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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 5e année

Psaume 120

Les Cantiques des degrés. La marche ascendante du croyant

Introduction aux Cantiques des degrés

Les quinze courts cantiques du livre des Psaumes, appelés Cantiques des degrés1, décrivent l’expérience d’un croyant depuis le moment où il désire se joindre à la compagnie des fidèles jusqu’au jour où il atteint le seuil de l’éternité.

Dans ces cantiques, comme dans toute la parole de Dieu, le croyant est vu comme un voyageur, un pèlerin, jamais comme un vagabond. Sa route est ascendante. Certes, il peut passer par de profonds exercices spirituels et de grandes épreuves, mais à chaque instant la bonté et la puissance de Dieu sont là pour le garder de tout faux pas et le rétablir dans sa relation avec Dieu, s’il vient à pécher. Au cours des étapes, le sentiment d’approcher de la maison de Dieu, un lieu de repos pour une âme fatiguée, s’approfondit, jusqu’à ce que le but soit enfin atteint.

David et Salomon, dans cinq cantiques, et des compositeurs anonymes dans les dix autres, examinent les diverses relations du croyant dans ce monde : avec Dieu, les frères dans la foi, la famille, mais aussi les incrédules, le travail, la société, etc.

Les Cantiques des degrés ont une application prophétique claire, comme tous les Psaumes. Dans le cinquième livre des Psaumes, le « reste » de Juda est ramené dans son pays où il traverse les dernières épreuves de la grande tribulation, pour ne faire finalement qu’un seul peuple avec les dix tribus. Cet aspect prophétique est particulièrement souligné dans la collection des Cantiques des degrés.

1. Le réveil de la conscience

Fausse position

Le premier cantique des degrés décrit la situation d’un Juif venu habiter dans le pays de MéshecÉzéchiel 27. 3, 132, au milieu de Kédar, une tribu issue d’IsmaëlGenèse 25. 13. Méshec et Kédar sont deux peuples ennemis de l’Éternel. Ce Juif est un croyant. Il appartient au peuple de Dieu, mais il s’en est éloigné. Il a même contracté de mauvaises alliances en Méshec, puisqu’il constate avoir été cruellement trompé (verset 2).

La position de ce croyant est doublement fausse :

  • il habite en dehors du pays de la promesse, là où règne le mal ;
  • par conséquent, il est lié au monde (verset 5).

Les résultats d’une telle situation ne surprennent pas : les difficultés s’accumulent et la détresse le saisit. Sa position devient intenable, mais il est incapable de trouver une solution par lui-même. Une seule ressource lui reste : crier à l’Éternel pour la délivrance (versets 1, 2). Soudain, les écailles lui tombent des yeux. Il prend conscience de son état malheureux et réalise la fausseté de sa position (versets 5, 6). Il s’étonne alors d’avoir pu demeurer au milieu d’un monde pervers.

Conflit de conscience

Ce croyant a voulu réformer le monde pour ne pas s’en séparer. Remarquons le conflit chez cet homme. D’une part, il veut faire justice en appelant la vengeance sur ceux qui l’ont trompé3 (versets 3, 4). D’autre part, il désire établir la paix autour de lui, mais tous ses efforts restent vains. “Malheur à moi” s’exclame-t-il, quand il arrive à l’extrémité de ses forces (verset 5). Tant qu’il se tait, ceux qui l’entourent supportent sa présence (c’est souvent le cas des chrétiens qui craignent de témoigner pour Christ). Mais dès qu’il parle de paix, ses ennemis lui déclarent la guerre (verset 7). Trompé, calomnié, il récolte le résultat amer de son amitié avec un monde hostile à Dieu.

Prendre conscience de son état

Lorsque nous nous trouvons par notre propre faute dans une fausse situation, ce psaume montre que la première étape indispensable pour retrouver une relation avec Dieu est de prendre conscience de son état et de reconnaître que personne ne peut se tirer d’affaire par ses propres efforts. La seconde étape est prendre la résolution de quitter les mauvaises compagnies et de se séparer du monde. La seule ressource est de crier à Dieu pour qu’il nous donne la force et la volonté de sortir de cette terrible condition. Dieu répond toujours à ce cri (verset 1).

Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul décrit un exercice spirituel semblable à celui-ci, mais plus profond. Cherchant désespérément à s’améliorer par ses propres efforts, un homme arrive à l’extrémité de lui-même et constate sa totale incapacitéRomains 7. 14-25. Quand, dans un dernier souffle, il s’exclame : “Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ?”, il comprend enfin qu’il n’y a pas de condamnation pour ceux qui appartiennent à Jésus Christ et il réalise alors ce qu’est la vie par l’action de l’EspritRomains 8.

Le Psaume 120 décrit la situation d’un croyant juif dont la conscience se réveille. Il désire sincèrement faire la paix avec ceux qui l’entourent, mais une paix extérieure à lui-même. Ce qu’il doit d’abord connaître, c’est la paix intérieure en s’appuyant sur les promesses de Dieu (Psaume 121). Vouloir la paix, c’est bien (verset 7) ; la procurer, c’est mieuxMatthieu 5. 9 ; la connaître, c’est toutPhilippiens 4. 7.

Application prophétique

À la suite de délivrances, la nation juive rentre dans son pays et choisit dans son ensemble l’Antichrist pour roi. Mais l’Antichrist et la bête romaine déclenchent bientôt de terribles persécutions contre les JuifsApocalypse 12. 13-17 ; 13. Le « reste » fidèle de Juda, qui a refusé de se plier à leur dictature, réussit à s’enfuir dans le désert. Dans le Psaume 120, le « reste » est vu dans une grande détresse, mais sur le point de rentrer une seconde fois dans son pays. Il a échappé à la persécution de l’Antichrist, mais il habite au milieu d’autres ennemis (Méshec) qui font partie du royaume de GogÉzéchiel 38. 2, 3, appelé aussi l’Assyrien, qui montera contre la Palestine.

Notes

1Le titre “Cantiques des degrés” a été expliqué de différentes manières. Un examen critique des diverses hypothèses montre que ces psaumes ne peuvent pas être expliqués par l’histoire passée du peuple juif, ni par les fêtes religieuses d’Israël. Par contre, on ne peut pas mettre en doute qu’ils suivent une marche ascendante et graduelle depuis l’affliction dans une terre étrangère (Psaume 120) jusqu’à la bénédiction du peuple retrouvant son unité (Psaume 134). L’hypothèse la plus plausible est que chaque chant était chanté successivement sur chacune des 15 marches entre les deux parvis du temple.
2Méshec et Kédar habitaient, l’un au nord de l’Assyrie, l’autre en Arabie ou quelque part entre l’Arabie Pétrée et Babylone.
3On peut aussi comprendre que la langue trompeuse ne rapporte que des “flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents de genêt” (verset 4). Les dégâts qu’elle cause font mal jusqu’au plus profond de l’être.

Psaumes 120

1Cantique des degrés.

À l’Éternel, en ma détresse, j’ai crié ; et il m’a répondu.

2Éternel ! délivre mon âme de la lèvre menteuse, de la langue qui trompe.

3Que te donnera-t-on, et que t’ajoutera-t-on, langue trompeusea ? –

4Des flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents de genêt.

5Malheur à moi de ce que je séjourne en Méshec, de ce que je demeure avec les tentes de Kédar ; –

6Que mon âme ait tant demeuré avec ceux qui haïssent la paix !

7Je veux la paix ; mais si j’en parle, ils sont, eux, pour la guerre.

Notes

aou : Que te donnera et t’ajoutera la langue trompeuse ?

(La Bible - Traduction J.N. Darby)