Les Psaume 9 et 10 forment une introduction à la série des Psaume 9 à 15, de même que les Psaume 1 et 2 introduisaient la série précédente (Psaume 1 à 8).
Thème central de ce groupe de psaumes : l’expression des sentiments du résidu de Juda persécuté. Nous sommes là dans la période qui précède l’instauration du
Le Psaume 9 est le premier des psaumes dits “alphabétiques” 1. Son titre : “muth-labben” (la mort du fils) doit évoquer un événement historique, mais l’A.T. n’en dit rien de plus2.
Cette double certitude est profondément rassurante pour toutes les époques : Dieu aura le dernier mot (verset 7). Il est l’asile de tous les éprouvés (verset 10).
“Bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux” Matthieu 5. 10, dira un jour Jésus.
Ce psaume est le second psaume “alphabétique” 4. Au Psaume 9, les croyants avaient reçu l’assurance que le nom des méchants serait effacé pour toujours. Cette conviction sera bien nécessaire pour maintenir leur foi dans l’épreuve, humainement insoutenable, de ce Psaume 10.
Qui persécute ces justes ? Ce ne sont pas les ennemis du dehors, mais ceux du dedans, issus du peuple d’Israël lui-même.
Les croyants aux prises avec un ennemi cruel et perfide poussent un véritable cri de détresse. Cette situation sera particulièrement celle des fidèles en Israël au temps de la “détresse pour Jacob”, la grande tribulationJérémie 30. 7. L’Antichrist persécutera alors le résidu en Judée et à Jérusalem.
“Pourquoi, ô Éternel, te tiens-tu loin, te caches-tu… ?” Ce “pourquoi” traduit l’appel pressant de ceux qui désespèrent à cause d’une si grande oppression ; l’ombre des souffrances de Christ rejeté passe sur eux.
Nous avons là un tableau des caractères du méchant plutôt qu’une révélation de l’identité de sa personne. Ce sont l’orgueil5, la convoitise, le mépris de Dieu, la tromperie, la violence, la perfidie, la ruse (comp. avec 2 Thessaloniciens 2. 3-12).
À nouveau le “pourquoi” revient sur les lèvres des opprimés. Dieu a-t-il oublié son peuple ? Laisse-t-il faire impunément le méchant ? En son temps, le Seigneur Jésus avertira ses disciples de cette période de terrible épreuve ; il les encouragera à tenir ferme : “Ne vous épouvantez pas… possédez vos âmes par votre patience” Luc 21. 9-19 !
Pour tout croyant, c’est une parole consolante dans le danger ou dans la peine.
L’Éternel paraît sur la scène. Quand ces affligés criaient à lui et le croyaient “loin” (verset 1), Dieu prêtait l’oreille. Et maintenant, il répond à leur prière et fait droit à l’orphelin et à l’opprimé.
Après tous les événements de ces deux psaumes, on constate que finalement, devant Dieu, les nations ennemies ne sont “que des hommes” (Psaume 9. 21) et le méchant qu’un “homme… de la terre” qui périra (Psaume 10. 18).
C’est une forme de poésie hébraïque : en général, chacun des vers d’une strophe commence par la même lettre de l’alphabet. De la première à la dernière strophe (ou groupe de strophes) se succèdent, dans l’ordre, toutes les lettres de l’alphabet hébraïque. Cet ordre facilitait la mémorisation du psaume. De plus chaque lettre hébraïque a un sens symbolique.
Ici, les Psaume 9 et 10 sont réunis, non seulement par un même thème, mais aussi par cette forme poétique (première strophe du 9 : première lettre – dernière strophe du 10 : dernière lettre), à l’exception des versets 2 à 11 du Psaume 10.