Le livre des Psaumes1 a été appelé le cœur de la Bible. Il exprime essentiellement les sentiments produits par l’Esprit de Christ au milieu des Juifs rentrés en Israël, après l’enlèvement de l’Église. Alors une minorité d’entre eux, le
D’autre part, certains psaumes (dits messianiques, comme les Psaume 16, 22, 40, 45…) concernent Christ lui-même, nous parlant de ses souffrances et de ses gloires. Ils nous permettent, au travers du langage prophétique, d’entrer quelque peu dans la profondeur des sentiments du Seigneur Jésus lorsqu’il était sur la terre. Dans aucune autre portion des Écritures, la vie intérieure du Seigneur n’est pareillement révélée. Et dans bien des psaumes, même si le langage est celui des croyants du résidu, Christ prend place moralement avec eux, faisant siennes leurs souffrances et leurs afflictions.
Cependant, les croyants du temps de l’Église sont toujours encouragés en considérant la riche application morale des psaumes aux circonstances éprouvantes de la vie chrétienne. Pourtant, ce serait une erreur que de considérer les Psaumes comme le livre de l’expérience chrétienne. La piété que respirent les psaumes est toujours édifiante et la profonde confiance en Dieu qui y est exprimée dans l’épreuve et l’affliction a réconforté bien des croyants dans tous les temps. Mais qui n’a pas senti, par exemple, l’impossibilité de s’associer à des prières appelant la vengeance sur les ennemis ?
La lutte du chrétien n’est pas contre “le sang et la chair” (les hommes), mais contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestesÉphésiens 6. 12. Il ne faut pas oublier que le livre des Psaumes s’adresse en premier lieu à un peuple sous la loi de Moïse et sous le gouvernement direct de Dieu. Si on ne réalisait pas la différence entre l’esprit des Psaumes et la révélation chrétienne, on pourrait ne pas comprendre toute la valeur de la rédemption, ni la place du chrétien en Christ et sa relation d’enfant avec le Père ; ainsi, le croyant pourrait être retenu dans un état légal en perdant de vue l’étendue de la grâce et de l’amour de Dieu.
Les Psaumes sont divisés en cinq livres ayant chacun son caractère particulier3. Mais un fait domine l’ensemble : Jésus Christ est au cœur même des Psaumes. Ceux-ci nous ramènent continuellement à son obéissance, à ses souffrances et à ses gloires : et l’on rencontre dans chaque livre, un ou deux psaumes centraux qui le concernent particulièrement et autour desquels les autres viennent se grouper.
Christ s’associe en pensée avec le résidu juif présent en Judée (préfiguré par les disciples qui l’entouraient autrefois pendant son ministère). Ce premier livre est celui qui nous donne le plus de détails sur les sentiments intimes du cœur de Christ. Le nom de l’Éternel (en hébreu : YHVH), qui indique une relation, une alliance, prédomine.
Christ s’identifie avec le résidu qui, chassé de Jérusalem et de Judée, se trouve dans la plus extrême détresse. Dans ce livre, Dieu ne reconnaît pas publiquement le résidu, d’où la substitution du terme Dieu (Élohim, la déité) à celui de l’Éternel. Quelques psaumes font exception (les Psaume 46 à 48 où la restauration finale est en vue ; le Psaume 69 où Christ est introduit personnellement).
Histoire de l’ensemble d’Israël depuis la sortie d’Égypte jusqu’au règne millénaire. Le résidu des dix tribus, non coupable de la mort de Christ, rentre dans son pays après la destruction de l’Assyrien, dernier ennemi d’Israël, et lorsque la gloire du Messie est manifestée en Sion.
Suite de l’histoire d’Israël en relation avec la venue de l’Éternel dans la personne de Christ, et les bénédictions qui accompagnent son règne. La relation d’Israël avec Dieu est restaurée : le nom de l’Éternel prédomine à nouveau.
Aspect moral plus que prophétique. Rétablissement de l’unité d’Israël. Ce livre se termine par la louange universelle, aboutissement de toutes les voies de Dieu.
Cette division en cinq livres, très ancienne, est confirmée par la présence d’une doxologie (versets de louange) à la fin de chaque livre.
Le Psaume 150 semble constituer la doxologie du recueil tout entier, comme le Psaume 1er en était l’introduction générale : admirable conclusion à ce recueil marqué par la souffrance, mais dont la première ligne parle de bonheur et la dernière de louange !
En considérant l’ordre des livres, comme aussi le groupement des psaumes dans chaque livre, on ne peut douter que Dieu a veillé non seulement sur le texte inspiré, mais aussi sur son arrangement.
Il en est de même pour les en-têtes que l’on trouve au début de certains psaumes. Il serait regrettable de ne pas les considérer comme inspirés au même titre que le corps du psaume. Il est probable que ces suscriptions sont d’une grande ancienneté et la difficulté qu’éprouvaient déjà les traducteurs juifs de la version des Septante à en comprendre certains termes (vers 230 av. J.-C.) tend à le prouver.
On peut distinguer dans chaque psaume plusieurs aspects :