Le récit de la sortie d’Égypte des fils d’Israël est interrompu au chapitre 13. “L’Éternel parla à Moïse, disant : Sanctifie-moi tout premier-né…” Occupé de sa merveilleuse délivrance, Israël était peut-être en danger d’oublier les droits de l’Éternel sur lui. Car, en épargnant les premiers-nés d’Israël lors de la nuit de la pâque, l’Éternel les avait acquis pour lui au prix du sang de l’agneau, de sorte qu’il déclare : “Ils sont à moi” (verset 2). C’est la sanctification, c’est-à-dire la mise à part pour Dieu, de personnes, et aussi de biensJosué 6. 19. Lavés, sanctifiés, justifiés… 1 Corinthiens 6. 11, nous ne sommes pas à nous-mêmes, “car vous avez été achetés à prix” 1 Corinthiens 6. 19, 20.
A la sanctification des premiers-nés, l’Éternel ajoute aussitôt le souvenir de la délivrance et l’ordonnance des pains sans levain (verset 3). La sainteté pratique, conséquence de l’aspersion du sang (12. 7, 8) doit demeurer le trait caractéristique du peuple de Dieu après son entrée dans le pays promis (versets 5, 6, 7). La fête des pains sans levain devait aussi donner à l’Israélite entré dans le pays, l’occasion d’expliquer à son fils pourquoi il faisait “ce service en ce mois-ci” (verset 5) : “C’est à cause de ce que l’Éternel m’a fait quand je sortis d’Égypte” (verset 8). Certes, tout Israël était sorti, mais il importait à chaque père de parler à son fils de cette délivrance, comme d’une expérience personnelle et vivante. Puisse chacun de nous dire ainsi : “Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi” Galates 2. 20.
La sainteté pratique (les pains sans levain) dans la vie de l’Israélite, imprime ainsi son sceau sur ses activités (sa main), et sur son discernement (un mémorial entre ses yeux) (verset 9) afin que son témoignage oral soit en accord avec sa conduite et convienne à un racheté – un homme que l’Éternel a fait sortir d’Égypte – qui habite le pays que l’Éternel lui a donné (verset 11).
La consécration des premiers-nés dans le pays (verset 12) est liée d’une façon remarquable à la sainteté pratique (verset 7) et aux devoirs des pères envers leurs fils (verset 14).
Combien il est important de nous souvenir que nous sommes un peuple racheté et que tout ce dont nous disposons par la grâce de Dieu, lui appartient.
Ici intervient une disposition particulière et inattendue, touchant le rachat des premiers-nés des ânes (verset 13). L’âne ne présente pas les caractères des bêtes puresLévitique 11. 1-8, 26 : il est donc impur comme beaucoup d’autres. Pourquoi donc doit-il être racheté avec un agneau, au même titre que le premier-né de l’homme (verset 13), ou avoir la nuque brisée ? C’est sans doute parce que l’âne représente ici l’homme qui, par nature, est étranger et ennemi de Dieu dans ses pensées et ses actionsColossiens 1. 21, comme Ismaël l’illustre, “âne sauvage” Genèse 16. 12, fils d’une Égyptienne et ennemi de Dieu et de son peuplePsaume 83. 2-7.
Le rachat du premier fruit des ânes met donc l’accent, une fois de plus, sur la manière dont le sang de l’agneau répond à toutes les exigences de Dieu. L’homme, tel qu’il naît dans le monde, est impur devant Dieu, aussi misérable qu’une bêtePsaume 49. 13, et comme le premier-né de l’âne, il est voué à la mort (ce que représente la nuque brisée), à moins d’être racheté par un agneau. D’un côté donc, par nature, nous n’aurions pu tomber plus bas, mais d’un autre côté la grâce ne peut élever davantage les rachetés de Christ, car Dieu les a “prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères” Romains 8. 29. Notons encore que les droits de Dieu sur les premiers-nés de son peuple, se lient à la destruction des premiers-nés d’Égypte (verset 15). Israël fut épargné en vertu du sang de l’agneau aspergé sur ses portes, c’est-à-dire à cause de la mort d’un autre. C’est le principe de la substitution. Dieu réclame donc pour lui ceux que le sang de l’agneau a mis à l’abri de la mort. C’est pourquoi nous appartenons “à celui qui pour nous est mort et a été ressuscité” 2 Corinthiens 5. 15.
Ce qui était prescrit aux “pères” en Israël constituait un enseignement pratique, vivant, propre à susciter les questions des “fils” : “Qu’est ceci ?” (verset 14). Remarquons que c’est ici la troisième occasion donnée aux pères d’enseigner à leurs fils les ordonnances de l’Éternel (comp. 12. 26 ; 13. 8, 14), et que cet enseignement est basé sur l’exemple que donne le père, de l’obéissance à la parole de Dieu, et sur la valeur qu’a pour lui le souvenir de ce que Dieu a fait (versets 8, 14, 15). C’est à travers l’exemple des parents, que les enfants apprennent l’obéissance au Seigneur.
Le verset 16 est semblable au verset 9. “Vous écrire les mêmes choses n’est pas pénible pour moi, et c’est votre sûreté” Philippiens 3. 1, disait l’apôtre Paul. La sortie d’Égypte est mentionnée sept fois dans ce passage (versets 3, 4, 8, 9, 14, 16). N’est-ce pas pour nous mettre en garde d’oublier notre délivrance, notre Sauveur et notre espérance ?
Pour éviter à son peuple de rencontrer la guerre dès le commencement du chemin, Dieu lui fait faire un détour par la mer Rouge. Le peuple quitte ainsi l’Égypte et Moïse prend avec lui les os de Joseph, obéissant à l’ordre que “par la foi”, Joseph avait donné à ce sujetHébreux 11. 22. La confiance de Joseph dans la promesse de l’ÉternelGenèse 50. 24, 25, était un encouragement pour Israël à l’entrée du désert.
Associé ainsi à la mort de Joseph, Israël était appelé à réaliser que la mort le sépare de l’Égypte – le monde – pour vivre et marcher par la foi.
Quittant Succoth pour Étham, à l’extrémité du désert, Israël se trouve maintenant sous la seule direction de l’Éternel, qui est dans une colonne de nuée de jour, et de nuit dans une colonne de feu, pour les éclairer (verset 21). Ils peuvent ainsi marcher jour et nuit en suivant l’Éternel. C’est aussi la ressource qui nous est donnée pour traverser le désert de ce monde. Ayant tout accompli pour nous délivrer de la puissance de l’ennemi et de nous-mêmes, le Seigneur Jésus dit à chacun des siens : “Toi, suis-moi” Jean 21. 23.