La vérité bénie de la justification du pécheur par la foi a été présentée dans le paragraphe qui précède (versets 21-26). Elle glorifie le grand Dieu sauveur et son Fils Jésus Christ qui a accompli l’œuvre du salut. Des questions inévitables se posent rapidement :
Au début du chapitre 3, l’apôtre avait pris soin de montrer que les prétentions de l’homme à s’acquérir une justice qui puisse satisfaire Dieu, étaient vaines. Qu’il invoque pour cela une morale laïque, une religion, des œuvres ou l’appartenance au peuple juif, ne changeait rien à l’affaire. Comment la justification par la foi traite-t-elle ces prétentions ? “Où est la vanterie ?” Aucune place ne leur est laissée. Elles ont été “exclues” par “la loi de la foi” (verset 29).
Le terme de loi employé ici peut surprendre ; il ne désigne pas du tout la loi du Sinaï, mais, comme c’est quelquefois le cas dans l’épître aux Romains (7. 21, 23 ; 8. 2), un principe constant, agissant de façon permanente pour produire toujours les mêmes effets1.
Ce principe de la foi, “la loi de la foi”, rend le pécheur juste par le sang de Christ. Il exclut toute autre possibilité d’être justifié, notamment par des œuvres. Il interdit tout mélange des deux principes qui consisteraient, l’un à obtenir la justice de Dieu par des œuvres et des efforts de l’homme, l’autre à la recevoir par la foi2.
Cela amène l’apôtre à conclure que “l’homme est justifié par la foi, sans œuvres de loi.” Toute la gloire en revient à Dieu qui ne veut pas la donner à un autreÉsaïe 42. 8. L’homme, ses efforts et ses prétentions sont mis de côté ; il n’y a pas matière à se vanter. Le pécheur ne peut se sauver lui-même : “Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie” Éphésiens 2. 8, 9. C’est difficile à accepter pour celui qui cherche à se justifier lui-même, mais pour le pécheur qui croit en Jésus Christ, quelle assurance de savoir que son salut est fondé sur l’œuvre de Christ et seulement sur elle !
L’apôtre, qui avait rappelé les grands privilèges du peuple juif (verset 2), répond maintenant à la question suivante : quand il rend l’homme juste par la foi, Dieu reste-t-il seulement le Dieu des Juifs ou est-il maintenant tout autant aussi celui des autres nations ? “Il n’y a pas de différence, car tous ont péché”, et tous les hommes, juifs ou non, ont besoin de la foi pour être rendus justes. On voit donc maintenant que Dieu est le Dieu de tous les hommes. Il l’était déjà dans l’A.T., mais il avait choisi Abraham et ses descendants, le peuple juif, pour garder la connaissance du seul vrai Dieu, au milieu de l’idolâtrie où étaient tombés tous les peuples de la terre.
C’est sur la base de la foi, non des œuvres, que ces hommes circoncis (mis à part pour Dieu) – Abraham et ceux qui l’ont suivi – ont été justifiés. Par la foi en Jésus Christ, ce même Dieu rend juste le païen, l’incirconcis qui ignorait tout de Dieu.
Être rendu juste par la foi, cela met-il donc de côté la loi de Moïse ? L’annule-t-elle ? Cette doctrine va-t-elle affaiblir la loi ? Bien au contraire, dit l’apôtre ; elle l’établit. Cette loi, règle du bien et du mal, qui devrait régir l’attitude de l’homme dans sa vie personnelle, familiale et sociale, appelle la malédiction et le jugement le plus sévère sur le contrevenant. La loi a été confirmée par le message de l’évangile :
Dieu n’a donc pas renié la malédiction qui pesait sur l’homme. Au contraire, il l’a confirmée en envoyant son Fils. “Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous” Galates 3. 13 ; 4. 4, 5.
Ce chapitre se termine ainsi par l’exposé des vérités fondamentales de l’évangile dont la prédication par la puissance du Saint Esprit, a apporté la conviction de péché et le chemin du salut à des millions de croyants. Il n’y a pas d’autre évangile pour produire un tel résultat. Proclamons fidèlement et avec un cœur étreint par l’amour du Christ2 Corinthiens 5. 14 ces vérités concernant l’état de l’homme, sa perdition, la nécessité de la justice de Dieu, et la foi en Jésus Christ comme seul moyen d’obtenir le salut.