Ce chapitre, plusieurs fois cité dans le N.T. 1 est l’un des chapitres clefs de ce livre. Il nous révèle d’une manière très touchante l’amour de Dieu qui triomphera finalement. Il nous parle, pour la première fois dans la Bible, de la nouvelle alliance que Dieu allait établir pour Israël (verset 31). Cette alliance de grâce se fonde sur la mort sanglante du Seigneur Jésus, comme il l’a révélé à ses disciples quelques heures avant la croixLuc 22. 20.
Les premiers versets nous révèlent l’amour éternel et immuable de l’Éternel pour Israël tout entier : “toutes les familles d’Israël” 2.
Les desseins de Dieu sont éternels, ils “datent de loin” Ésaïe 25. 1. A Israël, considérée comme une fiancéeOsée 2. 21, 25, l’Éternel déclare : “Je t’ai aimée d’un amour éternel ; c’est pourquoi je t’attire avec bonté” (verset 3).
“Le peuple des réchappés de l’épée” (ceux qui ont été sévèrement châtiés) “a trouvé grâce” (verset 2). Ils reviendront sur leur terre pour ne plus jamais la quitter, avec des cœurs bien orientés : “Nous monterons à Sion, vers l’Éternel, notre Dieu” (verset 6).
Quel beau spectacle nous montrent les versets 8 et 9 : “je les rassemble des extrémités de la terre… je les ferai marcher vers des torrents d’eaux par un chemin droit”. Il leur avait dit : “Ne me crieras-tu pas désormais : Mon Père ?” (3. 4). Alors, ils le réaliseront, comme nous le voyons ici : “Je serai pour père à Israël” (verset 9).
La bonté et l’amour de Dieu ne se limitent pas à Israël. “Quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva” Tite 3. 4, 5. A nous aussi, Dieu est “apparu de loin” (verset 3), en envoyant du ciel son Fils unique. La bonté de Dieu nous attire ; elle pousse aussi à la repentanceRomains 2. 4. Elle communique la grâce et la vérité. Nous sommes appelés à “goûter” que le Seigneur est bon1 Pierre 2. 3 ; Psaume 34. 8 : c’est un appel à notre cœur. Puis en 1 Pierre 3. 13, il nous faut imiter celui qui est bon : c’est un appel à notre conscience. C’est seulement après l’avoir appréciée pour nous-mêmes, que nous pourrons manifester quelque chose de cette bonté aux autres.
L’Éternel adresse un message aux nations : “Celui qui a dispersé Israël le rassemblera et le gardera comme un berger son troupeau” (verset 10). Les promesses faites à Israël sont immuables. Il sera à la tête des nations. Il y aura un chant de triomphe en ce jour dont parle le prophète. Leur deuil sera changé en allégresse (verset 13) Psaume 30. 12. Le Seigneur Jésus confirme cette promesse lorsqu’il change l’eau en vin aux noces de CanaJean 2. 7-10. Quelle joie après leur tristesse, quelle plénitude sera la leur !
Il y aura de la bénédiction, de la nourriture pour tous, et tout d’abord pour les sacrificateurs3. En Israël, sous le règne futur de Christ, le Messie, les sacrificateurs formeront comme autrefois une famille mise à part pour le service de Dieu et la bénédiction du peupleÉzéchiel 44. 15. Dans l’Église, l’assemblée chrétienne, tout croyant est sacrificateur. Ayons à cœur d’en porter les caractères et d’en réaliser le serviceHébreux 13. 15.
Le peuple affligé est vu sous les traits de “Rachel pleurant ses fils”. Mais la promesse qui suit : “tes fils reviendront du pays de l’ennemi… dans leurs confins” annonce le retour de la captivité. Les enfants de Rachel évoquent tout Israël. Éphraïm, fils de Joseph représente les dix tribus, et Benjamin, les Juifs (Juda et Benjamin). Les uns et les autres auront auparavant connu de terribles destructions par leurs ennemis. La mise à mort des enfants de la région de Bethléem, ordonnée par Hérode peu après la naissance de Christ, en est un saisissant exemple. C’est pourquoi le verset 15 est cité en Matthieu 2. 18.
Les versets suivants parlent des gémissements et de la repentance d’Éphraïm. L’Esprit de Dieu a en vue le rétablissement final des dix tribus dans leur pays. Il n’en décrit pas les modalités4, mais le cheminement moral. “Après que j’ai été converti, je me suis repenti… j’ai été honteux, et j’ai aussi été confus” (verset 19). La correction a été nécessaire à la conversion, qui est un changement complet d’attitude : celui qui fuyait Dieu se tourne vers lui. Ensuite vient la repentance : il reconnaît son péché. La réponse divine est alors pleine de grâce : “Éphraïm m’est-il un fils précieux, un enfant de prédilection ? … certainement j’aurai compassion de lui, dit l’Éternel” (verset 20).
Dans le N.T., la parabole du fils prodigueLuc 15. 11-24 illustre particulièrement :
Comment Dieu pourrait-il mieux faire connaître son amour envers chacun de ceux qui se sont détournés de lui et leur montrer le chemin du retour vers lui ?
D’autres passages prophétiques nous font connaître de quelle manière s’effectuera ce retour.
Les Juifs, issus des tribus de Juda et Benjamin, reviendront dans leur pays dans un état d’incrédulité ; ils recevront l’Antichrist comme roi et traverseront la grande tribulation. Un grand nombre périront ; ceux qui refuseront de se soumettre à l’Antichrist seront persécutés, mais la délivrance finale leur sera apportée par l’apparition glorieuse de Christ (Ésaïe 26. 19-21 ; Zacharie 14. 3-5 ; Matthieu 24. 29, 30). Les dix tribus, dispersées depuis leur déportation par le roi d’Assyrie, et dont la trace paraît perdue, seront ramenées dans le pays d’Israël après le retour glorieux de Christ. Elles connaîtront l’affliction et un grand travail de cœur pendant leur voyage de retour (Ésaïe 27. 12, 13 ; Zacharie 10. 7-12 ; Psaume 73. 24).