Le principe d’une responsabilité individuelle a été établi aux versets 9 et 10. Les précisions données ensuite éclairent la façon dont Dieu tient compte de la situation de chacun, et réfutent les objections souvent soulevées à ce sujet.
L’apôtre rappelle d’abord que Dieu ne fait pas
L’idée souvent émise que la loi donnée par Dieu sera le critère universel par lequel il jugera tous les hommes est fausse pour deux raisons :
En conséquence, Dieu demandera compte de tous les péchés commis par les Juifs en violation des commandements – “ils seront jugés par la loi” – tandis que la culpabilité des païens sera appréciée d’une autre manière. Leur responsabilité est attestée :
Considérer la loi comme critère universel de jugement, c’est :
Appartenir au peuple juif, être simplement “auditeur de la loi”, ne rend pas “juste devant Dieu.” Israël avait pris l’engagement solennel de faire “tout ce que l’Éternel a dit” Exode 24. 7, engagement confirmé par Dieu lui-même plus tardLévitique 18. 5. En se réclamant de la loi, on ne pourrait être justifié qu’en l’accomplissant tout entièreJacques 2. 10, faute de quoi on tombe sous la malédiction divineDeutéronome 27. 26. Qui est capable d’aimer son prochain comme lui-mêmeLévitique 19. 18 ou de ne jamais convoiter ce qu’il n’a pasDeutéronome 5. 21 ?
Les païens, visés ensuite sous le terme “nations”, n’ont pas reçu la loi de Dieu, à la différence des Juifs. Cependant, ils respectent naturellement certaines règles de cette loi. Par exemple, l’honneur dû aux parents se rencontre fréquemment dans les tribus païennes. En agissant ainsi, ils respectent une sorte de morale qu’ils se sont donnée à eux-mêmes : “Les nations… sont loi à elles-mêmes.” Sans la connaître, ils répondent ainsi à la loi divine, sur certains points. L’œuvre de la loi (ou son effet, mais non la loi elle-même) est écrite dans leurs cœurs. Selon que leurs actes sont en accord ou en désaccord avec cette morale naturelle, leur conscience les approuve ou les reprend : “leurs pensées s’accusant… ou aussi s’excusant.”
En comprenant mal ces deux versets, certains ont pensé que les païens seraient seulement responsables de suivre leur conscience. On dit volontiers de nos jours que chacun a sa propre religion et qu’il suffit de se conduire d’après sa conscience pour que Dieu l’accepte. C’est une grave erreur qui consiste à se faire juge de soi-même et à refuser d’obéir à Dieu, de croire ce qu’il révèle. “Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui” Jean 3. 36.
Quelques modalités du jugement dernier sont rappelées dans ce verset 16.
Le jugement ne consiste pas en châtiments infligés dans la vie présente. “Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela, le jugement” Hébreux 9. 27. À une date fixée par Dieu, les morts1 comparaîtront devant le grand trône blancApocalypse 20. 11, 12 et passeront en jugement.
C’est à son Fils Jésus Christ que Dieu a remis “tout le jugement” Jean 5. 22 parce qu’il est Fils de l’homme ressuscité et glorifié dans le cielJean 5. 27. Celui qui aura refusé Jésus comme Sauveur le rencontrera comme Juge.
Dans ce tribunal solennel, le juge prendra connaissance non seulement de tous les actes, publics ou cachés, mais aussi des mobiles les plus secrets du cœur1 Corinthiens 4. 5.
L’évangile, qui apporte le salut à celui qui croit, deviendra pour celui qui l’a négligé, le principal motif de condamnation éternelle. Pour celui qui ne croit pas, le jugement est sans appel et, dans un sens, déjà prononcé. “Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu” Jean 3. 18.