Avant d’en arriver aux exhortations pour le service, qui s’exerce par le moyen de différents dons de grâce (versets 6-8), l’apôtre présente le cadre de ce service : le corps de Christ (versets 4, 5). Cet enseignement fait partie du
Tous les croyants sont unis à Christ par l’Esprit Saint pour former un seul corps, comme les membres du corps humain sont unis à la tête et animés par le même esprit. L’apôtre introduit ici la pensée du corps, en rapport avec la diversité des membres : “Tous les membres n’ont pas la même fonction” (verset 4) ; ils ont reçu “des dons de grâce différents” (verset 6).
D’autres passages nous présentent les liens des membres du corps avec la tête, ChristÉphésiens 4. 15, 16, et l’opération du seul Esprit dans les divers membres1 Corinthiens 12. 11. Mais ici, ce sont les liens des membres entre eux qui sont mis en évidence : nous sommes “chacun individuellement membres l’un de l’autre”. Cette interdépendance est complémentaire de la diversité des fonctions et des dons, pour que ceux-ci s’exercent d’une manière harmonieuse et utile.
Cette expression : “membres l’un de l’autre” souligne aussi le besoin vital que nous avons de nos frères et sœurs. Si nous avons reçu quelque don de grâce, c’est en vue de l’employer “pour les autres, comme bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu” 1 Pierre 4. 10, sans oublier que nous avons nous-mêmes aussi besoin de ce qui leur a été confié. L’apôtre en donne un exemple au début de cette épître : il était tout prêt à leur “faire part de quelque don de grâce spirituel” pour leur affermissement, mais aussi à recevoir quelque chose pour son propre encouragement : “pour que nous soyons consolés ensemble…, chacun par la foi qui est dans l’autre” (1. 11, 12). Et si la mesure de cette foi est différente pour chacun, chaque membre du corps a la possibilité et la nécessité de contribuer dans sa mesure à l’accroissement et à l’édification du corps tout entierÉphésiens 4. 16.
Avant d’énumérer quelques-uns des dons que chacun (ou chacune) peut avoir reçus, et de les accompagner d’une courte exhortation appropriée, l’apôtre nous replace sur le terrain de la grâce. Cela est essentiel pour mettre en pratique ces exhortations, comme nous l’avons vu au verset 1 : les dons reçus sont des “dons de grâce” (un seul mot, dérivé de grâce, dans l’original), et nous avons à les employer “selon la grâce qui nous a été donnée”, comme Paul le faisait lui-même (verset 3).
Ces deux dons sont liés mais distincts : par exemple, Barnabas, qui exhortait les croyants d’AntiocheActes 11. 23, est allé chercher Paul à Tarse pour approfondir leur enseignement. Ces deux aspects du ministère sont nécessaires et complémentaires. L’enseignement (ou la doctrine) est la base sur laquelle se fondent les directions et exhortations pratiques. Les deux sont souvent très intimement liés dans la Parole, comme nous le voyons dans ce paragraphe : la doctrine du corps de Christ est la base des exhortations relatives au service. Aucun des enseignements de l’Écriture ne nous est donné sans qu’il doive produire des effets pratiques. L’exercice équilibré de ces dons dans l’assemblée sous la dépendance de l’Esprit Saint empêchera que l’enseignement soit « théorique » et les exhortations « légalistes ».
La simplicité, ou libéralité2 Corinthiens 8. 2, 9. 11, doit caractériser celui qui donne, qu’il s’agisse de ses biens propresDeutéronome 15. 10 ; 1 Timothée 6. 18, ou de la distribution du produit des collectes, ce qui est plus particulièrement en vue ici.
Le soin – ou empressement, zèle2 Corinthiens 8. 16 – est spécialement requis de celui qui est à la tête, pour qu’il ne soit pas une entrave aux progrès des croyants, mais un modèle. Une exhortation comparable est adressée au surveillant – qui agit dans le cadre plus restreint d’une assemblée locale : celui-ci doit d’abord bien conduire sa propre maison, pour être capable de prendre soin de l’assemblée de Dieu1 Timothée 3. 4-5.
La joie enfin doit accompagner l’exercice de la miséricorde. Ce service est considéré ici comme un don de grâce particulièrement confié à quelques-uns. Nous en avons un exemple dans le bon Samaritain, qui tourne nos regards sur le modèle parfait du Seigneur lui-mêmeLuc 10. 30-35. Et ce service doit s’accomplir avec joie, bien qu’il puisse être parfois rebutant. Quoiqu’il soit mentionné en dernier, ce septième don fait sans doute partie des “dons de grâce plus grands” que nous avons à désirer avec ardeur1 Corinthiens 12. 31, car celui qui l’exerce est appelé à ressembler à Dieu lui-même, qui est “riche en miséricorde” Éphésiens 2. 4.