Le fidèle est dans une détresse mortelle. Il supplie l’Éternel de ne pas lui faire subir le sort des méchants. La réponse à son cri sera à la hauteur de celui qui la donne.
Cette supplication est d’abord celle de David plongé dans une détresse infinie ; elle sera plus encore celle du résidu futur d’Israël ; on est frappé d’y relever la crainte de ne recevoir aucune réponse, l’effroi devant la mort, la peur d’être entraîné avec les méchants. Qu’un fidèle, accablé par l’épreuve, puisse en arriver à une telle extrémité nous donne une idée de l’intensité des souffrances endurées par des croyants qui n’avaient ou n’auront pas connaissance des mêmes ressources que nous.
Quelques expériences de ces premiers versets méritent notre attention.
Le silence de Dieu a pris fin.
Sans transition, le psalmiste bénit celui qui a exaucé sa prière, car l’Éternel vient de se révéler comme sa force et son bouclier ; suivent aussitôt confiance, joie et reconnaissance qu’il exprime dans un cantique personnel : “mon cantique” (verset 7).
Les versets 8 et 9 nous transportent dans un temps futur où le résidu d’Israël vivra des expériences semblables. Le Messie, s’associant en grâce à ce résidu, trouvera en l’Éternel force et secours jusqu’à la délivrance finale.
La voix de l’Éternel, puissante et souveraine, répond à toutes les supplications des saints. Il établit définitivement son règne.
L’invitation de ce premier verset rejoint celle du Psaume 2. 10-12. Ces “fils des forts” paraissent bien désigner ceux qui dominent sur les nations1. Il leur est demandé de rendre hommage au Messie, car leur domination sur Israël a pris fin.
À sept reprises, la voix de l’Éternel se fait entendre, majestueuse et terrible dans sa puissance. Elle produit des effets toujours plus saisissants. On peut rapprocher cette scène des sept tonnerres d’Apocalypse 10. 3. Dans le tableau de cet orage d’une rare violence, on peut discerner le jour de l’Éternel2 dépeint en Ésaïe 2. 12-21.
C’est la venue en gloire du Seigneur Jésus pour asseoir son autorité sur tous les peuples symbolisés par les grandes eaux (verset 3) et les flots (verset 10). Le psalmiste entend d’abord les grondements lointains du tonnerre ; puis l’orage s’étend progressivement du nord (le Liban) jusqu’au sud (le désert de Kadès), balayant sur son passage toute la terre d’Israël.
Les cèdres majestueux sont brisés, comme le seront les sommités du monde (verset 5), la tempête déstabilise les sommets du Liban et de l’Hermon (le SirionDeutéronome 3. 9), figure des puissances terrestres (verset 6). Les éclairs jaillissent, le désert tremble (versets 7, 8). Quel tableau solennel de la puissance divine en jugement ! À travers ces phénomènes naturels qui remplissent d’effroi, Dieu laisse entendre ce que sera sa voix demain, pour qui refuse d’écouter aujourd’hui la parole apaisante et pleine d’amour de Jésus le Sauveur.
Bientôt la louange montera dans le temple nouveau de la montagne de Sion, et la gloire de l’Éternel remplira la maisonÉzéchiel 43. 5.
Quel contraste, chaque fois, entre la puissance divine qui domine tous les mouvements tumultueux de la terre, et la paisible attitude des fidèles qui expriment leur joie et leur reconnaissance à celui qui les a délivrés et qui remplit leur cœur.
C’est alors la préfiguration du gouvernement millénaire du Messie : “l’Éternel s’assied sur les flots” ; il domine tout, comme roi à toujours.
Enfin l’Éternel donne la force à son peuple et le bénit par la paix durable du règne du Messie.