Ce psaume introductif annonce ce qui sera développé dans l’ensemble du cinquième livre. “Sauve-nous, Éternel, notre Dieu ! et rassemble-nous d’entre les nations, afin que nous célébrions ton saint nom” Psaume 106. 47, s’écriait l’Israélite fidèle à la fin du quatrième livre.
Dès ce premier psaume, la réponse est donnée dans la louange adressée à l’Éternel qui l’a “racheté” et “dont la bonté demeure à toujours”.
Cette louange au Dieu qui sauve et qui rassemble son peuple pour le règne de Christ se poursuivra tout au cours du livre, malgré de nombreux exercices de cœur encore à venir.
Fidèle aux principes de la
D’emblée, un cri d’adoration jaillit du cœur de tous ceux que Dieu a délivrés, faisant pour eux des merveilles, les sauvant de la main de l’oppresseur et les rassemblant des quatre points cardinaux où ils avaient été si longtemps dispersés.
Nous sommes transportés par la pensée sur la terre d’Israël où les rachetés des deux royaumes (Juda et Israël), longtemps frères ennemis, puis exilés pendant des siècles à travers le monde, se trouvent enfin réunis sur leur terre.
Ils s’entretiennent des terribles expériences de la déportation et de la dispersion vécues par chacun. L’esclavage des pères en Égypte avait été peu de chose à côté de ce qu’ils ont vécu eux-mêmes jusqu’à ce que l’Éternel vienne prendre en main leur cause.
Quatre expériences extraordinaires les ont transformés :
Les uns avaient abandonné le chemin où l’on trouve Dieu : ils ont alors connu l’errance, surtout morale, dans des lieux sans chemins tracés ; ils ont souffert la solitude, la faim, la soif, jusqu’à la défaillance. Dans leur détresse, ils ont crié à l’Éternel. Aussitôt, il a calmé leurs angoisses, a ouvert un chemin vers une ville habitable, les a désaltérés et comblés de biens. Leur cœur s’est alors ouvert pour louer ce Dieu merveilleux.
D’autres avaient dit non à Dieu ; ils s’étaient ouvertement rebellés contre lui. Leur châtiment a été comme les liens dans un cachot, comme la profondeur des ténèbres ; l’ombre de la mort a envahi leur esprit. Dans leur humiliation et leur angoisse ils ont crié à l’Éternel ; il a eu pitié d’eux, les a secourus en rompant leurs chaînes, leur a rendu la liberté. Maintenant ils veulent célébrer l’Éternel seul.
En voilà qui avaient gravement péché contre Dieu. Le moment vint où ils durent éprouver, dans leur corps, les conséquences de leurs fautes : malades, épuisés, ils touchèrent aux portes de la mort. Eux aussi ont crié à l’Éternel qui les a délivrés de leurs angoisses et, d’une parole, les a guéris. Leur cœur est désormais rempli d’actions de grâces envers leur Sauveur.
Ces trois scènes successives évoquent les souffrances de l’âme (versets 4-9), de l’esprit (versets 10-16), du corps (versets 17-22), quand on a perdu sa relation avec Dieu.
Ces derniers avaient mobilisé toute leur énergie dans le travail, allant jusqu’à braver le danger ; ils avaient affronté les grandes eaux comme les marins intrépides qu’ils croyaient être. Pendant un moment, ils s’étaient sentis émerveillés et comblés. Mais Dieu attendait ; il gardait le silence. Soudain voilà la tempête, une vraie descente aux abîmes ; leur sagesse est réduite à néant et le lieu de leurs exploits devient celui de leur tombeau. Dans leur détresse ils ont crié à l’Éternel ; sa main a saisi le gouvernail ; il a maîtrisé les flots et a conduit les matelots au port qu’ils désiraient. Eux aussi veulent s’associer à la louange adressée au Dieu de bonté et de compassion.
C’est ainsi que ces rescapés de drames qui les ont marqués, savourent la joie d’être enfin rassemblés : ils entonnent d’un même cœur une louange à la gloire de Dieu qui a racheté et regroupé les enfants de son peuple dans leur patrie (versets 8, 15, 21, 31).
Pourquoi les circonstances redeviennent-elles inquiétantes dans le pays ? On avait aspiré pourtant à une ère de justice, de bonheur et de paix ; on la croyait atteinte.
Prophétiquement, la majorité des Juifs rentrés incrédules en Palestine suivront un chef religieux apostat, l’
Ainsi cette seconde partie du psaume exalte-t-elle les voies de Dieu en justice, en bonté et en compassion.
Revenons au sens moral des quatre tableaux des versets 4 à 32.
N’illustrent-ils pas la situation fréquente d’une âme, longtemps indifférente ou sourde aux appels de Dieu ? Soudain, à l’occasion d’un événement sérieux, elle se découvre profondément pécheresse et sur une voie de mort :
Tous ces malheureux, par des chemins divers, ont été amenés à comprendre leur erreur, leur folie, quand est venue l’heure des angoisses et de la détresse. Ils ont péché et le temps des rétributions est imminent. Avant qu’il ne soit trop tard, ils reconnaissent s’être trompés, ils crient à Dieu qui les entend et les délivre de leurs angoisses. Il suspend le jugement et les sauve miraculeusement.
Maintenant, ils chantent un même cantique de reconnaissance à Dieu dont la bonté demeure à toujours.
Cependant, l’Écriture est sans équivoque : la bonté de Dieu n’est pas indulgence vis-à-vis du mal : “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs” Psaume 95. 7 ; Hébreux 3. 8. À qui reconnaît et confesse sans détour ses fautes, Dieu peut pardonner à cause du prix payé par Jésus Christ au Calvaire pour le salut de ses rachetés.
La conclusion de ce psaume est contenue dans son dernier verset : “Qui est sage prendra garde à ces choses” ; il faut quelquefois toute une œuvre divine pour apprendre ce que nous sommes et ce qu’est la grâce de Dieu qui restaure et affermit. Une sévère expérience peut être quelquefois rendue nécessaire pour mieux “comprendre les bontés” de notre Dieu Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés.