Le campement d’Étham (13. 20) était à l’extrémité ouest du désert de Shur (ou d’Étham). Il fallait donc que les fils d’Israël fassent un détour pour établir un campement devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer. Leur chemin longeait la rive occidentale de la pointe de la mer Rouge, en descendant vers le Sud. Cet itinéraire les éloignait “du chemin du pays des Philistins” pour accomplir le double propos de Dieu : épargner la guerre à son peuple, et détruire la puissance du Pharaon. Une fois de plus, l’Éternel endurcit le cœur du Pharaon. Il permet ainsi que les pensées des Égyptiens et de leur roi soient changées à l’égard d’Israël. Le Pharaon se lance alors avec l’élite de son armée et de ses chars à la poursuite du peuple de Dieu, proie apparemment facile. Je poursuivrai, disait-il, j’atteindrai… ma main les exterminera (15. 9). Le spectacle de la redoutable armée égyptienne était, certes, assez effrayant pour causer aux fils d’Israël “une grande peur”.
Ils apprenaient ainsi la leçon que nous devons aussi apprendre, leur impuissance à se délivrer de la puissance du Pharaon, figure de Satan.
Rappelons que la Pâque représente la mort de Christ pour nos péchés : c’est
Le sang de l’agneau pascal les avait abrités du jugement, la mer Rouge va les délivrer de la puissance de l’ennemi.
C’est là la différence entre la Pâque et la mer Rouge : à la Pâque, la question était entre le peuple et Dieu ; à la mer Rouge, elle est entre le peuple et ses ennemis.
La première question était parfaitement et définitivement réglée ; Dieu avait vu le sang et avait ainsi pu passer par-dessus Israël.
La seconde question soulevée ici par le peuple est de savoir s’il peut échapper à la servitude du Pharaon. Israël est placé, à ce moment-là, entre les Égyptiens et la mer, entre la puissance de Satan et la mort.
Moïse leur montre alors que, s’ils ne peuvent rien faire, leur ressource consiste à se tenir là et à voir la délivrance de l’Éternel. Comment la puissance de Satan est-elle donc surmontée ? Par Christ qui, par la mort, a rendu “impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable”, et qui a délivré “tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude” Hébreux 2. 14, 15.
A vue humaine, l’alternative pour Israël était de périr dans la mer Rouge ou de se rendre au Pharaon. Dieu leur fait traverser la mer à pied sec.
Tout en rassurant le peuple, Moïse crie à l’Éternel ; mais le moment est venu de marcher, et non de combattre les Égyptiens car Israël n’a pas la force d’obtenir ainsi sa délivrance. De la même manière, le croyant aujourd’hui ne peut pas davantage vaincre par ses propres forces, “la loi du péché et de la mort” Romains 8. 2, et se délivrer de sa puissance.
Pour Israël, “demeurer tranquille” consistait à laisser l’Éternel combattre pour son peuple, à voir la mer se fendre quand Moïse leva sa verge – la verge de la puissance de Dieu – et étendit sa main ; il ne lui restait plus qu’à y entrer à sec. Le croyant, aujourd’hui, rend grâces à Dieu par Jésus Christ, notre SeigneurRomains 7. 25, car “la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort” Romains 8. 2.
Nous devons considérer ici comment l’Éternel agit. D’abord, à l’égard de lui-même : il se glorifie ; puis, à l’égard de son peuple : il le délivre ; enfin, à l’égard de ses ennemis : il les détruit.
Je me glorifierai dans le Pharaon… Je serai glorifié dans le Pharaon… Dieu se révèle aux siens par ce qu’il fait en leur faveur ; mais il veut d’abord être glorifié devant le monde ; c’est un des motifs de ses voies.
Le Pharaon méprisait le seul vrai Dieu (5. 2). Dans son incrédulité et son hostilité envers Israël, il était certain d’atteindre le peuple, de lui faire du mal et de le ramener à son état de servitude et d’oppression. C’est la pensée de Satan, qui veut ramener les hommes sous sa domination, par la crainte de la mortHébreux 2. 14, 15. L’Éternel détruit la puissance du Pharaon par une glorieuse victoire, dont le renom atteint les nations environnantes. (Souvenons-nous qu’historiquement, l’Égypte était alors une puissance militaire de premier ordre.) C’est une figure de ce que nous trouvons à la croix : au moment où Satan pensait triompher, il rencontrait la défaite. La mort de Christ glorifiait le nom de son PèreJean 12. 27-28 et Dieu a glorifié son FilsJean 13. 31, 32.
Nous voyons ensuite Israël sous la nuée. L’Ange de Dieu va derrière lui ; la colonne de nuée, lumière pour Israël, ténèbres pour les Égyptiens, est un rempart infranchissable. “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous” ? Romains 8. 31 Israël a été sous la nuée et est passé à travers la mer : “Tous ont été baptisés pour Moïse”, c’est-à-dire identifiés à lui, “dans la nuée et dans la mer” 1 Corinthiens 10. 1, 2. La nuée abritait les fils d’Israël de leurs ennemis, la mer les en séparait. Elles étaient pour eux ce que sont pour nous le tombeau et la croix de Christ. Dans le
Nous lisons dans l’épître aux Hébreux que, “par la foi, ils (Israël) traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche…” les eaux étaient pour eux comme un mur à leur droite et à leur gauche, menaçantes mais impuissantes… Les Égyptiens ayant essayé, dans leur présomptueuse incrédulité, de traverser aussi, “ils furent engloutis” Hébreux 11. 29. Alors qu’ils étaient au milieu de la mer, l’Éternel, dans la colonne de feu, regarda leur armée et combattit contre elle. Ils comprirent peut-être, mais trop tard, qu’ils faisaient la guerre à Dieu. A la parole de l’Éternel, Moïse étend à nouveau sa main sur la mer. Ce qui avait été la délivrance d’Israël – la mort – est alors la perte de ses ennemis.
Délivré, racheté, Israël voit ses ennemis morts sur le rivage et la grande puissance de l’Éternel ; il craint l’Éternel, sa foi est affermie : le voyage dans le désert va commencer.