Les chapitres 2 à 4 présentent la formation de l’Assemblée. Elle est l’habitation de Dieu ; l’Esprit Saint demeure en elle, et produit là les fruits de la grâce divine. Simultanément, l’évangile est annoncé.
Au chapitre 4, Satan cherche à s’opposer à ce témoignage. Il agit par le moyen d’ennemis extérieurs, pour tenter de faire taire les témoins. Comme il n’y réussit pas, il essaie, au chapitre 5, de corrompre l’œuvre de Dieu par le dedans. Les deux “Mais”, qui commencent ces chapitres, annoncent l’œuvre de l’ennemi qui n’a jamais cessé d’être actif, depuis lors, de cette double manière.
Au début du chapitre 5, un nouveau sujet est donc présenté : si la puissance de l’Esprit de Dieu est bien dans l’Assemblée, la chair, la source du péchéRomains 7. 18, se trouve encore dans ceux qui la composent. Le péché est là, dans la vie des croyants, mais Dieu ne supporte pas le mal là où Il habite. Quelle que soit la bénédiction qui s’y rattache, la présence de Dieu est une réalité sérieuse, et la puissance de l’Esprit de Dieu dans l’Assemblée reste un rempart contre le mal.
En fin de compte, l’œuvre de l’ennemi ne fait que servir les intérêts du Seigneur et de son évangile : les adversaires extérieurs sont impuissants, et les tentatives hypocrites venant de l’intérieur sont démasquées. Tout a pour résultat la bénédiction de l’Assemblée et la progression de l’évangile.
Toutes les fois que Dieu établit quelque chose de bon et le confie à la responsabilité de l’homme, celui-ci s’empresse de le gâcher. Adam désobéit, Noé s’enivre, Israël fabrique un veau d’or, les fils d’Aaron offrent un feu étranger, Salomon ruine la royauté, Nébucadnetsar est idolâtre et oppresseur, Israël crucifie son Messie. Tous avaient pourtant reçu, de la part de Dieu, des privilèges nouveaux particuliers et une responsabilité à assumer. Ce constat humiliant montre que le cœur naturel de l’homme est incorrigibleJérémie 17. 9.
L’église responsable aurait dû faire exception, puisque le Saint Esprit, puissance de la vie divine, a été donné aux croyants. L’état de ce qui porte le nom d’église aujourd’hui montre qu’il n’en est rien. Dès le début, Satan cherche à corrompre ce que le Seigneur a établi. Il peut se servir, pour cela, des croyants, car notre mauvaise nature, “le péché qui habite en nous” Romains 7. 20, est toujours présente pour nous faire tomber, si nous lui laissons une place dans nos vies, au lieu de nous tenir pour morts au péchéRomains 6. 11. Veillons à ce que l’ennemi ne puisse pas se servir de nous pour semer la discorde entre nos frères et sœurs en Christ ou pour introduire le mal dans l’assemblée.
Ananias et Sapphira désirent se donner une apparence de piété en imitant ce que Barnabas et d’autres avaient fait. Mais le sacrifice qu’ils font dépasse leur état spirituel, et ils sont entraînés au mensonge. L’amour actif est le vrai motif de la charité ; le Saint Esprit, seul, produit le dévouement et le renoncement à soi-même qui en fait la valeur. Aucune loi n’était imposée par les apôtres. Ce n’était pas un péché de disposer librement du prix de la terre qu’ils avaient vendue. Mais c’était un péché grave de convenir de dire que la partie apportée aux apôtres correspondait à la totalité du prix (comp. versets 2 et verset 8). L’amour de l’argent, cette “racine de toutes sortes de maux” 1 Timothée 6. 10, les conduit à une double chute. Premièrement, ils mentent à Dieu ; ensuite, ils tentent le Saint Esprit et pensent qu’ils ne seront pas découverts ! Mais “toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire” Hébreux 4. 13. Tenter Dieu, c’est “le mettre à l’épreuve” pour savoir s’il fera ce qu’il a dit ; c’est se placer au-dessus de lui. La tromperie des richesses conduit Ananias et Sapphira à cette terrible connivence. Leur hypocrisie sera-t-elle découverte ?
Pierre ne sait rien de l’entente secrète entre Ananias et Sapphira. Mais “le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent” Psaume 25. 14. L’Esprit Saint donne à Pierre ce don de discernement1 Corinthiens 12. 10 qui lui permet de découvrir la situation. Pierre l’expose paisiblement, sans irritation ni manifestation de domination.
La main de Dieu frappe Ananias, puis Sapphira, dès qu’elle a confirmé de sa bouche leur mensonge commun. La discipline, cette correction donnée par Dieu, touche le corps, et n’est pas un châtiment de l’âme. Ici, c’est la forme extrême de cette discipline : Dieu reprend à lui des croyants qui ont méprisé sa présence et ont perdu leur caractère de témoins. Leur sort éternel n’est pas en question. Cette discipline qui peut atteindre un croyant est aussi présentée en 1 Corinthiens 11. 30 et 1 Jean 5. 16-18. “La sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours” Psaume 93. 5. Cela était vrai pour Israël racheté d’EgypteExode 29. 43-46. Il en est de même aujourd’hui, pour ceux qui ont été rachetés par le sang précieux de Christ. Le Saint Esprit habite dans chaque croyant1 Corinthiens 6. 19, 20 ; il habite aussi dans l’assemblée1 Corinthiens 3. 16, 17. Dieu ne peut supporter le mal là où il demeure, et le jugement commence par sa propre maison1 Pierre 4. 17. S’il est un Dieu de grâce, il est aussi le Dieu saint.
Le châtiment qui atteint Ananias et Sapphira constitue aussi un avertissement très sérieux pour les autres croyants. Au commencement d’une nouvelle époque, le Seigneur juge le péché d’une manière plus sévère. L’homme qui ramasse du bois le jour du sabbatNombres 15. 32-36, les fils d’AaronLévitique 10. 1-4, AcanJosué 7. 18-26, en sont des exemples remarquables. Si Dieu agissait aujourd’hui dans les rassemblements des chrétiens comme il a agi au commencement, combien de fautes cachées nécessiteraient pareille discipline. Mais Dieu n’a pas changé, et le danger, pour les croyants, est d’oublier que le Seigneur est au milieu d’eux.
La Parole de Dieu nous exhorte à ne pas attrister le Saint EspritÉphésiens 4. 25-32 par notre conduite, à ne pas l’éteindre1 Thessaloniciens 5. 19-22 dans l’assemblée. La manifestation de la sainteté de Dieu qui châtie le mal, produit toujours la crainte de Dieu, celle de lui déplaire en lui désobéissant. Cette sainte crainte n’est ni légale, ni peureuseÉsaïe 33. 6. Elle est liée à la conscience de la présence du Seigneur et de ses droits. Elle découle du sentiment de l’amour de notre Père céleste1 Pierre 1. 15-19.