Les fils de Jacob sont nombreux et en paix en Égypte. Seulement, le plan de Dieu pour Israël n’est pas l’Égypte, mais Canaan. Dieu a fait des promesses à Abraham ; il lui a précisé le temps de leur accomplissement : ce moment approche.
Un nouveau roi, qui n’a pas connu Joseph, se lève sur l’Égypte et opprime les fils d’IsraëlExode 1. 7-22. L’ennemi redouble toujours d’activité lorsqu’une manifestation particulière de la grâce divine est imminente à l’égard de son peuple. Mais tous les efforts de Satan ne peuvent empêcher le peuple de Dieu de se multiplier : l’ordre du roi, de tuer les enfants mâles, reste vain. Le résultat, dans la main de Dieu, de cette persécution, c’est d’amener les fils d’Israël à crier à lui pour qu’il les délivre.
Après avoir présenté (versets 17-20) le caractère de ce temps-là, le Saint Esprit montre (versets 20-22) comment Dieu se sert de tout pour préparer ses serviteurs. Dieu dirige les circonstances de ce monde, et il dirige tout dans nos vies ; l’homme le plus opposé à lui n’est qu’un instrument pour accomplir sa volonté souveraine. Moïse naît à cette époque critique. Ses parents discernent, par la foi, l’empreinte divine qu’il porte sur luiHébreux 11. 23, et le cachent trois mois. Dieu intervient providentiellement en le plaçant sous la plus sûre protection humaine de ce temps : la fille du Pharaon le recueille pour être son fils, et Moïse reçoit l’éducation d’un homme promis aux plus hautes fonctions. Mais la providence divine n’est pas un guide suffisant pour la foi, et Moïse, devenu adulte, regarde les choses qui ne se voient pas, les estime par rapport aux richesses de l’Égypte, choisit d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu et, finalement, refuse d’être appelé fils de la fille du PharaonHébreux 11. 24-26. À l’âge de quarante ans, il utilise sa force pour venger l’un de ses frères opprimés : il prend ouvertement le parti du peuple de Dieu ; il est prêt à le délivrer de l’esclavage. Mais Dieu n’est pas dans les pensées de ce peuple, et Moïse est incompris de ses frères lorsqu’il les engage à la paix.
En outre, Moïse va apprendre de Dieu, seul, dans le désert. La science de l’Égypte doit être mise de côté. Moïse quitte l’Égypte, pour connaître, pendant quarante ans, les servitudes attachées à la garde d’un troupeau. C’est ainsi que Dieu forme ses serviteurs. L’activité naturelle spontanée doit être bridée pour apprendre la dépendance de Dieu : il se sert d’instruments dont la volonté propre est brisée. Il ne suffit pas d’avoir le désir de servir le Seigneur ; il faut aussi, pour cela, être formé à son école, apprendre que notre propre puissance n’est rien, et que la puissance de Dieu est tout2 Corinthiens 12. 1-10.
À la fin de cette période, pendant laquelle les fils d’Israël soupirent et crient vers Dieu à cause de leur esclavageExode 2. 23, Dieu apparaît à Moïse dans la flamme d’un buisson qui n’est pas consumé, image d’Israël éprouvé mais non détruit. Il lui montre aussi qu’il faut se purifier de toute souillure qui s’attache à la marche, car la grâce de Dieu qui apporte le salut ne peut être séparée de la sainteté. Il en va de même pour la jouissance des bénédictions qui appartiennent au croyantJosué 5. 13-15 ; 2 Corinthiens 6. 17. C’est maintenant l’Éternel qui prend l’initiative pour la délivrance de son peuple.
Le but du Saint Esprit, par la bouche d’Étienne, est de montrer aux Juifs que c’est précisément ce Moïse qu’ils avaient rejeté comme chef et juge qui leur était donné comme chef et libérateur, image du Seigneur Jésus, rejeté par les siens, et que Dieu a établi prince et sauveur. La beauté que Dieu avait mise sur Moïse dès sa naissance, sa puissance en paroles et en actions, son amour pour ses frères qui l’a poussé à les visiter, le rejet qu’il a connu de leur part lorsqu’il est venu pour les délivrer, sont autant de traits qui devaient porter les regards du peuple sur le Sauveur qu’ils avaient rejetéLuc 24. 19, 20.
Les fils d’Israël auraient accepté, peut-être, que Moïse les délivre de leurs oppresseurs, mais pas qu’il s’occupe de leurs problèmes internes (verset 26). Il en a été ainsi du Seigneur Jésus : on l’aurait accepté comme Messie glorieux, mais on ne voulait pas qu’il touche à l’état des cœurs. Il en est encore ainsi aujourd’hui : il nous faut d’abord Jésus comme sauveur personnel.
Étienne était accusé de proférer des paroles blasphématoires contre Moïse ; il parle pourtant de ce patriarche avec une très grande vénération. Il rappelle aux Juifs que Moïse avait annoncé la venue du Messie, de ce prophète qu’il fallait écouter. Pierre avait déjà cité ce verset 15 du chapitre 18 du Deutéronome (3. 2). Ce double témoignage à l’accomplissement des Écritures démontrait combien ce peuple était inexcusable en persévérant dans le rejet de Jésus.
Comme Jésus plus tard (2. 22), Moïse vient vers les fils d’Israël en faisant des prodiges et des miracles en Égypte, puis au désert, pendant quarante ans. C’est lui qui reçut la loi par l’intermédiaire des anges (comp. 7. 53 et Galates 3. 19 ; Hébreux 2. 2) pour la donner à ce peuple. Mais à peine la loi est-elle donnée que son premier commandement est transgressé : ils adorent un veau de fonte, dieu de l’Égypte. Bien que délivrés de la fournaise de l’esclavage, ils gardent l’idolâtrie dans leur cœur. En rejetant Moïse, ils rejettent réellement l’Éternel et se tournent vers le fétichisme le plus grossier, qui continue tout le long de la traversée du désert, jusque dans le pays de la promesse, préparant ainsi le chemin de leur captivité.
Ainsi l’homme refuse d’écouter Dieu qui se révèle à lui, et tombe dans l’idolâtrieRomains 1. 18-23. Il en sera de même du monde, dit christianisé, qui refuse de recevoir la Parole de Dieu et le salut offert par Jésus2 Thessaloniciens 2. 1-10. Aujourd’hui, l’astrologie et l’occultisme ont beaucoup d’adeptes : les hommes qui n’écoutent pas les Saintes Écritures sont aveuglés par Satan, comme Israël rebelle s’était voué au culte des astresDeutéronome 4. 19.
L’incrédulité de l’homme est, en fait, un refus de Dieu. Ce refus conduit aux pires égarements. Notre cœur naturel garde aussi ce caractère de rébellion. Il doit, chez le croyant qui a reçu la puissance d’une vie nouvelle, être soigneusement tenu là où Dieu l’a mis, c’est- à-dire dans la mort.