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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 2. 11-16

L’état moral de l’homme, coupable devant Dieu

4. Un jugement individuel

Le principe d’une responsabilité individuelle a été établi aux versets 9 et 10. Les précisions données ensuite éclairent la façon dont Dieu tient compte de la situation de chacun, et réfutent les objections souvent soulevées à ce sujet.

La parfaite équité de Dieu : verset 11

L’apôtre rappelle d’abord que Dieu ne fait pas acception de personnes, il juge sans préjugé ou parti pris, mais en tenant compte des situations personnelles qui sont toutes différentes. Par exemple, celui qui possède la loi de Moïse a l’avantage de connaître ce que Dieu attend de l’homme ; il est donc plus responsable.

La loi n’est pas le seul critère de jugement : verset 12

L’idée souvent émise que la loi donnée par Dieu sera le critère universel par lequel il jugera tous les hommes est fausse pour deux raisons :

  • 1. D’une part, l’observation formelle des commandements de la loi ne conduit pas à faire tout ce qui est juste devant Dieu. Au temps du Seigneur, les scribes et les pharisiens ne négligeaient aucune dîme, pas même celle des plus petites herbes aromatiques (la menthe, l’aneth et le cumin). Mais ils laissaient de côté “les choses plus importantes de la loi, le jugement et la miséricorde et la fidélité” Matthieu 23. 23.
  • 2. D’autre part, il ne serait pas équitable de prendre comme référence pour apprécier leur comportement une loi que beaucoup d’hommes n’auraient pu connaître.

En conséquence, Dieu demandera compte de tous les péchés commis par les Juifs en violation des commandements – “ils seront jugés par la loi” – tandis que la culpabilité des païens sera appréciée d’une autre manière. Leur responsabilité est attestée :

  • par le témoignage de la création, présent sous leurs yeux (1. 20),
  • par la connaissance originelle de Dieu, transmise de génération en génération (1. 21),
  • par la voix de leur conscience à l’égard de certaines règles morales (2. 14, 15) – “ils périront sans loi.”

Considérer la loi comme critère universel de jugement, c’est :

  • refuser d’accepter que Dieu puisse juger de manière équitable et souveraine de la culpabilité des hommes en fonction de leur situation personnelle et de leurs privilèges,
  • vouloir “faire son salut” par ses œuvres et ses mérites en prétendant respecter une loi.

Le cas des Juifs : verset 13

Appartenir au peuple juif, être simplement “auditeur de la loi”, ne rend pas “juste devant Dieu.” Israël avait pris l’engagement solennel de faire “tout ce que l’Éternel a dit” Exode 24. 7, engagement confirmé par Dieu lui-même plus tardLévitique 18. 5. En se réclamant de la loi, on ne pourrait être justifié qu’en l’accomplissant tout entièreJacques 2. 10, faute de quoi on tombe sous la malédiction divineDeutéronome 27. 26. Qui est capable d’aimer son prochain comme lui-mêmeLévitique 19. 18 ou de ne jamais convoiter ce qu’il n’a pasDeutéronome 5. 21 ?

Le cas des païens : versets 14, 15

Les païens, visés ensuite sous le terme “nations”, n’ont pas reçu la loi de Dieu, à la différence des Juifs. Cependant, ils respectent naturellement certaines règles de cette loi. Par exemple, l’honneur dû aux parents se rencontre fréquemment dans les tribus païennes. En agissant ainsi, ils respectent une sorte de morale qu’ils se sont donnée à eux-mêmes : “Les nations… sont loi à elles-mêmes.” Sans la connaître, ils répondent ainsi à la loi divine, sur certains points. L’œuvre de la loi (ou son effet, mais non la loi elle-même) est écrite dans leurs cœurs. Selon que leurs actes sont en accord ou en désaccord avec cette morale naturelle, leur conscience les approuve ou les reprend : “leurs pensées s’accusant… ou aussi s’excusant.”

En comprenant mal ces deux versets, certains ont pensé que les païens seraient seulement responsables de suivre leur conscience. On dit volontiers de nos jours que chacun a sa propre religion et qu’il suffit de se conduire d’après sa conscience pour que Dieu l’accepte. C’est une grave erreur qui consiste à se faire juge de soi-même et à refuser d’obéir à Dieu, de croire ce qu’il révèle. “Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui” Jean 3. 36.

Les modalités du jugement dernier : verset 16

Quelques modalités du jugement dernier sont rappelées dans ce verset 16.

  • Un jour de jugement :

Le jugement ne consiste pas en châtiments infligés dans la vie présente. “Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela, le jugement” Hébreux 9. 27. À une date fixée par Dieu, les morts1 comparaîtront devant le grand trône blancApocalypse 20. 11, 12 et passeront en jugement.

  • Un juge suprême :

C’est à son Fils Jésus Christ que Dieu a remis “tout le jugement” Jean 5. 22 parce qu’il est Fils de l’homme ressuscité et glorifié dans le cielJean 5. 27. Celui qui aura refusé Jésus comme Sauveur le rencontrera comme Juge.

  • Une totale mise au jour :

Dans ce tribunal solennel, le juge prendra connaissance non seulement de tous les actes, publics ou cachés, mais aussi des mobiles les plus secrets du cœur1 Corinthiens 4. 5.

  • Un jugement selon l’évangile :

L’évangile, qui apporte le salut à celui qui croit, deviendra pour celui qui l’a négligé, le principal motif de condamnation éternelle. Pour celui qui ne croit pas, le jugement est sans appel et, dans un sens, déjà prononcé. “Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu” Jean 3. 18.

Notes

1À ce moment-là, aucun de ceux qui ont cru Dieu ne fera plus partie des morts, car ils auront été ressuscités d’entre les morts plus de mille ans auparavant, soit à la venue de Christ pour enlever les siens (1 Thessaloniciens 4. 16), soit au début du règne de mille ans (Apocalypse 20. 4, 5).

Romains 2

11car il n’y a pas d’acception de personnes auprès de Dieu. 12Car tous ceux qui ont péché sans loi, périront aussi sans loi ; et tous ceux qui ont péché sous [la] loi, seront jugés par [la] loi13 (car ce ne sont pas les auditeurs de la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ce sont ceux qui accomplissent la loi qui seront justifiés ; 14car quand les nations qui n’ont point de loi, font naturellement les choses de la loi, n’ayant pas de loi, elles sont loi à elles-mêmes, 15et elles montrent l’œuvre de la loi, écritea dans leurs cœurs, leur conscience rendant en même temps témoignage, et leurs pensées s’accusant entre elles, ou aussi s’excusant), 16 [seront jugés, dis-je,] au jour où Dieu jugera par Jésus Christ les secrets des hommes, selon mon évangile.

Notes

ac’est l’œuvre qui est écrite, non pas la loi.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)