L’apôtre s’est attaché (3. 27 à 4. 12) à préciser les rapports entre l’évangile et les ordonnances de Dieu pour le peuple juif. Ainsi ont été successivement abordées la loi, la justice des croyants de l’A.T. et la circoncision. Reste enfin une chose importante, les
Comme pour les questions précédentes, l’apôtre considère les promesses faites à Abraham en répondant aux interrogations suivantes : Qu’advient-il de ces promesses ? Comment se concilient-elles avec l’évangile ? Seront-elles remises en cause ?
Les promesses d’hériter de la terre et d’être la source des bénédictions de toutes les nations en Genèse 12. 2, 3, ont été confirmées et étendues plus tard à la descendance d’AbrahamGenèse 22. 16-18.
Aucune condition n’avait été mise à l’exécution des promesses, et la loi n’avait pas encore été promulguée. Leur accomplissement était donc assuré, quoi qu’il arrive, car il ne dépendait que de leur auteur, Dieu lui-même. Comme la promesse lui était faite “par la justice de la foi”, Abraham possédait déjà cet héritage, en un sens, puisqu’il se reposait sur Dieu seul et non sur son obéissance à une loi. Vouloir restreindre le bénéfice de l’héritage à ceux qui obéissent à la loi, “qui sont du principe de la loi”, reviendrait :
Une autre raison s’oppose également à ce que l’héritage puisse être obtenu en accomplissant la loi. Celle-ci attire sur l’homme la colère et la condamnation de Dieu (verset 15) ; comment pourrait-elle lui amener en même temps la bénédiction et le bénéfice d’un héritage ? C’est impossible. Ceci donne à l’apôtre l’occasion de dire pour la première fois que la loi du Sinaï, pourtant sainte, juste et bonne (7. 12), n’aboutit, en fait, qu’à mettre en lumière l’opposition fondamentale entre la volonté de l’homme et celle de Dieu. Cette opposition se traduit par la transgression des commandements, une désobéissance flagrante qui entraîne la colère de Dieu (verset 15).
Un grand principe vient donc d’être posé : la promesse ne fait appel qu’à la foi qui reçoit ce que la grâce de Dieu lui donne ; elle est “sur le principe de la foi” et “selon la grâce” (verset 16). Cette promesse de Dieu a ainsi une portée qui va bien au-delà des limites d’Israël et concerne tous ceux qui ont la même foi qu’Abraham, qu’ils soient juifs (de la loi) ou d’entre les nations.
Elle s’étend donc à toute la “semence” du patriarche, père non seulement des Juifs, mais de tous les croyants (verset 16), et confirme la déclaration de Dieu à Abraham : “Je t’ai établi père de plusieurs nations” (verset 17). Tous les croyants sont donc “enfants de promesse” Galates 4. 28. Et Dieu nous a donné “les très grandes et précieuses promesses” 2 Pierre 1. 4.
Le croyant ne tirera bénéfice de telles promesses que dans la mesure où il fait vraiment confiance à Dieu. Dès qu’il les fait dépendre de ses mérites ou de sa fidélité, il en perd, en grande partie, la jouissance. Prenons un exemple : le Seigneur a promis aux siens d’être avec eux tous les joursMatthieu 28. 20. Si, au lieu de compter sur sa présence et de m’appuyer sur lui, je mets en doute la promesse sous prétexte que j’en suis indigne, je n’empêche pas le Seigneur d’être présent. Mais je me prive du profit de sa présence : je ne suis ni encouragé ni soutenu.
Quand Dieu lui promettait que sa descendance hériterait de la terre, cela paraissait bien impossible et pourtant Abraham crut Dieu, “contre espérance” (verset 18). Il n’avait pas d’enfant et ne pouvait pas en avoir, à cause de la stérilité de sa femme et de leur âge à tous deuxGenèse 17. 17 ; 18. 11. Il a cru au Dieu de résurrection “qui fait vivre les morts”, en comptant sur sa puissance capable de vivifier la matrice de Sara, en renversant le cours de la nature. Cette puissance s’est d’abord exercée lors de la création quand Dieu a appelé toutes choses à l’existence1 Timothée 6. 13. L’apôtre utilise ce même verbe au présent ici (verset 17), pour montrer qu’il s’agit bien de la même puissance. Elle est toujours active en faveur de chacun de nousÉphésiens 1. 19 ; 3. 20.