Les témoins du Christ ressuscité et glorifié ont obéi à leur Seigneur et sont rassemblés pour la prière. Tout est maintenant en place pour qu’un nouvel ordre de choses commence, inauguré par la venue du Saint Esprit pour habiter dans les croyants. Le verset 14 du premier chapitre pourrait donc se lier au premier verset du chapitre 2. Auparavant, le Saint Esprit attire notre attention sur des points importants.
Les cent vingt disciples réunis à Jérusalem ont attendu une dizaine de jours la venue du Saint Esprit. Ils ne rendent pas encore un témoignage public, mais restent dans cet état d’obéissance marqué par la prière.
Pierre, qui avait renié son Maître environ six semaines auparavant, est maintenant pleinement restauré ; il se lève pour montrer comment ce qui est arrivé à Judas ne faisait qu’accomplir les Écritures. Le guide de ceux qui ont pris Jésus n’était pas un innocent jouet des circonstances : les évangiles montrent comment Judas s’est livré à Satan pour trahir le Seigneur. Sa fin est terrible, son sort éternel plus terrible encore (verset 25). C’est un des rares hommes dont il soit dit qu’il est perdu pour l’éternité : il est appelé le fils de perdition ; mais son avenir éternel est aussi celui de tout homme qui ne se sera pas soucié de DieuLuc 16. 19-31.
Pierre rappelle les faits pour montrer que Judas doit être remplacé. Il faut que douze1 apôtres soient les témoins officiels de ce fait fondamental du christianisme : la
La parenthèse qui se rapporte au remplacement de Judas contient aussi d’autres enseignements importants. Pierre cite l’A.T. avec cette intelligence ouverte par le Seigneur pour comprendre les ÉcrituresLuc 24. 45 : il est instruit pour indiquer les passages appropriés à la situation présente et qui servent de direction pour la décision à prendre. Nous pouvons parfaitement faire une application intelligente de l’A.T., car “toutes ces choses… ont été écrites pour nous servir d’avertissement” 1 Corinthiens 10, 11. Aujourd’hui, la Parole de Dieu est complète : elle est, tout entière, le seul guide infaillible du croyant. Il est donc indispensable de la lire et de l’étudier pour la connaître et la mettre en pratique avec sagesse.
Les disciples sont ainsi conduits à présenter deux personnes répondant aux conditions proposées par Pierre. Mais ils ne choisissent pas eux-mêmes celui qui doit être adjoint aux onze apôtres : ils laissent la décision au Seigneur, en lui demandant, par la prière, de leur faire connaître son choix à lui, qui seul connaît les cœurs. Pratiquement, si l’intelligence spirituelle est nécessaire pour discerner la volonté de Dieu, elle ne suffit pas à nous guider : il faut la dépendance qui s’en remet au Seigneur pour une décision finale.
La Parole de Dieu et la prière sont donc les deux grandes ressources du croyant. Prétendre appliquer la Bible sans avoir besoin de prier risquerait de nous conduire à un sentiment de suffisance désastreux. Inversement, prétendre être conduit par le seul exercice de la prière, en laissant de côté la Parole de Dieu, risquerait de nous faire marcher dans des chemins tout à fait en dehors de la volonté de Dieu exprimée dans les Écritures. Ces deux ressources sont donc complémentaires.
Le Saint Esprit, qui habite maintenant dans chaque croyant, est la puissance de la vie nouvelle qui est en lui pour le conduire dans ce chemin de l’obéissance. La Parole de Dieu est l’épée de l’Esprit, et nous sommes aussi exhortés à prier par l’EspritÉphésiens 6. 17, 18.
Les disciples n’avaient pas encore reçu le Saint Esprit. Ils utilisent donc légitimement un moyen employé dans l’A.T. pour connaître la volonté de DieuProverbes 16. 33 : ils tirent au sort entre les deux disciples, et se rangent au résultat, comme venant du Seigneur à qui ils ont demandé de leur montrer son choix. Le Saint Esprit a approuvé leur démarche, puisqu’il est question, plus loin (2. 14 ; 6. 2) des douze apôtres, reconnus comme tels.
Le sort servira aussi au jour du règne millénaireÉzéchiel 47. 22, pour le partage du pays de la promesse ; le Saint Esprit sera alors répandu sur toute chair, mais pas de la même manière qu’à l’époque actuelle où il habite personnellement dans tous ceux qui ont cru. Tirer au sort ne convient donc pas au croyant aujourd’hui. Le sort n’est plus jeté après la descente du Saint Esprit, à la Pentecôte. Ainsi, en Actes 13. 2, c’est le Saint Esprit qui commande : “Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés”.
Aujourd’hui, c’est encore le Saint Esprit qui dirige le croyant, par l’application de la Parole de Dieu lue avec prière, dans une vie faite de communion pratique avec le Seigneur.