Se joindre au peuple de Dieu entraîne inévitablement le mépris de la part du monde (verset 3). Cette souffrance est d’autant plus ressentie qu’on peut s’y soustraire facilement. Un seul mot contre Dieu, et le mépris du monde s’efface. Nous acceptons peut-être plus facilement les épreuves auxquelles nous ne pouvons pas nous soustraire – maladie, accident, deuil – que celle causée par le mépris (verset 3) : cette souffrance-là ne tient qu’à notre fidélité.
Par l’épreuve, le croyant apprend à regarder au-delà des montagnes (121. 2) et à fixer ses regards sur le Seigneur lui-même, qui est dans les cieux (verset 1). Il demeure dans les cieux, mais il n’est pas inaccessible. Il est le Créateur, le Tout-Puissant, mais aussi le Dieu qui fait grâce et qui répond à toutes nos nécessités (verset 2). Pour nous chrétiens, les regards se portent sur le Christ glorifié, le Fils de l’homme qui est dans le cielHébreux 12. 2, après avoir connu le mépris et la souffrance sur la terreActes 4. 11.
Quelle doit être notre attitude quand le monde nous méprise et nous insulte (versets 3, 4) ? Ce cantique nous enseigne l’humilité, la dépendance et la patience comme réponse au mépris (verset 2). Il nous encourage aussi à en appeler sans cesse à la grâce du Seigneur par la prière en levant les yeux vers lui (versets 1, 3). Se savoir petit devant les hommes produit la patience. Se sentir petit devant Dieu conduit à la dépendance, comme les serviteurs regardent aux moindres gestes de la main du maître pour connaître ses intentions (verset 2). Sa main frémit pour nous bénir, comme son cœur tressaille pour nous aimer.
Le mépris que le croyant rencontre est sa gloire, car “Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont” 1 Corinthiens 1. 28.
“Le méchant, dans son orgueil, poursuit ardemment l’affligé” Psaume 10. 2. Comment devons-nous agir ou réagir dans une telle épreuve ? Le Psaume 123 ne l’indique pas, mais nous trouvons la réponse dans le N.T. Devenu comme les balayures du monde et le rebut de tous, Paul offrait des supplications pour ceux qui le persécutaient1 Corinthiens 4. 13. Le chrétien est rendu capable de prier pour son ennemi et même de l’aimerMat. 5. 44.
Quand nous sommes méprisés, ce n’est pas nous qui sommes visés, c’est Dieu lui-même qui est bafoué, car “celui qui méprise, ne méprise pas l’homme, mais Dieu” 1 Thessaloniciens 4. 8.
Le monde dédaigne le chrétien pieux, car il le considère souvent comme un esprit faible, un doux idéaliste vivant en dehors des réalités de la vie. Mais la piété est dérangeante pour l’incrédule, car le monde se sent jugé par une conduite fidèle à la parole de Dieu. Refuser des alliances avec le monde et tout compromis avec le mal (Psaume 120) attire sur soi d’une manière inévitable, non seulement le mépris et les insultes, comme dans ce psaume, mais aussi l’hostilité et la persécution. C’est le thème du cantique suivant.
Ésaïe décrit les circonstances qui entourent la composition de ce psaume. Le « reste » de Juda est à Jérusalem, entourée par l’Assyrien qui est prêt à la détruire. Dans sa détresse, il s’écrie : “Éternel ! use de grâce envers nous… Sois leur bras tous les matins, et notre salut au temps de la détresse” Ésaïe 33. 2. L’Éternel promet la délivrance à celui qui marchera dans la justice. L’Assyrien sera détruit et les fidèles verront, comme dans le Psaume 122, “Jérusalem, une demeure tranquille” Ésaïe 33. 20.
Sans l’Éternel qui est pour nous, que deviendrions-nous dans un temps de persécution ? La délivrance vient de Dieu seul (versets 1, 2). “Ô notre Dieu, ne les jugeras-tu pas ? car il n’y a point de force en nous devant cette grande multitude qui vient contre nous, et nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi !” 2 Chroniques 20. 12. “Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Romains 8. 31
Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas surmonter les forces de mal qui cherchent à détruire le peuple de Dieu. Toutes les valeurs terrestres s’opposent à la vérité de l’évangile : puissance, orgueil, égocentrisme, matérialisme, etc. L’incompatibilité entre le monde et les témoins du Christ est absolue. Mais être détestés à cause de Jésus est la preuve qu’il nous a choisisJean 15. 19 ; Jacques 4. 4.
Le Seigneur n’a jamais cherché à renverser un système politique, car le monde était déjà condamné. Il ne peut être amélioré. La Parole nous enseigne que nous devons plutôt souffrir une injustice personnelle que d’insister sur nos droits1 Pierre 2. 19, 20 ; 4. 14 et que nous devons toujours chercher à vivre en paix avec nos concitoyens pour autant que cela dépende de nousRomains 12. 18.
L’hostilité envers les croyants ne devrait pas nous étonner. Jésus l’a lui-même annoncée à ses disciplesJean 16. 1-4. Si pour certains, les vrais chrétiens sont une véritable puanteur, pour d’autres ils sont une “odeur de vie” 2 Corinthiens 2. 14-16. Ils sont lumière du monde et sel de la terre. Par leur présence, ils illuminent un monde de ténèbres et exercent un effet protecteur sur la société, car le Saint Esprit qui est en eux retient le mal de s’exprimer dans toute son horreur2 Thessaloniciens 2. 7.
Le fait d’être différent est une menace pour la société. C’est précisément cela qui peut susciter de violentes réactions de la part des hommes qui préfèrent demeurer dans les ténèbres pour accomplir la volonté de Satan. Mais ayons confiance. Rien n’a pu et ne pourra anéantir l’égliseMat. 16. 18. Elle subsistera jusqu’au retour de Christ, puisque des croyants seront transmués sans passer par la mort quand il viendra chercher les siens1 Thessaloniciens 4. 17. C’est bien la preuve que de vrais chrétiens seront encore sur la terre à ce moment-là.
Dieu délivre, souvent de manière inattendue, de tous les dangers, qu’ils soient d’ordre physique (versets 2, 3) ou moral (versets 4, 5). Le Seigneur est toujours du côté de ceux qui se confient en lui. Aucun problème ne reste sans solution avec Dieu, aucun événement ne se produit hors de son contrôle. Par reconnaissance, nous devons en retour témoigner des victoires du Seigneur pour les siens : “Qu’Israël le dise !” (verset 1), et le louer pour toutes les délivrances (verset 6).
Le peuple de Dieu peut être réduit à l’extrême, jusqu’à être pris dans un piège. Mais le Seigneur est puissant pour veiller sur nos âmes. Personne ne peut les emprisonner (verset 7). Quand l’Éternel, le Créateur des cieux et de la terre (verset 8), juge le temps venu, il délivre merveilleusement, et souvent miraculeusement, ceux qui se confient en lui : il rompt le piège du diable et le croyant peut s’enfuir loin de sa portée (verset 7).
L’Assyrien est comparé aux eaux d’un fleuve, à l’orage de puissantes eaux qui débordentÉsaïe 8. 7, 8 ; 28. 2. Il est le fléau qui inondeÉsaïe 28. 15, 18, qui cherche à engloutir et à submerger le « reste » de Juda (versets 2, 3), mais Dieu intervient en délivrance et l’ennemi disparaît à jamais.