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Essayer maintenant
L’attente du prochain retour du Seigneur est un motif supplémentaire pour être attentif aux exhortations pratiques, qui se résument dans l’invitation à réaliser la vie de Christ en nous.
Au milieu des ténèbres morales de ce monde, les croyants connaissent le temps, comme autrefois les fils d’Issacar1 Chroniques 12. 33. Instruits par la parole prophétique, ils savent que “la nuit est fort avancée”. Le comportement des hommes montre que nous sommes arrivés aux “derniers jours” 2 Timothée 3. 1. Mais les croyants savent aussi que “le jour s’est approché” parce que l’étoile du matin (la perspective du prochain retour du Seigneur) est déjà levée dans leur cœur2 Pierre 1. 19. Il y a déjà près de deux siècles qu’a retenti le cri de minuit1 : “Voici l’époux ; sortez à sa rencontre” Matthieu 25. 6. C’est un signe très net de la proximité du retour annoncé par ce cri. Certains événements de ce monde peuvent être considérés comme des “signes des temps” Matthieu 16. 3 ; 24. 3, mais ce ne sont, après tout, que des traits de “la nuit”, alors que ce que Dieu produit dans le cœur des croyants est en relation directe avec “le jour”. Ne soyons donc pas trop occupés de ce qui se passe dans le monde, mais regardons en hautLuc 21. 28, fixant les yeux sur celui qui est assis à la droite de Dieu et qui va bientôt se lever pour venir nous chercher.
“Le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru”. Comme dans les écrits de Pierre, le salut est considéré dans cette épître comme encore futur : “Vous avez été sauvés en espérance” (8. 24), mais il est “prêt à être révélé” 1 Pierre 1. 5. Il s’agit donc de ne pas “dormir comme les autres”, ceux que le jour du Seigneur surprendra “comme un voleur dans la nuit” 1 Thessaloniciens 5. 2, 4, 6, mais de nous réveiller pour attendre le Seigneur. Si cette exhortation était pressante dès le début de son absence, combien plus maintenant !
Il nous faut non seulement veiller, mais aussi rejeter les œuvres des ténèbres. La nuit est la période du sommeil, elle est aussi celle des actions qui ne supportent pas la lumière, comme celles qui sont mentionnées ensuite au verset 13. Nous lisons de même en 1 Thessaloniciens 5. 7, 8 : “Ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit ; mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, revêtant la cuirasse de la foi et de l’amour, et pour casque l’espérance du salut”. Ce sont là les “armes de la lumière” (l’armure complète est détaillée en Éphésiens 6).
“Conduisons-nous honnêtement, comme de jour”. Les péchés contre lesquels Paul nous met en garde nous montrent que même les croyants peuvent tomber bien bas (orgies, débauches…). Et si nous avons été gardés de tels égarements, que dire des querelles et de l’envie ? Laissons-nous redresser sur les points où nous sommes défaillants afin que nous soyons gardés de chutes plus graves.
Après une première exhortation à revêtir les armes de la lumière au verset 13, une seconde conclut ce passage. Nous avons à revêtir “le Seigneur Jésus Christ”, présenté sous ces trois titres. En pratique cela implique pour nous de :
Ce programme nous dépasse de beaucoup, et pourtant nous avons en Paul – un homme qui avait les mêmes passions que nousActes 14. 15 – un exemple de quelqu’un qui l’a réalisé dans une mesure. Cet exemple nous donne le secret d’une telle marche. Et ce secret est double : d’une part, il est impossible de montrer extérieurement (revêtir) les qualités de Christ sans que cela corresponde à une réalité intérieure vécue, ainsi que l’apôtre l’exprime en Galates 2. 20 : “Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi”.
D’autre part, pour laisser agir en nous cette nouvelle vie, il faut accepter d’être “crucifié avec Christ”, et appliquer constamment la mort à nos tendances naturelles : “portant toujours, partout, dans le corps, la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps” 2 Corinthiens 4. 10.
Paul maintient avec force ces deux côtés de son enseignement, comme nous l’avons vu précédemment, en particulier au dernier verset du chapitre 7 : Christ est ma vie, mais la chair est toujours en moi, avec ses convoitises. “Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises” Galates 5. 24.
La question est parfois posée : Comment tenir la chair dans la mort ? En refusant de la nourrir et d’en prendre soin, en ne cédant pas à ses convoitises. Sinon ce serait la laisser revivre.
La présence et l’activité en moi de la vie de Christ par l’Esprit sont la substance même de ma vie. Prétendre vivre Christ sans vigilance pour tenir la chair dans la mort serait mensonger et illusoire : “Si, par l’Esprit, vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez” (8. 13).
Si nous rapprochons le début et la fin de ce paragraphe, cela fait penser à la question d’Élisée à Guéhazi : “Est-ce le temps de prendre de l’argent… et des oliviers, et des vignes ?” 2 Rois 5. 26 En pensant au prochain retour du Seigneur, nous serons gardés de convoiter ce qu’offre le monde1 Jean 2. 15-17.
Toutes les exhortations pressantes des chapitres 12 et 13 n’ont aucun caractère légal. Elles trouvent leur source dans le cœur de Dieu. Il nous a sauvés et nous a adoptés pour lui. Il s’adresse à des enfants bien-aimés pour leur montrer ce que c’est que vivre en relation avec lui.