Le plus long des Psaumes a la forme d’un acrostiche alphabétique et régulier de 22 strophes, correspondant aux 22 lettres de l’alphabet hébraïque. Les 8 versets de la première strophe commencent chacun en hébreu par aleph, les 8 versets de la seconde strophe par beth, et ainsi de suite1. Cette forme de composition a pour but d’aider la mémoire2. La révélation de Dieu est mentionnée sous plusieurs termes différents dans ce psaume (voir tableau ci-contre).
Il est difficile de distinguer différentes parties dans le Psaume 119 puisqu’un seul thème inspire tout le texte : l’éloge de la parole de Dieu. Ce psaume peut être comparé à un diamant taillé. Ses multiples facettes reflètent la lumière sous différents angles. On est émerveillé des effets magnifiques que produit la parole de Dieu dans la vie d’un croyant, quand sa lecture est accompagnée de prières.
On a compté jusqu’à 70 requêtes dans ce psaume. Par exemple, chaque verset de la cinquième strophe (verset 33 à 40) est une demande.
Le Psaume 119 traduit l’expérience d’un croyant attaché de tout son cœur à la Parole, mais elle ne va pas au-delà de sa marche dans ce monde. L’Esprit, qui “sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu”, n’avait pas encore été donné1 Corinthiens 2. 10 ; Jean 16. 13.
Ce psaume exprime le langage du vrai Israël, c’est-à-dire du « reste » fidèle, pendant les jours de la tribulation qui précéderont la délivrance du peuple de ses ennemis, délivrance qui interviendra par la venue de Christ pour régner. Israël retournera alors à Dieu et à ses oracles longtemps méprisés.
Les trois premiers versets résument le résultat d’une vie de piété. Le croyant qui marche selon la Parole, dans l’obéissance et la communion avec Dieu, est doublement bienheureux (versets 1, 2). La nature des bénédictions n’est pas spécifiée, car la faveur de Dieu se manifeste dans tous les aspects de la vie. La Parole répond à tous les besoins de l’âme et à toutes les situations. Elle n’est pas ancienne, ni moderne : elle est actuelle. Que d’effets produits par la Parole dans la vie d’une seule personne !
La marche d’un croyant (verset 1) reflète son état intérieur (verset 2). Il est béni si ses actes sont en harmonie avec ce qu’il croit. Rechercher Dieu pour connaître sa volonté n’est pas une démarche intellectuelle, mais une recherche de cœur, où l’être intime est totalement engagé. Savoir et faire sont inséparables, car la connaissance est “selon la piété” Tite 1. 1.
Les traits spirituels qui se développent chez un homme, comme l’intégrité et la piété (verset 1), ne sont pas naturels. Ils naissent d’un contact approfondi avec la parole de Dieu dans la prière. Aucun croyant n’est parfait. S’il veut se conduire d’une manière intègre, il se gardera de la voie des méchants (et de ses propres voies), pour marcher dans la voie que l’Éternel3 lui a tracée. Et la meilleure façon de s’éloigner du mal (verset 3) est de s’occuper du bienPhilippiens 4. 8, 9.
Quand Dieu ordonne, il donne la force pour exécuter ses commandements. L’obéissance sans réserve à la parole de Dieu est une condition essentielle pour connaître le bonheur. Cette soumission n’est pas imposée : le croyant obéit par amour pour le SeigneurJean 14. 15. Et par amour pour le Seigneur, il garde sa Parole et montre ainsi qu’il reconnaît l’autorité des ÉcrituresJean 14. 23.
Par nature, l’homme n’aime pas se soumettre. Du reste, il ne le peut pasRomains 8. 7. Il est opposé aux voies de Dieu et incapable de garder les commandements divins. Il suffit de vouloir obéir pour constater soi-même combien grande est notre faiblesse. C’est la raison qui pousse le psalmiste à exprimer une première prière (verset 5), comme un soupir, un appel à l’aide, dans le désir d’honorer Dieu par une conduite droite. “Alors”, dit-il, “je ne serai pas honteux quand je regarderai à tous tes commandements” (verset 6) 1 Jean 3. 21, 22. La honte est la crainte d’une juste rétribution. On peut être honteux de beaucoup de choses, mais jamais d’avoir accompli la volonté de Dieu. Le manque de confiance, les doutes, les hésitations, trouvent ici leur remède : regarder à tout ce que Dieu commande dans sa Parole. Obéir à moitié ne satisfait jamais un vrai croyant, car savoir ce qui est juste et ne pas appliquer cette connaissance crée d’énormes conflits dans l’être intérieur.
Dieu n’agit jamais d’une manière arbitraire. Si nous acceptons par la foi que Dieu est juste dans tous ses actes, nous pouvons alors exprimer notre reconnaissance pour ses ordonnances (verset 7). Obéir ne produit pas un sentiment d’oppression, mais conduit à la louange, car les commandements du Seigneur ne sont pas pénibles pour notre être renouvelé1 Jean 5. 3.
Le verset 8 est le résultat de la méditation du psalmiste sur l’utilité et la nécessité de garder les statuts de Dieu. Il s’engage à les respecter.
Comment comprendre la supplication qui clôt la strophe (“Ne me délaisse pas tout à fait”) ? Dieu pourrait-il délaisser celui qui s’attache à sa Parole, puisqu’il s’est lui-même engagé à ne pas abandonner son peuple1 Samuel 12. 22 ? Cependant, Dieu peut parfois nous laisser à nous-mêmes un certain temps pour que nous apprenions à mieux nous connaître.
La première strophe du Psaume 119 résume tout ce qui caractérise une vie de piété – attachement au Seigneur et à la parole de Dieu, témoignage, prière, louange – et les bénédictions qui en découlent.