Ce psaume est l’expression des sentiments d’une âme qui a trouvé son refuge dans la présence de Dieu. Là, elle peut avoir une juste appréciation du mal et du bien.
Cette expérience sera enrichissante pour le résidu futur quand il devra affronter la violence de l’homme de péché.
Le croyant réalise aujourd’hui que, confronté au mal qui règne dans le monde, il dispose de la même ressource ; il peut alors dire avec l’apôtre : “Quand je suis faible, alors je suis fort” 2 Corinthiens 12. 10, puisque la puissance du Seigneur s’accomplit dans l’infirmité.
C’est une réflexion du juste (“au-dedans de mon cœur”) sur le méchant, ce qu’il est dans ses pensées, ses paroles et ses actes. Tout montre qu’il est dominé par une puissance perverse ; elle ôte en lui toute crainte de Dieu. Il se flatte de l’iniquité ; le péché est devenu pour lui un jouet dont il s’amuse (verset 5). S’il lui est arrivé de faire un jour le bien, voilà bien longtemps qu’il a abandonné toute sagesse (verset 3). Même dans les heures de repos, sa méditation est tournée vers le mal, car sa conscience ne parle plus ; il ne tient plus le mal en horreur (verset 4).
Voilà qui nous rend sérieux, dans un monde où l’on n’appelle plus le bien bien et le mal mal, où, dans les domaines de l’art, de la littérature, du spectacle, trop souvent on n’hésite pas à choisir des thèmes dégradants. Le croyant n’oublie pas que la source du péché est dans le cœur de l’hommeRomains 7. 17, 18 ; Matthieu 15. 18-20 ; il s’attache à fuir ces choses et à poursuivre la justice, la piété, la foi, l’amour… 1 Timothée 6. 11.
Qui est donc celui que les hommes ont rejeté ? C’est le Dieu des cieux. Aveuglés par leurs propres pensées, les méchants sont incapables de voir et d’apprécier qui est Dieu.
Deux premiers caractères sont liés : la bonté et la fidélité, toutes deux au-dessus de la puissance du mal et hors de la portée des hommes ; toutes deux sont sans limites et remplissent les cieux. Deux autres caractères suivent : la justice qui a la stabilité des hautes montagnes, et les jugements qui ont la profondeur des abîmesRomains 11. 33. Qui pourrait déjouer les plans divins et faire varier les voies de son gouvernement ? Par grâce, les soins de Dieu s’étendent à toutes ses créatures, hommes et bêtes (verset 10), même à ces passereaux dont deux ne valent qu’un sou et dont le Père, qui est dans les cieux, s’occupe en grâceMatthieu 10. 29.
La ville royale, Jérusalem, entendra un jour cette invitation de la part de son Messie, mais elle la refusera orgueilleusement : “Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu !” Matthieu 23. 37
C’est la première fois que vie et lumière sont mentionnées dans les psaumes. La vie est encore cachée dans les cieux. Le jour viendra où elle sera pleinement manifestée sur la terre dans la personne du Fils de Dieu : “En elle (la Parole) était la vie, et la vie était la lumière des hommes… la Parole devint chair, et habita au milieu de nous” Jean 1. 4, 14. Dès lors, ceux qui boivent à cette source de vie possèdent en eux une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelleJean 4. 14 et, plus encore, des fleuves d’eau vive coulent, par l’action de l’Esprit de Dieu, du plus profond d’eux-mêmesJean 7. 38. Cette vie est la vie divine ; la source en est Dieu lui-même. Il a la vie en lui-même, comme l’a aussi le Christ JésusJean 5. 26. Tout croyant a le Fils et possède cette vie1 Jean 5. 12.
Dieu est aussi lumière. Christ, en venant sur la terre, a fait briller cette lumière ici-bas ; celui qui reçoit Christ dans son cœur devient “lumière dans le Seigneur” Éphésiens 5. 8. Quel merveilleux enchaînement !
Sans doute, toutes ces vérités dépassent infiniment le niveau de l’intelligence humaine, mais le plus humble croyant les reçoit par la foi, et c’est pour lui une source de joie profonde1 Jean 1. 2-4.
Le psalmiste termine par un vœu : que tout homme pieux découvre, comme lui, les richesses de la bonté et de la justice divines ; elles sont une source de bénédictions pour ceux qui craignent Dieu et s’attendent à lui.
Le sort du méchant est entre les mains de l’Éternel ; il s’en occupe et délivre le juste des menaces de ses ennemis.