Dans les deux chapitres précédents, les fondements de la justification par la foi ont été posés :
Au chapitre 5. 1-11, l’apôtre passe en revue les effets de cette justification.
Il ne s’agit pas d’un changement dans les sentiments du pécheur repentant, mais d’un changement de position1 devant Dieu, changement qui repose sur notre Seigneur Jésus Christ.
Le chapitre 5 commence par une conclusion triomphante : “Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ”.
Plus de doute, mais au contraire une pleine certitude dont le croyant s’empare : sa justification est bien établie. Il est placé dans une position toute nouvelle devant Dieu. Non seulement Dieu le tient pour juste, mais il lui offre toute l’abondance des résultats de l’œuvre de Christ pour le présent comme pour l’avenir.
Gracié par le juge suprême, le croyant est
La paix avec Dieu est inébranlable et éternelle. Rien ne peut la troubler, ni le souvenir de ses fautes passées les plus humiliantes, ni les accusations d’une conscience coupable maintenant purifiée. Même la découverte que le péché habite encore en lui (voir le chapitre 7) ne remet pas en cause la paix avec Dieu. Si quelqu’un vient à douter de son salut, en s’appuyant davantage sur ses sentiments que sur les affirmations de la Parole, il peut perdre la jouissance présente de cette paix, mais en aucun cas son bénéfice. Elle a été faite pour toujours, par notre Seigneur Jésus, par le sang de sa croixColossiens 1. 20, qui se trouve continuellement sous les yeux du Dieu saint. Est-il nécessaire d’ajouter que le croyant ne peut rien apporter pour produire cette paix ? La seule part qu’il y a prise, si l’on peut dire, ce sont ses péchés qui ont coûté à son Sauveur les souffrances et la mort de la croix. “Le châtiment [qui nous procure] la paix a été sur lui” Ésaïe 53. 5. Elle ne dépend ni des œuvres accomplies, ni de la sainteté de la conduite, ni du service le plus dévoué après la conversion.
Cette bénédiction de si grand prix appartient à tous ceux qui sont “justifiés sur le principe de la foi” sans aucune exception. Mais ne prêtons pas l’oreille à l’insinuation que cette certitude nous permet de faire un peu notre propre volonté. L’apôtre nous a plusieurs fois mis en garde contre ce piège (3. 8 ; 6. 1, 15). Remarquons que nous avons la paix avec Dieu “par notre Seigneur Jésus Christ”. Là encore, comme en Romains 3. 24 et plus loin en Romains 6. 23, non seulement la bénédiction reçue provient du Seigneur Jésus, de ce qu’il a fait, mais nous l’avons et elle subsiste en lui. Nous ne pouvons pas en même temps nous approprier la bénédiction et prendre de la distance vis-à-vis de lui.
C’est aussi par notre Seigneur Jésus Christ que le croyant est introduit dans une position de faveur et d’intimité personnelle avec Dieu qu’il n’aura jamais à connaître comme un juge. Dieu l’aime comme il aime JésusJean 17. 23. La faveur de Dieu, “meilleure que la vie” Psaume 63. 4, est maintenant sa part, parce que c’est celle de Christ. “Cette grâce dans laquelle vous êtes est la vraie grâce de Dieu” 1 Pierre 5. 12.
Cette faveur, dans laquelle se trouve le croyant, est une position heureuse, qui ne doit rien à ses propres efforts ; elle est à l’opposé des principes de la loi et ne découle que des résultats éternels de l’œuvre de Christ. Vouloir y ajouter quelque condition, c’est en fait déchoir de la grâceGalates 5. 4 et s’en priver. C’est par la foi que nous l’avons reçue, et seulement par la foi que nous pouvons en jouir dans toutes les circonstances de la vie.
L’œuvre de Christ nous ouvre des conséquences immédiates : la paix avec Dieu, la faveur de Dieu. Notre avenir est aussi béni et assuré que le présent : “Nous nous