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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 12. 2, 3

La vie pratique et le service chrétiens

2. La volonté de Dieu et l’humilité

Une transformation : verset 2

“Et ne vous conformez pas à ce siècle”. Cette parole nous sonde : L’œuvre de la croix nous a retirés de ce “présent siècle mauvais” Galates 1. 4, c’est-à-dire du système organisé d’un monde sans Dieu, plongé dans le mal. Et pourtant combien facilement nous laissons-nous entraîner à agir comme ceux qui en font naturellement partie ! Souvenons-nous que les souffrances et la mort du Seigneur ont été nécessaires pour nous mettre à part pour lui.

Nous avons pourtant à vivre dans le monde ; le Seigneur, après l’avoir quitté, nous y a même envoyésJean 17. 15-18 pour être ses ambassadeurs. Nous y sommes donc des étrangers, différents des gens du monde qui nous entourent et devant lesquels nous sommes chargés de représenter Christ.

“Mais soyez transformés…” : c’est le côté positif de l’exhortation. Si nous n’avons pas à nous conformer au monde, c’est pour être transformés à l’image de Christ, en fixant les yeux sur lui : “Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image” 2 Corinthiens 3. 18. Cette transformation est progressive, mais ne signifie pas du tout une amélioration de l’homme naturel ; elle découle d’un changement initial : le renouvellement de notre être intérieur (l’entendement), qui consiste à avoir dépouillé le vieil homme, et à avoir revêtu le nouvel hommeÉphésiens 4. 22-24. Fondamentalement, ce changement s’opère à la conversion : “Notre vieil homme a été crucifié avec Christ” (6. 6). En pratique, nous avons souvent besoin de revenir à ce point de départ : “Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché” (6. 11), pour en réaliser les conséquences actuelles : “Livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant faits vivants” (6. 13).

La volonté de Dieu : verset 2

La conformité avec le monde et l’activité de la propre volonté sont des obstacles pour connaître la volonté de Dieu. Au contraire, la mise à part pour Christ et le renouvellement de nos pensées ont un but et un effet pratique : “Que vous discerniez (ou éprouviez) quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite.”

La pensée présentée ici par l’apôtre va plus loin que la connaissance de la volonté de Dieu dans telle ou telle circonstance. Il ne s’agit pas seulement d’en discerner la teneur, pour la pratiquer, pour y être soumis, mais d’en éprouver les qualités : bonne, agréable, parfaite.

Il n’est pas trop difficile de reconnaître ces caractères à la volonté de Dieu dans l’absolu. Mais c’est autre chose de le réaliser subjectivement : d’apprécier ainsi cette volonté à notre égard, spécialement quand les circonstances sont contraires ou douloureuses. Alors, nous ne pouvons pas la trouver agréable pour nous, au sens commun du terme. Mais la grâce de Dieu nous presse d’accepter de sa part que ce qui est bon, agréable et parfait1 devant lui, travaille pour notre bien (8. 28).

Certains hommes de l’A.T. ont montré une appréciation partielle de la volonté de Dieu : JobJob. 1. 21, Éli1 Samuel 3. 18, Roboam2 Chroniques 12. 6 ou Ézéchias2 Rois 20. 19 ;. Mais ils ne vont guère au-delà du premier qualificatif : “la parole de l’Éternel est bonne, ou juste”, ce qui est déjà difficile à dire lorsqu’il s’agit d’un châtiment.

En contraste, quelle perfection dans l’attitude du Seigneur au moment même où son rejet par Israël est évidentMatthieu 11. 25-26 ! Il peut dire : “Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi”. Mais il va plus loin : il se réjouit en espritLuc 10. 21 et trouve même un motif de louange dans l’accomplissement de cette volonté de Dieu à son égard, montrant ainsi sa pleine appréciation de cette volonté sous ses trois aspects : bonne, agréable (la joie), parfaite (la louange).

Et quand on pense à la somme de souffrances que le Seigneur a endurées dans son chemin sur la terre, on est confondu de l’entendre dire prophétiquement : “Les cordeaux sont tombés pour moi en des lieux agréables” Psaume 16. 6. Le secret nous en est donné tout au long de ce Psaume 16 : “Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi”. C’est dans la communion avec son Père et dans l’accomplissement de sa volontéPsaume 40. 9 que Jésus pouvait se réjouir au milieu même de ses souffrances. Voilà le modèle qui nous est présenté pour apprendre à mieux apprécier la volonté de Dieu.

L’humilité : verset 3

Dans la mesure où nous serons “transformés par le renouvellement de notre entendement”, nous aurons “de saines pensées”, et nous serons gardés en particulier d’avoir une haute opinion de nous-mêmes. Paul réalisait d’abord pour son propre compte ce qu’il enseignait : il avait conscience de la miséricorde dont il était l’objet, et cela le maintenait petit à ses propres yeux1 Timothée 1. 15-16. Il ne s’agit pas non plus d’être trop occupés de notre indignité. La véritable humilité ne peut être produite et maintenue en nous que par la contemplation des perfections du Seigneur et de son chemin d’abaissement. Et c’est bien dans cette direction que Paul dirige nos regardsPhilippiens 2. 3, 5-8.

En même temps, le discernement de la volonté de Dieu nous permettra de prendre conscience de la fonction que Dieu nous a donnée, en rapport avec la mesure de foi qui nous a été départie. Cette notion de mesure revient plusieurs fois dans l’enseignement de Paul : la mesure de foi ici ; la mesure de grâceÉphésiens 4. 7 ; la mesure dans le service imparti à chacun par le “Dieu de mesure” 2 Corinthiens 10. 13. Il est très important de ne pas aller au-delà (sans non plus rester en deçà) de ce que Dieu nous a confié dans sa grâce. Il nous a aussi donné toutes les ressources nécessaires, avec la responsabilité de les employer en lui obéissant. Paul ne négligeait pas ce qu’il avait reçu et se dévouait sans compter pour en faire part à d’autres1 Corinthiens 15. 10 ; 2 Corinthiens 12. 15.

Notes

1On peut aussi traduire la fin du verset 2 : “la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait”. De plus, le mot original traduit par agréable (versets 1 et 2) a aussi le sens d’acceptable ou agréé.

Romains 12

2Et ne vous conformez pas à ce siècle ; mais soyez transformés par le renouvellement de [votre] entendement, pour que vous discernieza quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite. 3Car, par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée [de lui-même], au-dessus de celle qu’il convient d’avoir, mais de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun.

Notes

aou : examiniez, éprouviez.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)