La paix recherchée (120. 7), la paix demandée (122. 7 ; 125. 5 ; 128. 6) est maintenant réalisée : les frères habitent non seulement ensemble, mais unis ensemble. Après une vie d’expériences avec Dieu, le pèlerin constate avec satisfaction que l’unité est bonne pour Dieu et agréable pour les frères (verset 1).
Le rassemblement des croyants dans l’unité ne peut être qu’autour d’un seul centre. Pour les Juifs, l’objet central de leur culte était l’arche, ramenée des champs de Jaar (132. 6). Pour les chrétiens, la personne du Seigneur Jésus Christ est le seul centre du rassemblementMatthieu 18. 20.
Sur cette terre, le but de Dieu a été de rassembler en un, par la mort de son Fils, tous les enfants de Dieu dispersésJean 11. 52. Dans cette unité, Christ est tout et en tous, sans distinction de race, de classe et de sexeColossiens 3. 11. Son but pour l’éternité est de réunir en un toutes choses en Christ, “les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, en lui” Éphésiens 1. 10.
L’unité du peuple de Dieu ne résulte pas d’une union des hommes entre eux. Elle prend son origine en Dieu, car c’est la volonté de Dieu que son peuple soit unExode 19. 5, 6 ; 1 Pierre 2. 9.
L’huile, un symbole de l’Esprit, est la source de l’unité (verset 2). Répandue sur la tête d’Aaron, le souverain sacrificateur, elle descend en bénédiction pour les frères. La rosée, qui lui est associée comme symbole de la parole de DieuDeutéronome 32. 2, est en bénédiction pour tout le pays (verset 3). Chaque matin, comme le bien le plus précieux, elle descend des cieux pour arroser la terreDeutéronome 33. 13. La vraie unité ne provient pas de sources terrestres. Elle dépend de ce qui vient d’en haut. Pour les chrétiens, Christ (figuré par Aaron) est la tête, le chef de l’assembléeÉphésiens 1. 22. De lui viennent toutes les bénédictions.
Israël, rétabli, est parvenu au lieu où l’Éternel a commandé la bénédiction, “la vie pour l’éternité”. Il se trouve dans l’état qui convient pour jouir de la vie pour l’éternité1.
Notre responsabilité n’est pas de créer l’unité, mais de réaliser l’unité de l’Esprit et de la maintenir par le lien de la paixÉphésiens 4. 3. Pour connaître la paix entre croyants, il faut d’abord la trouver avec DieuRomains 5. 1 et avec soi-même en acceptant son pardon en Jésus Christ.
Le Psaume 133 célèbre l’unité retrouvée des douze tribus. La sacrificature est rétablie. Chaque membre du peuple est considéré comme étant un sacrificateurÉsaïe 61. 6, comme accomplissement de la volonté de DieuExode 19. 6. Sion est désormais le centre de la bénédiction millénaire.
Sorti de Méshec et des tentes de Kédar (120. 5), le pèlerin termine son voyage dans la cour de la maison de l’Éternel. Il a franchi la dernière marche des degrés de la montée. Le rétablissement de son âme est complet. Tout peut maintenant culminer dans la louange. Les demandes personnelles ont disparu, mais les sujets de sa louange ne sont pas indiqués : ils sont infiniment variés.
Arrivé à Jérusalem, le pèlerin juif devait s’arrêter dans la cour du temple. Il ne pouvait pas aller plus loin et pénétrer dans la maison de l’Éternel, un lieu réservé aux sacrificateurs qui s’y tenaient chaque matin et chaque soir pour bénirDeutéronome 10. 8 ; 1 Chroniques 23. 30.
Le fidèle s’adresse aux sacrificateurs : “Bénissez l’Éternel, vous, tous les serviteurs de l’Éternel”. Les sacrificateurs répondent en invoquant la bénédiction de l’Éternel : “Que l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion !” (verset 3), en écho à la bénédiction d’Aaron et de ses filsNombres 6. 24-27.
Le pèlerin est maintenant devenu un adorateur. Avec les Lévites, il peut bénir l’Éternel. Le plan de Dieu pour son peuple n’a pas pu être déjoué par l’ennemi. Il s’accomplit progressivement : “Si vous écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez en propre d’entre tous les peuples ; car toute la terre est à moi ; et vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte” Exode 19. 5, 6.
La fatigue du voyageur est tombée. Un geste accompagne ses paroles. Il lève les mains pour apporter la louange à l’Éternel, au-delà du sanctuaire terrestre. Dieu remplit toujours de riches bénédictions les mains levées vers lui (verset 3).
La louange sied aux hommes droitsPsaume 33. 1. Prenons l’habitude de louer le Seigneur. La louange honore Dieu et elle a une grande puissance sur notre être tout entier. Elle détache nos pensées de nos préoccupations et les dirige vers le Seigneur.
Comme chrétiens, nos privilèges sont infiniment plus grands que ceux des Juifs qui montaient à Jérusalem :
Bientôt, le pèlerin va repartir, mais non sans emporter une bénédiction finale : “Que l’Éternel qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion !” Dieu a été glorifié par son peuple. À son tour, il bénit les siens.
Pour que la louange puisse éclater, les Juifs pieux devaient habiter unis ensemble (Psaume 133) autour d’un centre, qui était l’arche du témoignage, une image de Christ (Psaume 132). À plus forte raison, l’unité doit nécessairement être gardée dans le culte chrétien, quand les enfants de Dieu se souviennent des souffrances et de la mort du Seigneur Jésus, en participant à la Cène, exprimant ainsi une vraie communion. Là, dans le silence, “le pain que nous rompons n’est-il pas la communion du corps du Christ ?” 1 Corinthiens 10. 16
La série des Cantiques des degrés se termine par la bénédiction millénaire. Ce jour-là, il ne restera qu’un peuple de sacrificateurs bénissant l’Éternel dans sa maison.