Ce psaume peut être comparé à une mosaïque, car son auteur fait appel à de nombreux passages des Écritures1. Il est comme un appendice au psaume précédent qu’il amplifie en donnant des motifs à la louange. Tout le peuple est maintenant invité à louer l’Éternel2, pas seulement les sacrificateurs, comme au Psaume 134. La personne de l’Éternel, sa nature et ses perfections, sa bonté manifestée dans le choix d’Israël, sa grandeur, sa puissance, tout est sujet de louange et de reconnaissance.
Tout Israël est invité à louer la bonté de l’Éternel et la grandeur de sa personne (son “nom”) 3. Nous ne louerons jamais assez la bonté de l’Éternel (verset 3), nous ne bénirons jamais trop son nom (verset 1).
L’Éternel est digne de louange, en premier lieu pour sa bonté (verset 3), exprimée dans le fait qu’il s’est choisi Jacob (“celui qui supplante”), qu’il appela ensuite Israël (“prince de Dieu”). L’amour de Dieu donne une nouvelle identité au croyant. Comme peuple issu des patriarches, Israël est l’objet de toutes les voies de Dieu, le trésor particulier de celui qui possède toutes chosesDeutéronome 7. 6 (verset 4).
Dieu se réserve toujours le privilège de choisir. Avant même que Jacob soit né, Dieu l’avait élu par pure grâce. L’élection ne dépend pas des propres mérites, puisque Jacob n’avait encore rien fait de bon ou de mauvais quand Dieu l’a choisiRomains 9. 11. De même aujourd’hui, les croyants, par grâce, sont une race élue, un peuple acquis, la propriété personnelle de Dieu1 Pierre 2. 9, 10. En pensant à l’élection, nous sommes dépassés par l’intelligence divine, d’une part, et soulagés, d’autre part, de ne pas avoir à trouver en nous quelque chose qui nous attire cette grâce. Tout est en lui, par lui et pour lui !
Israël peut être sûr que son choix n’est pas un caprice de Dieu, mais qu’il est bien authentique. Le psalmiste en donne plusieurs raisons :
Remarquons qu’au verset 5 le psalmiste apporte son témoignage personnel : “Je sais…” Il reprend les mêmes expressions que Jéthro, le beau-père de Moïse : “Je sais (littéralement : je sais, moi…) que l’Éternel est grand” Exode 18. 11. La force de persuasion, la puissance d’un témoignage, viennent de l’expérience personnelle.
Ces deux versets, rapportés d’après Exode 3. 15 et Deutéronome 32. 36, mettent en évidence la constance de Dieu envers son peuple au cours des siècles. La grandeur de Dieu et sa puissance sont immuables. Les délivrances du passé sont le gage de celles à venir.
“L’Éternel jugera son peuple”, ou plutôt “L’Éternel rendra justice à son peuple” (verset 14). Lorsqu’il sera dénué de tout secours, l’Éternel agira en sa faveur. Il exécutera ses jugements sur les nations qui l’ont opprimé. Souverain, l’Éternel se repentira en faveur de ses serviteurs. Sans changer d’orientation, l’Éternel adapte l’exécution de ses desseins aux réactions changeantes de l’homme. Si celui-ci retourne à l’Éternel, Dieu renonce à le punir. La colère fait place à la miséricorde.
En elle-même, une idole n’est rien. Mais elle dégrade ses adorateurs à son propre niveau à cause du démon qui se cache derrière elle. Les idolâtres sont aussi aveugles, muets et insensibles que les idoles qu’ils adorent. En total contraste, le croyant qui contemple la gloire du Seigneur est transformé “en la même image de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit” 2 Corinthiens 3. 18.
Combien grand est le privilège du peuple élu de Dieu ! La nation dans son ensemble, les sacrificateurs, les Lévites, tous ceux qui craignent l’Éternel (y compris ceux des nations) apportent une conclusion au psaume dans un chœur de louange.
Choisi par Dieu, le croyant ne peut que rendre gloire à Dieu pour sa bonté, son salut, sa puissance.
De retour dans son pays, rétabli comme nation, Israël est invité à la louange, bien que se trouvant encore dans un douloureux état d’assujettissement (verset 14). Mais le Seigneur exécutera des jugements sur les nations qui ont oppressé le peuple juif.
Ce psaume sera chanté avec allégresse quand Israël apprendra “les cantiques de Sion” aux jours du royaume.