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Actes des Apôtres
Sondez les Écritures - 1re année

Actes 7. 44-60

Le témoignage d’Étienne

Accusé de proférer des paroles contre le temple et contre la loi, Étienne a rappelé les “oracles vivants” que Dieu avait donnés à son peuple. Il présente maintenant l’habitation de Dieu dans le tabernacle et dans le temple.

5. Un tabernacle et un temple provisoires : versets 44-50

Le tabernacle, construit selon les instructions divines, était la demeure visible de l’Éternel au milieu de son peuple. C’était une habitation démontable, répondant aux contraintes d’un peuple nomade. La nuée, marque de la présence de l’Éternel, l’avait dirigé fidèlement dans toutes ses étapes, jusqu’à ce que Josué l’introduise en Canaan.

La promesse divine s’était donc accomplie, mais l’infidélité des juges et de la sacrificature1 Samuel 2. 12, 17 avait entraîné l’abandon de l’archeJérémie 7. 12. David, le roi selon le cœur de Dieu, s’était occupé d’elle et aurait souhaité lui bâtir une maison. Salomon avait réalisé ce vœu, et la nuée de gloire avait rempli la maison de l’Éternel. Mais, à cause de l’idolâtrie d’Israël, la nuée était partieÉzéchiel 10. 18 et le temple avait été brûlé par le roi de Babylone. Si un reste était remonté de la captivité pour le reconstruireEsdras 6. 14, il n’y avait plus d’arche, ni de nuée. C’était pourtant la même maisonAggée 2. 9. Dans le temple reconstruit par Hérode, il n’y avait non plus ni arche, ni nuée. Le Seigneur l’a cependant reconnu en l’appelant “la maison de mon Père” Jean 2. 16. Où donc Dieu habitait-il ? Étienne donne la réponse : “Le Très-Haut n’habite point dans des demeures faites de main” (verset 48). Salomon l’avait bien compris, lui qui pouvait dire : “Mais Dieu habitera-t-il vraiment sur la terre ?” 1 Rois 8. 27. Étienne conclut en citant Ésaïe qui pose la même question. Dieu n’avait donc jamais été lié par des contingences humaines ; il avait adapté son habitation aux divers états de son peuple. Il révélait maintenant la formation d’une maison spirituelle : l’Assemblée (ou Église), composée de tous les croyants, “édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit” Éphésiens 2. 22.

À ces Juifs qui plaçaient le temple au-dessus de Dieu, Étienne montre que cet édifice n’était pas indispensable à l’exercice d’une foi vivante1 Rois 8. 46-53 ; Daniel 6. 10. C’était de la présomption que de limiter la présence de la gloire de Dieu à la maison dans laquelle il avait daigné habiter. Le créateur de l’univers n’était pas lié par Jérusalem et par son temple.

6. Un peuple rebelle et meurtrier : versets 51-53

Accusé faussement par les Juifs, Étienne devient maintenant leur accusateur, après avoir placé devant eux un sommaire de leurs rébellions depuis le début de leur histoire, marquée pourtant par l’invariable grâce de Dieu.

Ils n’avaient jamais plié leur cou à la volonté de Dieu, ils ne s’y étaient jamais soumis. Ils avaient, en tout temps, opposé de la résistance à ce que Dieu voulait leur dire par son Esprit qui les avait avertis par le ministère des prophètes1. Dès le début de leur histoire, ils étaient un peuple rebelleExode 32. 9 ; 33. 3 ; Deutéronome 31. 27. Ils avaient persécuté, sans exception, tous les messagers que Dieu leur avait envoyés. Dieu s’était levé de bonne heure pour les avertir2 Chroniques 36. 15, 16 ; ils avaient méprisé sa Parole.

Ils souhaitaient un royaume qui les aurait comblés d’aises et d’honneurs ; ils n’attendaient pas un roi régnant en justice. Les principes immuables du royaume de Dieu, la lumière et l’amour, ils ne s’en souciaient pas. Leur rancœur la plus amère était contre ceux qui avaient annoncé la venue du Juste (22. 14) 1 Jean 2. 1 ; ils les avaient tués. Peut-être auraient-ils pu évoquer quelque faiblesse dans la conduite de tel ou tel prophète, mais ils ne pouvaient rien opposer à celui qui en appelait à leur conscience : “Qui d’entre vous me convainc de péché ?” Jean 8. 46. Ils avaient trahi, livré aux nations et tué leur Messie, l’Oint de l’Éternel.

En faisant allusion à la loi qu’ils n’avaient pas gardée, Étienne résume toute leur histoire comme peuple, rebelle d’un bout à l’autre de celle-ci. La longue patience de Dieu arrivait à son terme. Mais l’homme coupable ne veut de Dieu à aucun prix.

7. L’ambassadeur du Seigneur est renvoyé au ciel : versets 54-60

Le rappel de la bonté de Dieu envers son peuple, joint au tableau affligeant de leur propre histoire, aurait dû conduire les membres du sanhédrin à la repentance. La voix de l’Esprit cherchait encore à les convaincre. Ils avaient déjà eu le témoignage de Pierre (5. 29-33) et avaient frémi de rage en l’entendant. Les progrès de l’évangile à Jérusalem et auprès des sacrificateurs (6. 7) auraient dû les faire réfléchir. Mais ils ne voulaient pas accepter la vérité divine, et ils grincent des dents contre Étienne, douloureux prélude à leur condition éternelleMatthieu 22. 13. C’est le triste état de l’homme endurci, qui refuse de reconnaître ses péchés alors que la bonté de Dieu le pousse à la repentanceRomains 2. 4.

Étienne, plein de l’Esprit Saint, leur confirme, par la vision qu’il a, ce que leur avait dit Pierre (5. 31). Il voit Jésus debout à la droite de Dieu, comme pour offrir encore aux Juifs une dernière occasion avant de s’asseoir jusqu’à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds. Plusieurs auditeurs étaient là lors du procès inique fait au Seigneur Jésus. Lorsque Caïphe lui avait demandé : “Toi, tu es le Christ, le Fils du Béni ?” ils avaient entendu sa réponse : “Je le suis ; et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance” Marc 14. 61, 62. Leur refus les condamnait à l’attente du terrible jour où “tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé” Apocalypse 1. 7.

Quel contraste entre la paix d’Étienne, absorbé par la vision glorieuse de Jésus, debout à la droite de Dieu, et la rage de ses adversaires. Cette rage les pousse, sans même un simulacre de jugement, au crime. Ils accomplissent la parole que le Seigneur avait dite au sujet de l’homme noble que ses concitoyens haïssaient ; ils envoient après lui une ambassade disant : “nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous” Luc 19. 12-14.

La contemplation du Seigneur glorifié remplit tout l’être d’Étienne. Le premier martyr chrétien termine sa carrière en ressemblant à son Maître, sur lequel ses yeux sont fixés. Il prie et demande au Seigneur de recevoir son esprit (comp. Luc 23. 46). Il se met à genoux pour demander que ce péché qu’ils commettent ne soit pas mis à leur charge (comp. Luc 23. 34). Après cela, Étienne s’endort, expression utilisée dans le N.T. pour désigner la mort du croyant, “absent du corps, présent avec le Seigneur” 2 Corinthiens 5. 8.

Saul de Tarse garde les vêtements de ceux qui lapident Étienne. Il n’oubliera jamais cette scène (22. 20). La réponse à la seconde prière d’Étienne, c’est – entre autres – la conversion de Saul (chapitre 9).

Étienne représente la vraie position du croyant qui contemple la gloire du Seigneur et qui est transformé à son image2 Corinthiens 3. 18. Le Saint Esprit, présent sur la terre dans les croyants, et Christ glorifié à la droite de Dieu, caractérisent la période de l’Église.

Ce chapitre termine cet épisode de l’histoire de l’Assemblée en rapport direct avec les Juifs et Jérusalem.

Notes

1C’est l’incrédule qui résiste au Saint Esprit. Un croyant peut attrister le Saint Esprit qui habite en lui, par une conduite inappropriée à sa position (Éphésiens 4. 25-31). Une assemblée peut éteindre l’Esprit en remplaçant sa direction par une organisation humaine ou en méprisant ce qu’il veut lui dire (1 Thessaloniciens 5. 19, 20).

Actes 7

44Nos pères avaient le tabernacle du témoignage dans le désert, comme avait ordonné celui qui avait dit à Moïse de le faire selon le modèle qu’il avait vu. 45Et nos pères, l’ayant reçu, l’introduisirent avec Josué, en prenant possession des nations que Dieu chassa de devant la face de nos pères, jusqu’aux jours de David, 46qui trouva grâce devant Dieu, et qui demanda de trouver un tabernacle pour le Dieu de Jacob. 47Mais Salomon lui bâtit une maison. 48Mais le Très-hauta n’habite point dans des [demeures] faites de main ; selon que dit le prophète : 49“Le ciel est mon trône, et la terre est le marchepied de mes pieds. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le ✷Seigneur, et quel sera le lieu de mon repos ? 50Ma main n’a-t-elle pas fait toutes ces choses ? ”. b

51Gens de cou roide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint ; comme vos pères, vous aussi. 52Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué ceux qui ont prédit lac venue du Juste, lequel maintenant vous, vous avez livré et mis à mort, 53vous qui avez reçu la loi par la disposition des anges, et qui ne l’avez point gardée…

54En entendant ces choses, ils frémissaient de rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui. 55Mais lui, étant plein de l’Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu ; 56et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.

57Et criant à haute voix, ils bouchèrent leurs oreilles, et d’un commun accord se précipitèrent sur lui ; 58et l’ayant poussé hors de la ville, ils le lapidaient ; et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. 59Et ils lapidaient Étienne, qui priaitd et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. 60Et s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur impute point ce péché. Et quand il eut dit cela, il s’endormit ;

Notes

aTrès-haut : en hébreu Élion ; voir Genèse 14. 18.
bÉsaïe 66. 1-2.
clitt. : touchant la.
dplutôt : invoquait.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)