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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 1re année

Psaume 32

Expériences des fidèles dans la détresse

8. Le pardon ; la communion ; le chemin de Dieu

Ce psaume traite du grand sujet de la confession des péchés, et du pardon de Dieu. Le point de départ historique de cette expérience est, à n’en pas douter, le péché de David dans l’affaire d’Urie, jusqu’au moment où ce roi est amené à confesser : “j’ai péché” 2 Samuel 12. 131.

La joie du pardon : versets 1, 2

David était un homme selon le cœur de Dieu1 Samuel 13. 14, mais il a succombé à la tentation et gravement péché, commettant adultère avec Bath-Shéba et faisant tuer son mari, Urie2 Samuel 11. 1-17.

Nous avons dans ces deux premiers versets l’explosion de sa joie après un pardon total de Dieu et la révélation de la triple libération qu’apporte la restauration :

  • verset 1 a : “la transgression est pardonnée”. Transgresser, c’est violer la loi divine, dont celle de Sinaï était une expression ; c’est désobéir à cette loi et se rendre coupable. Dieu seul peut pardonner au coupable.
  • verset 1 b : “le péché couvert”. Pécher, c’est faire le mal. Pour celui qui confesse sa faute, sans la cacher, sans la “couvrir” (verset 5) – comme le fera le fils prodigue : “j’ai péché” Luc 15. 21 – Dieu la “couvre” lui-même et l’ôte de son regard. Il ne s’en souvient plus2.
  • verset 2 a : “ne compte pas l’iniquité” ; c’est un autre aspect du péché ; l’iniquité est une injustice grave, ou une marche sans frein, sans loiRomains 6. 19 ; elle conduit à la condamnation. Après la confession, elle n’est pas comptée. 1 Jean 1. 9 l’explique : “si nous confessons nos péchés (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité” (ou injustice). Le croyant qui a péché remonte à la source de purification première : le sang de Christ versé à la croix. Il retrouve la communion perdue, car Dieu est juste envers Christ qui a payé pour cette iniquité. Dieu ne la compte plus pour celui qui l’a confessée.

La confession apporte toujours le pardon par grâce, soit le pardon initial d’un pécheur qui se repent devant Dieu, soit le pardon d’un péché commis au cours de la vie d’un croyant.

Le résidu d’Israël recevra un pardon divin complet, acquis pour lui à la croix, lorsqu’il reconnaîtra son Messie, celui qu’ils ont percéZacharie 12. 10 et confessera son péché. Alors Israël pourra jouir du bonheur millénaire.

  • verset 2 b : Qu’est-ce qu’un esprit sans fraude ? C’est un esprit droit dans lequel il y a la transparence totale. Il a confessé toutes ses dettes morales à celui qui seul pouvait et voulait les acquitter. Désormais, le pardon complet dont il jouit ôte la fraude de son esprit et de son cœur.

Une conscience labourée : versets 3, 4

Nous avons dans ces versets un rappel de l’expérience vécue : quand la main de Dieu pesait sur le coupable, celui-ci se sentait envahi de pensées de révolte : “je rugissais tout le jour”, mais il refusait de déclarer sa faute : “je me suis tu”. Dans ce pénible travail de conscience, il sentait tout son être se dessécher. Quel combat !

Confession, pardon et délivrance : versets 5-7

  • verset 5 : Soudain, le travail de Dieu conduit cette âme à tout lui dire ; l’orgueil ancré dans son cœur disparaît sous le poids de la souffrance morale ; la confession est à peine montée jusqu’à ses lèvres que la blessure est guérie dans son cœur : “et toi, tu as pardonné”.

Quand ce croyant a cessé de couvrir son péché pour en garder le secret, Dieu a couvert, par le pardon, ce qui venait de lui être découvert et confessé avec droiture.

L’expression de 1 Pierre 4. 8, “l’amour couvre une multitude de péchés” n’est pas indulgence ni indifférence quant à la gravité d’un péché. C’est un péché confessé de croyant à croyant, donc “découvert” par le coupable et “couvert” dans un amour vrai par celui ou ceux qui ont reçu la confession et ont partagé les exercices devant Dieu.

  • versets 6, 7 : Quelle grande leçon pour tout homme pieux ! Qui n’a pas connu un jour “les grandes eaux” de l’épreuve ? Cette évocation saisissante revient fréquemment dans les psaumes. Israël qui, en son temps, a rejeté “les eaux de Siloé qui vont doucement” Ésaïe 8. 6, connaîtra ces débordements du fleuve quand des ennemis envoyés comme un jugement de Dieu l’assailliront de toute part.

Le “déluge des grandes eaux” ne renverse pas la foi du fidèle. Noé et Jonas en ont fait l’expérience, mais d’une manière très différente. Noé a pu éprouver que Dieu était son asile quand l’arche flottait au-dessus des grandes eaux. Jonas a retrouvé Dieu, mais il n’a pas été gardé de détresses à cause de sa désobéissance. Son cantique en est d’autant plus beau.

L’épreuve du croyant peut être, comme ici ou pour Jonas, un jugement divin après un manquement ; il est nécessaire car un enfant de Dieu n’est pas condamné avec le monde1 Corinthiens 11. 30-32. Elle peut être une épreuve formative, sans qu’il soit question d’un péché déterminé, pour que le croyant participe à la sainteté de Dieu : c’est la discipline paternelleHébreux 12. 4-11. Ce peut être aussi l’épreuve de la foi1 Pierre 1. 6, 7.

Après la délivrance, de telles expériences s’achèvent souvent par les chants de triomphe du verset 7.

Enseigné de Dieu ou rejeté par lui : versets 8, 9

Maintenant, Dieu prend la parole : “Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin…” C’est comme s’il disait : “Comme je me suis occupé de ton relèvement, je vais m’occuper de ta marche, et s’il le faut, je te disciplinerai”.

Mais un croyant peut, par volonté propre, s’écarter du chemin que Dieu voudrait pour lui ; comme le cheval, il peut se montrer fougueux, comme le mulet se montrer obstiné. Que d’énergie dépensée parfois pour des choses vaines ! Alors Dieu agit par des circonstances extérieures contraignantes, la bride ou le mors, pour refréner précipitation, entêtement… Ce sont des moyens de sa providence et de sa grâce, mais dans ce chemin-là, il n’y a ni intelligence spirituelle ni croissance.

Gouvernement de Dieu ; joie des hommes droits : versets 10, 11

  • verset 10 : Le croyant reprend la parole pour constater le contraste total entre le sort du méchant et la grâce qui environne l’homme qui craint Dieu.
  • verset 11 : “Réjouissez-vous en l’Éternel… jetez des cris de joie”. C’est la dernière invitation du psalmiste à tous les “justes”.

Le chrétien reprend ce vœu en disant avec l’apôtre Paul : “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : réjouissez-vous” Philippiens 4. 4.

L’expérience faite par David est tellement importante que le Saint Esprit fait la citation des deux premiers versets de ce psaume dans l’épître aux RomainsRomains 4. 7, 8 pour rappeler avec force qu’en tout temps le Dieu de pardon compte à justice la foi d’un croyant qui l’invoque d’un cœur sans fraude.

Notes

1

Ce sera aussi la confession du résidu futur prenant conscience d’avoir commis un grand péché en violant la loi divine et en crucifiant son Messie.

C’est enfin l’expérience de tout croyant qui a déshonoré Dieu par un péché qui accable sa conscience : la confession de la faute et le pardon divin apportent restauration et joie comme l’exprime le psalmiste.

2Cette réponse divine est plus facile à comprendre depuis la révélation faite par Jean le baptiseur en Jean 1. 29 de ce que Dieu a fait. Conduit par l’Esprit de Dieu, Jean s’écrie en rencontrant Jésus : “Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”.

Psaumes 32

1De David. Instruction.

Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, [et] dont le péché est couvert !

2Bienheureux l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude !

3Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour ;

4Car jour et nuit ta main s’appesantissait sur moi ; ma vigueura s’est changée en une sécheresse d’été. Sélah.

5Je t’ai fait connaître mon péché, et je n’ai pas couvert mon iniquité ; j’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché. Sélah.

6C’est pourquoi tout homme pieux te priera au temps où l’on te trouve ; certainement, en un déluge de grandes eaux, celles-ci ne l’atteindront pas.

7Tu es mon asile ; tu me gardes de détresse, tu m’entoures des chants de triomphe de la délivrance. Sélah.

8Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher ; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi.

9Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, qui n’ont pas d’intelligence, dont l’ornement est la bride et le mors, pour les refréner quand ils ne veulent pas s’approcherb de toi.

10Le méchant a beaucoup d’afflictions ; mais [l’homme] qui se confie en l’Éternel, la bonté l’environnera.

11Réjouissez-vous en l’Éternel, et égayez-vous, justes ! et jetez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœur.

Notes

alitt. : ma sève.
bou, selon qqs. : de peur qu’ils n’approchent.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)