Ce chapitre annonce la reconstruction de Jérusalem. Il nous montre comment Dieu concilie sa fidélité à ses promesses avec le jugement qu’il exerce sur son peuple.
Le siège de Jérusalem commence la neuvième année du règne de Sédécias (39. 1). Une année plus tard, Jérémie se trouve prisonnier dans la maison de Jonathan le scribe, enfermé par le roi effrayé et en colère (37. 11-21). Sédécias cherche à l’empêcher de parler au peuple, mais il ne peut pas empêcher Dieu de lui parler (verset 1).
Sédécias écoute Jérémie, mais ne tient pas compte de ce qu’il a entendu, comme plus tard Hérode à l’égard de Jean le BaptiseurMarc 6. 20. Que Dieu nous garde d’adopter la même attitude envers sa parole. Il le fait venir secrètement au palais pour savoir s’il y a une parole de l’Éternel le concernant. Jérémie en a reçu une, très sérieuse, qu’il délivre courageusement : Sédécias, tu seras livré en la main du roi de Babylone (verset 3 ; 34. 2, 3). Toute résistance aux Chaldéens est vouée à l’échec.
Jérémie avait transmis la promesse de la restauration future d’Israël. Il va être personnellement mis à l’épreuve sur ce point. Si Dieu nous accorde de rendre témoignage de quelque grande vérité, nous aurons à montrer que nous y croyons vraiment.
Dieu annonce à Jérémie la venue de son cousin, qui désire lui vendre son champ situé à Anathoth. Il avait le droit de rachat (verset 8) Lévitique 25. 25. Hanameël se présente en effet et Jérémie, averti par le Seigneur, achète le champ et lui pèse pour l’acquérir dix-sept sicles d’argent. La vente est ainsi légalement établie : une lettre est écrite par Jérémie, elle est scellée, puis attestée par des témoins, tandis qu’une autre est laissée ouverte. D’où cette leçon que nous offre le prophète : même en un temps de ruine, il agit “selon le commandement et les statuts” (verset 11). La ruine n’est jamais une excuse pour être infidèle…
Le tout est confié à Baruc, le fidèle secrétaire du prophète, qui est mentionné ici pour la première fois. Il reçoit pour instruction : “Mets-les dans un vase de terre, afin qu’elles se conservent beaucoup de jours”. Par cette action, le prophète montrait son obéissance et sa foi dans la promesse divine d’une restauration : “On achètera encore des maisons, et des champs, et des vignes, dans ce pays”. Cette promesse est souvent répétée dans ces chapitres, alors que la destruction imminente est annoncée (30. 18 ; 31. 5, 12, 24 ; 32. 37, 43-44 ; 33. 12). Contre toute espérance, il a espéré en se fiant à la parole de DieuRomains 4. 18.
L’héritage céleste est promis à tous les sanctifiésActes 20. 32. Il est conservé pour nous par Dieu dont la puissance nous garde jusqu’au salut final1 Pierre 1. 4, 5.
Quelle belle et fervente prière sort du cœur de ce prisonnier ! Il reconnaît d’abord qu’aucune chose n’est trop difficile pour Dieu. Puis il parle de la bonté et de la justice du Dieu d’Israël, et retrace l’histoire passée de la nation.
Est-ce que nous connaissons, nous aussi, pour nous-mêmes, ces trois attributs de Dieu : sa puissance (verset 17), sa bonté (verset 18), sa connaissance pénétrante des mobiles et des actions de tous (verset 19) ?
Ce que Dieu avait annoncé contre Jérusalem et contre Israël s’était réalisé avec exactitude. La ville était livrée aux Chaldéens “par l’épée, et par la famine, et par la peste” (verset 24). Jérémie pose alors la question qui le tourmentait : ce que tu as dit est arrivé, et pourtant “tu m’as dit : Achète-toi le champ” (verset 25). Il montre que, dans son esprit, ces deux choses – l’état de la ville et l’ordre de Dieu à son égard – sont difficilement compatibles. Il ne résout pas la difficulté, mais la présente à Dieu.
Jérémie avait déclaré avec foi : “Aucune chose n’est trop difficile pour toi” (verset 17), et Dieu répond : “Quelque chose est-il trop difficile pour moi ?” Bien des passagesJob 42. 2 ; Marc 9. 23 ; 10. 27 ; 14. 36 ; Luc 1. 37 viennent confirmer que la réponse à cette question est : non.
Il n’y a qu’une seule chose qui est impossible à Dieu : ne pas être lui-même :
L’Éternel déclare aux fils d’Israël qu’ils lui ont tourné le dos dès leur jeunesse, ayant refusé d’écouter. Tous se sont unis pour mal faire (verset 32) Néhémie 9. 32-34. Des hauts lieux pour Baal ont été bâtis dans la vallée de Hinnom, “pour faire passer par le feu leurs fils et leurs filles à Moloc” (verset 35). Il n’y a plus de remède. Les habitants de Jérusalem ont provoqué l’Éternel depuis qu’elle a été bâtie ; elle est vouée à la destruction (versets 28-35).
Mais il prononce ensuite un message de consolation et de paix. Il décrit la bénédiction future quand les habitants de Jérusalem seront rassemblés de tous les pays où ils auront été chassés. Ramenés dans leur pays, “ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu” (verset 38). Il se réjouira en eux pour leur faire du bien (versets 40, 41). Cette promesse du verset 40 comporte une double sécurité :
L’Éternel énumère ensuite tous les districts du royaume de Juda, pour faire ressortir qu’un jour, tout le pays leur sera rendu. Benjamin est cité en premier, parce que le champ acheté par Jérémie était sur son territoire.