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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 1re année

Psaumes 38, 39

Expériences des fidèles dans la détresse

14. La discipline et le secours divins : 38

Le fidèle de ce psaume est sous le châtiment que méritait son péché. Il l’a confessé devant Dieu, mais en subit la juste peine. Ses ennemis se font ses accusateurs malgré sa recherche du bien depuis la confession de sa faute. Devant eux, il se tait, et remet sa cause à Dieu qui juge justement1.

Confession de l’affligé : versets 2-12

La gravité des péchés commis par ce fidèle l’accable et produit en lui deux types de souffrances :

  • Des souffrances physiques, extérieures (la chair, les plaies fétides)
  • Des souffrances morales profondes (mes os, mes reins, mon cœur).

Tout cela constitue un pesant fardeau.

  • verset 22 : Même ses amis et ses proches l’ont abandonné. Cependant il reconnaît que ce châtiment de Dieu est juste. On retrouvera dans l’histoire de Job – bien que la cause initiale de l’épreuve soit différente – le grand isolement d’un croyant dans l’épreuveJob 19. 13-19. Et il est vrai qu’il est bien difficile d’approcher une âme dans la peine, difficile de partager l’épreuve, de pleurer avec ceux qui pleurent.

Mais il y a quelqu’un qui comprend cette souffrance : “Seigneur ! tout mon désir est devant toi, et mon gémissement ne t’est point caché.” (verset 10). Voilà un puissant réconfort ; Dieu écoute, Dieu comprend. Il reproche même le silence d’un homme éprouvé : “Ils n’ont pas crié à moi dans leur cœur, quand ils ont hurlé sur leur lit” Osée 7. 14. Les gémissements, les soupirs sont souvent ce qu’il y a de plus vrai et Dieu ne les laisse pas sans réponseExode 2. 24 ; Jean 11. 33-35 ; Romains 8. 26 ; 2 Corinthiens 5. 4.

Confiance de l’affligé : versets 13-23

À l’épreuve personnelle, acceptée comme un juste châtiment de Dieu, vient s’ajouter l’amertume d’être haï sans cause par des adversaires remplis d’orgueil. Mais devant eux, cet affligé reste muet : l’Éternel répondra pour lui2.

  • verset 21 : “Rendre le mal pour le bien”. Depuis Caïn, telle a été l’attitude de l’homme du monde : “Caïn était du méchant et tua son frère. Et pour quelle raison le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes” 1 Jean 3. 12. Notre Seigneur y était sensible quand il disait : “Le monde… me hait parce que moi je rends témoignage de lui, que ses œuvres sont mauvaises” Jean 7. 7.

Ce psaume est d’une grande instruction : ce fidèle a péché ; il est placé sous le châtiment de Dieu ; mais son cœur est intègre : il confesse le mal et l’abandonne ; désormais, il poursuit le bien et se confie dans la grâce de Dieu qui le restaurera entièrement et s’occupera lui-même des adversaires.

Quand les rapports entre l’âme et Dieu sont en ordre, l’épreuve devient source de sanctification. De plus, la relation de Père à enfant que Dieu a établie avec le chrétien donne un sentiment plus profond des compassions et de la tendresse divines.

15. La discipline et la compassion divines : 39

Les circonstances extérieures sont encore celles du psaume précédent. David se tait devant ses adversaires malgré l’effort intérieur que cela lui demande. Il accepte la main divine qui pèse sur lui, dans la confiance que l’épreuve prendra fin. Il demande enfin à son Dieu de lui accorder secours, force et fidélité jusqu’au terme de son chemin.

Silence du fidèle devant le méchant : versets 2-7

Le fidèle ressent un feu intérieur dans son cœur ; malgré cela, pour ne pas pécher, il refuse d’accuser ses adversaires ou de murmurer. Il s’en remet à Dieu qui seul peut lui faire prendre conscience de la brièveté de ses jours et de la vanité de l’agitation de l’homme.

  • verset 1 : La bride et le mors (32. 9) maintenaient le fidèle rétif dans un chemin droit ; ici “la muselière” bride la langue, ce petit membre indomptableJacques 3. 5-10 qui risquerait, par des paroles inconsidérées, de causer de grands dégâts. Dans son épreuve, ce croyant a appris la valeur du silence devant de fausses accusations. Job également, après avoir beaucoup parlé pour se justifier, conclura : “Voici, je suis une créature de rien… je mettrai ma main sur ma bouche” Job 40. 4.
  • versets 3, 4 : Le psalmiste garde le silence, même à propos du bien ; n’avait-il pas, dans le passé, trop parlé, et de façon irréfléchie ? Désormais, il ne veut plus répondre à la chair par la chair.
  • versets 5-7 : La vie est si courte – la largeur d’une main – que toute agitation, tout désir d’amasser sont choses vaines. L’Ecclésiaste fait le même constatEcclésiaste 2. 22, 23. D’ailleurs tout, ici-bas, n’est qu’apparence, “la figure de ce monde passe” confirmera le N.T. 1 Corinthiens 7. 31. Dieu seul connaît à l’avance la durée de chaque vie humaine.

Soumission du fidèle devant Dieu : versets 8-12

Le croyant se tient maintenant devant Dieu ; son attente est dans le “Seigneur” : lui peut le délivrer de tout mal, le sauver des mains de l’insensé ; lui guérira la plaie qui le ronge (comme une teigne qui parasite tout le corps) et consume ses forces, sa santé, sa beauté.

Quel travail de conscience et de cœur pour en arriver à dire : “je n’ai pas ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait” (verset 10) ! Hébreux 12. 6 précisera que c’est celui que le Seigneur aime qu’il discipline. Tel est le rôle de la discipline formative du Père vis-à-vis de ses fils.

Appel au secours divin : versets 13, 14

La prière se fait ardente, elle s’accompagne de cris et de larmes ; mais, d’une manière très belle, le psalmiste justifie sa requête : son nom n’est-il pas inscrit dans la lignée des pères qui ont été des hommes de foi ? Comme Abraham autrefois, il sait qu’il n’est qu’un “étranger” ici-bas, mais “un hôte” chez Dieu. Comme Moïse, il a aussi conscience que le Seigneur reste la demeure des siens “de génération en génération” Psaume 90. 1.

Sans doute la demande du psalmiste est-elle liée à une délivrance terrestre (verset 14), mais nous ne pouvons douter que la force que ce croyant voudrait retrouver “avant que je m’en aille” serait consacrée à proclamer la fidélité de Dieu en qui il met toute sa confiance.

Notes

1Deux événements dans la vie de David ont pu inspirer ce psaume : le péché commis en faisant tuer un innocent, Urie, puis la révolte d’Absalom. Ce sera le double péché d’Israël : il versera le sang innocent en faisant crucifier Jésus et contractera des alliances impures. Aussi, le résidu futur reconnaîtra-t-il pleinement que le châtiment divin est mérité, mais il ne recherchera pas d’autre secours que celui de Dieu : “ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé, et ils se lamenteront sur lui” (Zacharie 12. 10 ; voir aussi Matthieu 27. 25 et Actes 2. 23). Le même résidu fidèle se taira devant l’oppression injustifiée des méchants (les Juifs apostats et l’Antichrist), s’en remettant à la miséricorde divine. Christ lui-même était haï sans cause alors qu’il voulait le bien du peuple d’Israël ; son seul refuge était dans la communion avec Dieu son Père.
2Cette belle attitude des versets 14-16 – le silence face à la provocation – sera celle du Seigneur, en particulier devant ses juges : devant les principaux sacrificateurs (Matthieu 26. 62, 63), devant Pilate (Matthieu 27. 13, 14), devant Hérode (Luc 23. 9). Il sera ensuite la brebis muette devant ses bourreaux, s’en remettant à celui qui juge justement (1 Pierre 2. 23).

Psaumes 38

1Psaume de David, pour faire souvenir.

2Éternel ! ne me reprends pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur.

3Car tes flèches ont pénétréa en moi, et ta main est descendue sur moi.

4Il n’y a rien d’entier en ma chair, à cause de ton indignation ; point de paix dans mes os, à cause de mon péché.

5Car mes iniquités ont passé surb ma tête ; comme un pesant fardeau, elles sont trop pesantes pour moi.

6Mes plaies sont fétides, elles coulent, à cause de ma folie.

7Je suis accablé et extrêmement courbé ; tout le jour je marche dans le deuil ;

8Car mes reins sont pleins d’inflammation, et il n’y a rien d’entier dans ma chair.

9Je suis languissant et extrêmement brisé ; je rugis dans le frémissement de mon cœur.

10Seigneur ! tout mon désir est devant toi, et mon gémissement ne t’est point caché.

11Mon cœur bat fort, ma force m’a abandonné, et la lumière de mes yeux aussi n’est plus avec moi.

12Ceux qui m’aiment, et mes compagnons, se tiennent loin de ma plaie, et mes proches se tiennent à distance,

13Et ceux qui cherchent ma vie me tendent des pièges, et ceux qui cherchent mon mal parlent de malheursc et disentd des tromperies tout le jour.

14Et moi, comme un sourd, je n’entends pas, et, comme un muet, je n’ouvre pas la bouche.

15Je suis devenu comme un homme qui n’entend point et dans la bouche duquel il n’y a pas de réplique.

16Car je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu !

17Car j’ai dit : Qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet ! Quand mon pied chancelle, ils s’élèvent orgueilleusement contre moi.

18Car je suis prêt à boiter, et ma douleur est toujours devant moi ;

19Car je déclarerai mon iniquité ; je suis en peine pour mon péché.

20Et mes ennemis sont vivants, ils sont forts, et ceux qui me haïssent sans motif sont nombreux ;

21Et ceux qui me rendent le mal pour le bien sont mes adversaires, parce que je poursuis ce qui est bon.

22Éternel ! ne m’abandonne point ; mon Dieu ! ne t’éloigne pas de moi.

23Hâte-toi de me secourir, Seigneur, mon salut !

Psaumes 39

1Au chef de musique, à Jeduthun. Psaume de David.

2J’ai dit : Je prendrai garde à mes voies, afin que je ne pèche point par ma langue ; je garderai ma bouche avec une muselière pendant que le méchant est devant moi.

3J’ai été muet, dans le silence ; je me suis tu à l’égard du bien ; et ma douleur a été excitée.

4Mon cœur s’est échauffé au-dedans de moi ; dans ma méditation le feu s’est allumé, j’ai parlé de ma langue :

5Éternel ! fais-moi connaître ma fin, et la mesure de mes jours, ce qu’elle est ; je saurai combien je suis fragile.

6Voici, tu m’as donné des jours comme la largeur d’une main, et ma durée est comme un rien devant toi. Certainement, tout homme qui se tient debout n’est que vanité. Sélah.

7Certainement l’homme se promène parmie ce qui n’a que l’apparence ; certainement il s’agite en vain ; il amasse [des biens], et il ne sait qui les recueillera.

8Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en toi.

9Délivre-moi de toutes mes transgressions ; ne me livre pas à l’opprobre de l’insensé.

10Je suis resté muet, je n’ai pas ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait.

11Retire de dessus moi ta plaie : je suis consumé par les coups de ta main.

12Quand tu châties un homme, en le corrigeant à cause de l’iniquité, tu consumesf comme la teigne sa beauté ; certainement, tout homme n’est que vanité. Sélah.

13Écoute ma prière, ô Éternel ! et prête l’oreille à mon cri ; ne sois pas sourd à mes larmes, car je suis un étranger, un hôte, chez toi, comme tous mes pères.

14Détourne tes regards de moi, et que je retrouve ma force, avant que je m’en aille et que je ne sois plus.

Notes

alitt. : sont descendues.
bc.-à-d. : comme des eaux ; ou : dépassé.
cmalheur, ruine.
dou : méditent.
elitt. : en.
flitt. : fais fondre.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)