Aussitôt, nous dit l’évangéliste, sans aucun délai d’attente, l’Esprit pousse Jésus dans le désert (verset 12). Durant tout son ministère, notre Sauveur sera conduit par la puissance de l’Esprit Saint. L’évangile selon Marc nous montrant Jésus comme un serviteur parfait, c’est bien sous cet aspect qu’il ira de lieu en lieu en faisant du bien, car Dieu était avec lui, l’ayant oint de l’Esprit Saint et de puissanceActes 10. 38. L’Esprit Saint étant sur lui, la prophétie d’Ésaïe se réalise qui dit : “L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, parce que l’Éternel m’a oint pour apporter de bonnes nouvelles…” Ésaïe 61. 1 Jésus dit lui-même aussi : “Moi je chasse les démons par l’Esprit de Dieu” Matthieu 12. 28.
Dans le désert durant quarante jours, notre Sauveur est tenté par Satan. Mais pourquoi la tentation a-t-elle été nécessaire ? Il fallait que soit prouvée l’infaillibilité totale de celui qui est appelé le second homme, le dernier Adam1 Corinthiens 15. 45-47.
Plusieurs passages de la Parole déclarent que le Messie serait un homme, mais un homme n’ayant pas la nature pécheresse de la descendance d’Adam. Jésus est donc venu “en ressemblance de chair de péché” Romains 8. 3, il a participé au sang et à la chairHébreux 2. 14, mais “il n’y a point de péché en lui” 1 Jean 3. 5. Adam et Ève, lors de leur création, étaient aussi exempts du péché, mais, mis à l’épreuve, ils ont démontré leur faillibilité. Jésus Christ, inversement, a démontré son entière perfection.
Tout est contraste entre ces deux “chefs de famille”, Adam et Christ. Le premier était en Éden, un jardin de délices, le second était dans le désert ; le premier était en parfaite harmonie avec les animaux qui l’entouraient, le second était avec les bêtes sauvages ; le premier pouvait se rassasier de tous les produits du jardin, le second a vécu quarante jours de jeûne. Dans un tel environnement, Satan vient tendre ses pièges devant notre Sauveur. Mais celui à qui Dieu vient de déclarer : “Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir”, va prouver sa parfaite dépendance de son Dieu dont il est le fidèle serviteur.
Ce sont les évangiles selon Matthieu et selon Luc qui relatent les détails de la tentation au désert. En Marc, le Serviteur de l’Éternel poursuit sa tâche, et les qualifications requises pour être honoré seront pleinement démontrées dans l’accomplissement du service. C’est aussi la raison du silence de Marc sur plusieurs détails de la vie du Seigneur. Cependant, un détail absent ailleurs apparaît ici, c’est le fait d’être servi par les anges. Celui qui est le créateur est servi par ses créatures : quelle belle démonstration de l’abaissement du Sauveur !
L’épisode du baptême s’est déroulé au bord du Jourdain, dans le pays de Judée. Ensuite il y a eu les quarante jours au désert, donc encore dans le sud du pays. L’évangile selon Jean relate le passage de Jésus à Jérusalem et les diverses circonstances qui s’y sont déroulées, aux chapitres 2. 13 à 3. 36. Retournant en Galilée, Jésus traverse la Samarie pour y rencontrer la femme dont parle le chapitre 4 de Jean. Après cela commence, en Galilée, le ministère public du Seigneur Jésus que relatent les versets de notre lecture. Dans l’intervalle, Jean-Baptiste a été mis en prison (verset 14).
Ces considérations nous montrent qu’avant d’être public, le service se déroule dans le cadre intime de la famille, comme par exemple la noce à Cana de GaliléeJean 2. 1-11. Ensuite, à l’occasion de diverses rencontres – Nicodème en est un exemple – les circonstances sont mises à profit pour communiquer la bonne nouvelle du salut, même à des personnes étrangères au peuple de DieuJean 4. 7, 39. Alors peut commencer le service public du Seigneur.
Il y a quatre éléments dans le message du Seigneur :
Telle est la substance fondamentale du message présenté par le Messie. Sera-t-il reçu par son peuple, par ses chefs, ou par quelques-uns seulement ? La suite de cet évangile nous dira qui sont ceux qui y ont été attentifs et quel est leur caractère. Que chacun, aujourd’hui encore, ouvre ses oreilles et son cœur pour répondre à l’injonction : “Croyez à l’évangile” !