ce qu’il dit, voilà la foi. Elle est reconnue par Dieu et mise au crédit (c’est le sens du mot compté) du croyant. La foi n’a pas, en elle-même, la capacité de justifier, mais Dieu, qui sonde le cœur, donne sa justice à celui qui croit. Il ne s’agit pas de la grandeur de la foi ; une simple étincelle de foi reconnue par Dieu vaut à l’homme d’être juste devant Lui.

Pour lever toute objection, l’apôtre oppose, dans le verset 4, les mots œuvres et salaire à foi et grâce. Il expose que si les œuvres du patriarche avaient eu pour effet de le rendre juste, sa justice aurait été la conséquence méritée, un dû (verset 4) et non pas le résultat de la grâce divine. Or, à celui qui croit, la justice est donnée gratuitement, sans œuvres méritoires.

Les caractères de la foi : versets 5, 9, 10

La foi est bien autre chose que l’adhésion intellectuelle à une doctrine ou la pratique d’une religion. C’est la relation personnelle de l’âme avec Dieu que l’on croit et en qui on se confie entièrement. L’évangile le fait connaître comme “celui qui justifie l’impie” (4. 5).

L’attitude de celui qui croit est importante : Il “ne fait pas des œuvres” pour être juste. Au contraire il reconnaît sa culpabilité et sa souillure en se considérant comme impie2. Ce dernier mot, qui décrit la condition naturelle de celui que Dieu a voulu rendre juste, exclut toute notion de mérite préalable à l’octroi de la grâce. Quelle preuve évidente et merveilleuse de la libre grâce de Dieu, à l’opposé d’une justice qui serait acquise par des œuvres prescrites par une loi !

Une dernière question se pose encore : cette grâce dont Abraham a été l’objet ne s’applique-t-elle qu’à ses descendants ? Faut-il être juif et circoncis pour en bénéficier ? La réponse est lumineuse : Abraham fut reconnu juste par sa foi au moins quatorze ans avant d’être circoncisGenèse 17. 24. En conséquence, il n’y a aucune raison de limiter la justice par la foi aux seuls Juifs (la circoncision). Le cas du patriarche ne fait que confirmer que “la justice de Dieu par la foi en Jésus Christ est… sur tous ceux qui croient” (3. 22) et ceci sans condition ni exception.

Le pardon des péchés : versets 6-8

Après que David a reconnu son très grave péché et l’a confessé, Dieu annonce son pardon : “L’Éternel a fait passer ton péché” 2 Samuel 12. 13. C’est le pardon d’un Dieu de grâce qui amène David relevé à écrire le Psaume 32. Il y déclare bienheureux les hommes que la loi aurait dû maudire, les pécheurs qui avaient gravement désobéi à la loi et dont Dieu pardonnait les iniquités et couvrait les péchés (versets 7, 8).

Le cas de David, reconnu comme juste par tous les Juifs, confirme donc que la justice n’est pas accordée à cause du bien accompli mais, là aussi, à cause de la foi et malgré de graves péchés. Cette justice par la foi se traduit par le pardon et l’oubli définitif de tous les péchés commis, si affreux soient-ils ; ils ne sont pas imputés, mais couverts. Dieu les a jetés derrière son dosÉsaïe 38. 17. Il n’y a pas d’exception ou de limite à sa portée.

La foi et la circoncision : versets 11, 12

Le dernier point abordé est celui des rapports entre la circoncision et la justice par la foi. Après avoir cru et avoir répondu à l’appel de Dieu, Abraham a été séparé du paganisme environnant. Il a porté, pour la première fois dans l’histoire, la marque physique de cette séparation pour Dieu par la circoncision qui en était le signe. Mais la circoncision attestait aussi, comme un sceau peut le faire, que Dieu le déclarait juste à cause de sa foi.

Abraham peut être considéré de deux façons différentes comme le père (au sens figuré) de tous ceux qui croient :

  • Il était incirconcis quand il a cru Dieu. Ainsi le choix d’Abraham par Dieu et la circoncision, loin de réserver aux Juifs le privilège de la justification par la foi, en prévoyaient dès l’origine l’extension aux croyants de toutes les nations.
  • Il est aussi “père de circoncision”, c’est-à-dire le chef de file de tous ceux qui seraient moralement séparés du monde à cause de leur foi, qu’ils soient d’origine juive ou non. Le terme “circoncision” prend ainsi un sens moral étendu aux croyants de la période chrétienne. Philippiens 3. 3 ; Colossiens 2. 11.

Notes

1Dans l’épître aux Romains, Abraham a été justifié (rendu juste) par la foi, sans œuvres selon Genèse 15. 6, alors que dans l’Épître de Jacques, Abraham a été justifié (démontré juste) par des œuvres de foi (l’offrande d’Isaac de Genèse 22). Les œuvres découlent de la vie divine que le croyant a reçue par la foi, sans les œuvres, et elles montrent aux hommes la réalité de cette vie.
2Impie : c’est l’homme sans crainte de Dieu, non seulement irréligieux, mais qui agit en opposition à Dieu.

Romains 4

1Que dirons-nous donc que, selon la chair, Abraham notre père a trouvé ? 2Car si Abraham a été justifié sur le principe des œuvres, il a de quoi se glorifier, mais non pas relativement à Dieu ; 3car que dit l’écriture ? “Et Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice”a. 4Or à celui qui fait des œuvres, le salaire n’est pas compté à titre de grâce, mais à titre de chose due ; 5mais à celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi [lui] est comptée à justice ; 6ainsi que David aussi exprime la béatitude de l’homme à qui Dieu compte la justice sans œuvres : 7“Bienheureux ceux dont les iniquitésb ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts ; 8bienheureux l’homme à qui le ✷Seigneur ne compte point le péchécd.

9Cette béatitude donc [vient-elle] sur la circoncision ou aussi sur l’incirconcision ? Car nous disons que la foi fut comptée à Abraham à justice. 10Comment donc lui fut-elle comptée ? quand il était dans la circoncision, ou dans l’incirconcision ? – Non pas dans la circoncision, mais dans l’incirconcision. 11Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice de la foi qu’ [il avait] dans l’incirconcision, pour qu’il soit le père de tous ceux qui croient étant dans l’incirconcision, pour que la justice leur soit aussi comptée, 12et qu’il soit père de circoncisione, non seulement pour ceux qui sont de la circoncision, mais aussi pour ceux qui marchent sur les traces de la foi qu’a eue notre père Abraham, dans l’incirconcision.

Notes

aGenèse 15. 6.
biniquité : marche sans loi, sans frein.
cc.-à-d. : que le Seigneur tient pour n’avoir point de péché.
dPsaume 32. 1-2.
ec.-à-d. celui en qui, le premier, la vraie séparation à, et pour, Dieu a été publiquement établie.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)