Les Psaume 25 à 39 présentent des croyants persécutés et éprouvés. Ils confessent leurs péchés et se reposent avec assurance sur le pardon et les miséricordes d’un Dieu de bonté.
Cet affligé s’adresse à l’Éternel avec une entière confiance. Il est pourtant confronté aux méchants qui le persécutent avec haine et perfidie (verset 19). Mais sa ressource est en l’Éternel vers lequel il élève son âme.
Pour la première fois dans les psaumes, nous trouvons la confession personnelle des péchés. C’est d’abord la confession de David. On peut être étonné qu’il demande le pardon des péchés de sa jeunesse ; les épisodes du jeune berger délivrant son troupeau du lion et de l’ours, du jeune homme délivrant Israël des Philistins et de leur géant Goliath, nous avaient montré un David pieux et humble. L’homme d’âge mûr n’a pas toujours eu cette même fidélité. Nous ne pouvons pas douter de la conscience délicate du psalmiste et de l’évocation, dans cette confession, de tous les écarts et de toutes les chutes qui ont déshonoré Dieu. Mais après la confession, il fait appel à la miséricorde et à la lumière divines pour s’engager dans un chemin de droiture et de fidélité.
Cette confession anticipe aussi celle du résidu d’Israël dont David est ici le porte-parole.
Au temps de la loi, une fois le péché confessé, la seule ressource était l’attente en la miséricorde de Dieu. Aujourd’hui, le croyant sait que le sang de Jésus “purifie de tout péché” 1 Jean 1. 7, et que le pardon acquis est définitif ; mais sa conscience le conduit, dans sa vie journalière, à confesser sans tarder les nouveaux péchés qu’il commet et dont il est conscient. C’est ainsi qu’il bénéficie du pardon dans la marche et retrouve la communion avec le Seigneur.
C’est un enrichissement personnel merveilleux que de passer d’une confession sincère à des moments de communications intimes faites par Dieu à celui qui croit en son nom. Ici le psalmiste exalte Dieu connu dans la sagesse de ses voies ; ses secrets sont révélés à ceux qui le craignent (verset 14).
L’expérience des versets 8 à 15 est encadrée par une double prière. La première était celle des versets 4 à 7. Elle reprend ici, plus instante encore, car les ennemis sont nombreux et remplis de haine (verset 19).
La confession et la demande sans détour du pardon de “tous mes péchés” (verset 18) reviennent, dans l’assurance de l’intérêt que Dieu porte à une âme droite qui l’invoque comme son unique ressource.
Le verset 22 étend cette supplication à tout Israël affligé et repentant.
Les expériences de David pendant la révolte de son fils Absalom semblent lui avoir inspiré ce psaume. En effet, les sentiments exprimés ici se retrouvent chez le roi en fuite2 Samuel 15. 25, 26. De plus, David exprime la souffrance du résidu fidèle des derniers jours persécuté par des ennemis sans pitié.
Les versets 3 à 5 sont la réalisation pratique d’une vie de séparation du mal.
“Laver ses mains” est probablement une allusion au lavage des mains à la cuve d’airain lorsque le sacrificateur s’approchait de l’autel des sacrificesExode 30. 17-21. Pour le psalmiste, c’est un geste symbolique nécessaire pour s’approcher de Dieu sans souillure. Laver ses mains “dans l’innocence” ajoute l’idée de droiture et de bonne conscience. On trouve une pensée analogue dans l’attitude des anciens de Deutéronome 21. 6 qui lavaient “leurs mains sur la génisse à laquelle on avait brisé la nuque” lorsqu’un homme avait été tué sans que le coupable ait été démasqué. Par cet acte, ils témoignaient de leur innocence quant à ce meurtre. Mais que dire de Pilate se lavant les mains en se déclarant “innocent du sang de ce juste”, au moment où il envoie Jésus au supplice de la crucifixion ? Matthieu 27. 24 Peut-il, en conscience, se décharger publiquement de toute responsabilité ? Absolument pas.
Ainsi purifié, le psalmiste s’approche de l’autel en adorateur. Nous comprenons qu’il le fait en esprit seulement.
Faire “le tour de l’autel” pour entonner la louange et raconter toutes les merveilles de l’Éternel, signifie pour David dresser autour du sanctuaire comme une couronne de chants de reconnaissance. L’esprit du culte chrétien rejoint cette pensée.
Le croyant fait maintenant appel à la grâce de Dieu pour être délivré de la violence et de la corruption qui l’environnent.
Ainsi, ces Psaume 25 et 26 développent, dans une progression très remarquable, les expériences successives d’un croyant :
Les expériences de ces deux psaumes soutiendront la foi du résidu futur d’Israël, dans l’attente du jour où tout le peuple racheté sera “un royaume de sacrificateurs et une nation sainte” Exode 19. 6 ; Ésaïe 61. 6.
Ce Psaume 26 nous invite aussi à la droiture, à la sainteté pratique et réveille notre ferveur pour la louange.