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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 5e année

Psaume 137

Rétrospective des expériences du résidu d’Israël

Les Psaume 137 à 145 sont comme un résumé des événements vécus par le résidu, essentiellement par celui de Juda, depuis sa captivité à Babylone. Nous y trouvons le récit des épreuves variées des fidèles jusqu’à la grande tribulation ; viennent enfin la délivrance et les chants de louange qu’elle suscite. Les responsables des persécutions sont Babylone, Édom, l’Assyrien et, plus tard, dans le pays d’Israël, l’Antichrist et ses sujets. À la fin, tous ces méchants sont détruits ; les justes sont délivrés et élevés. Toute cette série de psaumes est écrite par David, à l’exception du Psaume 137.

1. Souffrances de l’exil, loin de Jérusalem

Après les magnifiques cantiques qui ont précédé (Psaume 120 à 136), le Psaume 137 nous ramène au temps de la déportation de Juda à Babylone, un temps où il n’est plus possible de chanter. La longue cohorte d’un peuple vaincu et humilié a dû quitter sa patrie et “ses petits enfants ont marché captifs devant l’adversaire” Lamentations de Jérémie 1. 5 jusqu’à la terre d’exil. Jérusalem a été entièrement détruite ; les Édomites1 ont incité l’armée de Nebucadnetsar à raser la ville royale.

Ce psaume nous fait vivre toute l’affliction des déportés ; il est aussi une prière adressée au Dieu d’Israël pour qu’il rende justice à un résidu abaissé, dont le sanctuaire a été profané et anéanti.

C’est le seul psaume qui fasse clairement mention des souffrances du résidu pendant sa captivité à Babylone (une seule allusion à Babylone au verset 4 du Psaume 87).

Les souffrances de l’exil : versets 1-3

Les exilés expriment leur peine de façon bien touchante ; ils s’étaient regroupés au bord des rivières de Babylone pour pleurer en pensant à Sion, la ville de Dieu. Nous apprenons par ailleurs que le prophète Ézéchiel qui, lui aussi, séjournait au milieu des captifsÉzéchiel 1. 1, était venu, dans un geste de sympathie, rendre visite à ces affligés : “là où ils étaient assis, je m’assis stupéfait, là au milieu d’eux, sept jours” Ézéchiel 3. 15.

Autrefois, Marie, sœur de Moïse, avait emporté un tambourinExode 15. 20, pensant que, pendant la traversée du désert, il y aurait des occasions de louer Dieu. De même, ces captifs avaient emporté leurs harpes ; mais la détresse était si profonde, les adversaires si moqueurs et méprisants que les harpes restaient suspendues aux saules qui bordaient le fleuve.

L’amour pour Jérusalem, la ville de Dieu : versets 4-6

Tout l’attachement que ces exilés portent à Jérusalem s’exprime dans ces versets ; si la joie a quitté les cœurs, le souvenir du passé reste bien vivant en chacun d’eux : auraient-ils l’indécence de chanter des cantiques au lieu de porter le deuil sur une terre étrangère ? Que plutôt la main qui pince la harpe (“ma droite”) et la langue qui chante les cantiques soient frappées de paralysie !

Ces accents de souffrances d’un peuple bafoué nous font entrer un peu dans ce que sera la peine de notre Seigneur, crucifié si près de la ville de Dieu, quand il dira : “Et j’ai pleuré, mon âme était dans le jeûne… je leur suis devenu un proverbe… et je sers de chanson aux buveurs” Psaume 69. 11-13.

Un jour est venu où le temps de la louange a succédé à celui des pleurs, où les harpes ont, à nouveau, accompagné les chants. Alors le sacrificateur Esdras a rassemblé une dernière fois au bord du fleuve les volontaires pour un retour à Jérusalem, grâce au décret d’Artaxerxès, roi de PerseEsdras 7-8. Ils ont quitté la terre d’exil : “Quand l’Éternel rétablit les captifs de Sion, nous étions comme ceux qui songent. Alors notre bouche fut remplie de rire et notre langue de chants de joie” (126. 1, 2). Hélas, un grand nombre de captifs, habitués à la terre de Babylone, s’y sont sentis à l’aise et n’ont pas souhaité rentrer au pays ; parmi eux, sans doute, ceux qui sont nés en déportation.

Pourrait-on s’éloigner volontairement du lieu où le Seigneur rassemble les siens sans envisager les conséquences pour la vie spirituelle des parents et des enfants ? C’est une des premières missions confiées à des parents chrétiens, que d’élever leurs enfants pour le Seigneur.

Il est beau de voir, dans ce contexte, un homme fidèle, Daniel, qui avait été déporté encore jeune à Babylone, rester sur cette terre lointaine parce que la mission qu’il a reçue de Dieu, doit s’exercer là. Son cœur reste profondément attaché à sa patrie, mais, à Babylone, il peut être une aide pour ses frères ; c’est là qu’il écrira, sous la dictée de l’Esprit de Dieu, sa vision prophétique, monument exceptionnel de l’A.T.

Le sort des ennemis : versets 7-9

  • verset 8 : Le résidu demande aussi à l’Éternel de châtier ses adversaires iniques. L’envahisseur chaldéen avait détruit la ville de Jérusalem et son temple. C’était un sacrilège et le jugement sera irrévocableÉsaïe 47. 6 ; Jérémie 51. 24.
  • verset 7 : Mais, plus grave encore, les Édomites s’étaient associés aux ennemis du royaume de Juda pour dépouiller et raser entièrement la ville et la maison de Dieu. C’est pourquoi leur sort sera terrible. Aucun recours ne sera possible pour cette nation ; elle disparaîtra entièrementÉsaïe 34 ; Jérémie 49. 7-22 ; Ézéchiel 25. 12-14 ; 35 ; Abdias.

Ce psaume nous apprend que le travail de conscience de fidèles sous le joug de l’oppresseur peut être béni lorsqu’il forme en eux une énergie spirituelle bien vivante. On n’avait pas trouvé cela pendant le séjour d’Israël en Égypte, puis dans le désert. Il est encourageant de constater dans le cœur d’hommes et de femmes de foi – lorsqu’ils en sont privés – le prix de la maison de Dieu et de la louange.

On peut ressentir profondément, aujourd’hui, que l’Église est désolée, les enfants de Dieu dispersés, le monde dur et moqueur ; mais si le cœur reste attaché au Seigneur, ceux qui le craignent parlent l’un à l’autre des objets communs de leur foi ; Dieu est attentif et entend ; à son heure, il répondraMalachie 3. 16, 17.

Notes

1Édomites : descendants d’Ésaü, le propre frère jumeau de Jacob.

Psaumes 137

1Auprès des fleuves de Babylone, là nous nous sommes assis, et nous avons pleuré quand nous nous sommes souvenus de Sion.

2Aux saules qui étaient au milieu d’elle nous avons suspendu nos harpes.

3Car là, ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient des cantiques, et ceux qui nous faisaient gémir, de la joie : Chantez-nous un des cantiques de Sion.

4Comment chanterions-nous un cantique de l’Éternel sur un sol étranger ?

5Si je t’oublie, ô Jérusalem, que ma droite s’oublie !

6Que ma langue s’attache à mon palais si je ne me souviens de toi, si je n’élève Jérusalem au-dessus de la première de mes joies !

7Éternel ! souviens-toi des fils d’Édom, qui, dans la journée de Jérusalem, disaient : Rasez, rasez jusqu’à ses fondements !

8Fille de Babylone, qui vas être détruite, bienheureux qui te rendra la pareille de ce que tu nous as fait !

9Bienheureux qui saisira tes petits enfants, et les écrasera contre le roc !

(La Bible - Traduction J.N. Darby)