Ce psaume1 donne un exemple de la puissance de la prière : la tristesse et l’angoisse font place à l’assurance et à la joie, même si la délivrance reste encore à venir.
C’est d’abord l’invocation du Dieu de justice et une première assurance donnée à cet intercesseur (versets 2-9). Les circonstances deviennent vite très inquiétantes ; le fidèle se tourne à nouveau vers Dieu, reconnaît ses fautes passées et exprime son angoisse en des termes poignants. La réponse que Dieu lui apporte, comme anticipation à la délivrance finale, permet à ce croyant de louer la bonté de l’Éternel et d’engager tous les hommes pieux à se confier en Lui (versets 10-25).
Étienne, mourant en martyr, pourra dire à son tour : “Seigneur Jésus, reçois mon esprit” Actes 7. 59.
L’horizon s’éclaircit. Aussitôt le fidèle renouvelle ses expressions de confiance dans le Dieu de bonté. Cette bonté de Dieu (qui a compris l’affliction de son bien-aimé, l’a délivré, a mis ses pieds au large) occupera entièrement son cœur quand les tragiques expériences qui l’attendent auront pris fin.
L’épreuve reprend, plus profonde et plus angoissante. Elle amènera ce fidèle à la confession d’un péché encore non jugé ; elle le conduira, dans une véritable lutte spirituelle, jusqu’aux portes de la mort. Les ennemis resteront à l’affût, accusant, complotant, opprimant, cherchant même à faire périr ce juste. Mais lui ne regardera qu’à son Dieu, le placera comme un bouclier entre les méchants et lui-même (verset 25). Un jour le prophète Jérémie fera cette douloureuse expérience, mais par fidélité à DieuJérémie 20.
Arrêtons-nous sur quelques expressions de cette prière :
Être “un vase de rebut” ! Le psalmiste en est brisé ; longtemps après lui, l’apôtre Paul l’acceptera par fidélité à l’évangile dont il est porteur : “persécutés, nous le supportons ; calomniés, nous supplions ; nous sommes devenus comme les balayures du monde et le rebut de tous” 1 Corinthiens 4. 12, 13.
Dans l’Évangile, le Seigneur, parlant de ses brebis, confirme cette pensée rassurante : “personne ne les ravira de ma main… personne ne peut les ravir de la main de mon Père” Jean. 10. 28, 29.
Il n’y aura jamais dans la bouche de Christ semblable demande de vengeance, même dans les moments les plus douloureux de son rejet : “lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement” 1 Pierre 2. 23.
La droiture et la confiance ont amené le serviteur à mieux connaître l’infinie bonté de Dieu ; il le proclame avec force et il engage tous les fidèles à exalter Dieu avec lui.
La louange du psalmiste prend de la hauteur, entraînant tous les hommes pieux à aimer l’Éternel, fidèle protecteur des siens.
Le grand enseignement de ce psaume est celui de la miséricorde de Dieu pour ceux qui se confient en lui, même s’il y a eu faux pas ou chute dans la marche.