Cette strophe décrit le caractère du vrai croyant : il garde la Parole, conscient de la nécessité de la grâce. Il examine ses voies et se repent lorsqu’il a péché. La communion retrouvée, il loue le Seigneur et cherche la compagnie du peuple de Dieu (la marque suprême du vrai disciple). Dieu, révélé dans la Parole, est alors tout pour lui.
Le psalmiste ne réclame rien au-delà de ce que Dieu a révélé dans sa Parole (verset 58). Il ne demande que la grâce. Le sentiment de la nécessité et de la grandeur de la grâce croît avec le développement spirituel. Plus Dieu grandit en nous, plus nous sentons notre faiblesse et notre petitesse. L’expérience de la grâce conduit le psalmiste à changer de direction et à mettre sa vie en ordre (verset 59). Il fait le point de la situation à la lumière de la Parole et agit en conséquence, sans délai (verset 60). La promptitude à obéir est le secret de la croissance spirituelle. Ce verset décrit le caractère d’une vraie conversion : repentance et soumission à la parole de Dieu. Mais ce qui est vrai au début de la vie chrétienne, le reste dans la suite.
Quand un croyant se repent et change la direction de sa vie, les liens qui le retenaient aux méchants disparaissent (verset 61).
Sa délivrance est si grande que le psalmiste se lève au milieu de la nuit pour louer le Seigneur (verset 62). Seul avec son Dieu quand chacun dort, il peut remercier le Seigneur pour ce qu’il a fait durant la journée qui se termine et pour ce qu’il va accomplir le jour suivant. Dans ces moments de tranquillité, à l’abri des regards, la louange transforme les ténèbres en lumière et on discerne mieux la volonté de Dieu : “Il révèle du sein des ténèbres les choses profondes, et fait sortir à la lumière l’ombre de la mort” Job. 12. 22. “La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits” (112. 4).
Les moments de la journée, les circonstances et les lieux peuvent être très différents pour méditer.
La joie et la reconnaissance poussent le psalmiste à rechercher la compagnie de tous les vrais croyants, pas seulement celle d’un petit cercle d’amis. Il passe la nuit avec Dieu (verset 62), et le jour avec le peuple de Dieu (verset 63).
Les vrais croyants portent deux caractères complémentaires : la crainte de Dieu et la connaissance des Écritures. La connaissance sans la crainte de Dieu conduit à l’orgueil spirituel. La crainte de Dieu sans la connaissance peut mener à la superstition.
Cette strophe témoigne de la bonté de Dieu et de ce que l’épreuve produit dans la vie d’un croyant.
Le verset 65 répond à la prière du verset 17. La bonté universelle de Dieu qui se voit dans la nature (verset 64) se manifeste aussi dans la propre vie du psalmiste. Le sentiment de faiblesse dans l’épreuve le pousse à demander bon sens1 et connaissance (verset 66).
La Bible n’est pas comme un code civil. Elle répond à chaque situation en donnant des principes de conduite, non des articles de loi. Chaque nouvelle situation, même si elle paraît analogue, voire identique à des circonstances que nous avons déjà vécues, doit être abordée dans la prière et la réflexion. Rien n’est automatique dans la vie chrétienne. L’esprit de bon sens permet d’examiner un problème avec le recul nécessaire. Il empêche de prendre de mauvaises décisions sous l’empire des émotions. Il donne la possibilité d’examiner les problèmes objectivement, de produire en nous ou chez les autres des pensées saines et justes de manière à répondre à la volonté de Dieu. “Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de sobre bon sens” 2 Timothée 1. 7. Ces trois caractères du chrétien vont la main dans la main.
La discipline est un des moyens que Dieu utilise pour nous former. Elle n’est jamais un sujet de joie (verset 67). Il faut souvent du recul pour constater que ses résultats sont bénéfiques. En l’absence de vie spirituelle, les épreuves ne produisent aucun bénéfice spirituel. La discipline est la preuve que nous sommes des enfants de Dieu et non des bâtardsHébreux 12. 8. Dieu nous éduque à chaque instant, mais ne nous discipline pas sans cesse.
Dieu fait toutes choses bien, y compris en discipline (verset 68). Ses actes sont conformes à sa nature : Dieu est bon (de nature) et bienfaisant (dans ses actes).
Ne soyons pas surpris de ce qui nous arrive. Les orgueilleux, qui cherchent toujours les faiblesses des autres pour se faire valoir, se moquent (verset 51) et inventent des mensonges contre les croyants (verset 69). Les calomnies sont pénibles, car elles sont difficiles à réfuter, tant les hommes sont friands de mauvaises nouvelles1 Pierre 3. 16 ; Psaume 101. 5. Ils s’en défendent en prétendant qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et ils n’oublient pas.
Le cœur des orgueilleux est épaissi, ils sont devenus insensibles en jouissant égoïstement des biens de ce monde. Au contraire, le croyant connaît une joie incomparable en se nourrissant de la parole de Dieu (verset 70).
Les diffamations n’ont pas atteint leur but : l’épreuve a rejeté le psalmiste sur la Parole et il reconnaît qu’il est bon d’avoir été affligé (verset 71). Ce qu’il y a de plus difficile lorsque nous subissons une humiliation, c’est de reconnaître qu’elle a du bon… Ce sont les circonstances humiliantes qui développent en nous l’humilité et qui en mesurent l’authenticité. Beaucoup se croient humbles jusqu’au jour où ils reçoivent une humiliation. L’affliction fait souffrir, mais elle permet de mieux apprécier la valeur de la Parole. Dieu se sert de la douleur pour nous amener à être conformes à Jésus dans sa mort et dans sa viePhilippiens 3. 10 ; Romains 8. 29.
Le psalmiste avait demandé d’être enseigné. Par l’épreuve, il a appris les statuts2 divins. Nous apprenons si peu en dehors des épreuves. La prospérité aveugle, les épreuves ouvrent les yeux, mais les ordres de Dieu sont mieux lus avec des yeux mouillés.
La piété a la faculté de transformer les circonstances adverses en facteurs positifs : “Frères, écrivait l’apôtre Paul, je veux que vous sachiez que les circonstances par lesquelles je passe sont plutôt arrivées pour l’avancement de l’évangile” Philippiens 1. 12.
Nos biens matériels peuvent être volés, mais personne ne peut dérober la parole de Dieu cachée dans nos cœurs (verset 72). Elle est un trésor inestimable en vertu de sa perfection (voir verset 127) Psaume 19. 8.
Dès sa conception, l’être humain existe avec une destinée (verset 73 ; 139. 16) Ésaïe 49. 1 ; Jérémie 1. 5. Dieu a créé l’homme pour sa gloireÉsaïe 43. 7 et pour que nous le connaissions3.
Si nous ne connaissons pas la Parole, notre vie est inutile. Se connaître soi-même et connaître Dieu résume l’essentiel de la connaissance spirituelle. D’une manière générale, on constate que lorsque la Bible est enseignée et étudiée, le niveau moral et intellectuel d’un peuple augmente. En se développant, l’intelligence spirituelle appelle à connaître toujours davantage.
Avant d’enseigner d’autres croyants (verset 79), le psalmiste demande d’être lui-même instruit par la Parole. Le croyant intelligent dans la Parole exerce une influence bénéfique sur ses frères. Réciproquement, les croyants qui l’entourent ne pourront que se réjouir de ses progrès spirituels, souvent réalisés au travers des épreuves (verset 74).
Dieu n’afflige pas sans but et ne permet pas, dans sa justice, des épreuves inutiles ou au-delà de nos forces. Celui qui désire être instruit doit être reconnaissant de tout ce qu’il apprend au travers des difficultés (verset 75). Quand nous comprenons que Dieu agit en bonté à notre égard en permettant les épreuves, nous les acceptons plus facilement.
Le psalmiste ne demande pas que son épreuve soit enlevée, mais que la Parole le console (verset 76). Le seul vrai réconfort ne se trouve que dans la Parole, car elle fait vivre.
Être consolé par la Parole quand nous sommes éprouvés, même en faire ses délices (verset 77), est la preuve que la discipline a produit son effet. Les dangers sont multiples et les ennemis nombreux. Le croyant n’est pas insensible aux calomnies de ses adversaires, mais il trouve son refuge et ses délices dans la méditation de la loi.
Dans la période de la grâce, le chrétien ne peut pas demander la honte sur ses adversaires, comme le faisait le psalmiste sous la loi (verset 78) ; il doit prier pour ses ennemis, et même les aimerMatthieu 5. 44.
Notre caractère chrétien a une plus grande influence sur ceux qui nous entourent que nos actes et même nos paroles (verset 79). S’il perd son vrai caractère, le croyant perd toute influence. “L’homme intelligent règle ses pas” Proverbes 15. 21. Le croyant n’est jamais à l’abri de faux pas et de chutes, mais s’il reste honnête devant la Parole, il ne connaîtra pas la honte de celui qui ne fait pas ce qu’il dit (verset 80).