Ce psaume traite du grand sujet de la confession des péchés, et du pardon de Dieu. Le point de départ historique de cette expérience est, à n’en pas douter, le péché de David dans l’affaire d’Urie, jusqu’au moment où ce roi est amené à confesser : “j’ai péché” 2 Samuel 12. 131.
David était un homme selon le cœur de Dieu1 Samuel 13. 14, mais il a succombé à la tentation et gravement péché, commettant adultère avec Bath-Shéba et faisant tuer son mari, Urie2 Samuel 11. 1-17.
Nous avons dans ces deux premiers versets l’explosion de sa joie après un pardon total de Dieu et la révélation de la triple libération qu’apporte la restauration :
La confession apporte toujours le pardon par grâce, soit le pardon initial d’un pécheur qui se repent devant Dieu, soit le pardon d’un péché commis au cours de la vie d’un croyant.
Le résidu d’Israël recevra un pardon divin complet, acquis pour lui à la croix, lorsqu’il reconnaîtra son Messie, celui qu’ils ont percéZacharie 12. 10 et confessera son péché. Alors Israël pourra jouir du bonheur millénaire.
Nous avons dans ces versets un rappel de l’expérience vécue : quand la main de Dieu pesait sur le coupable, celui-ci se sentait envahi de pensées de révolte : “je rugissais tout le jour”, mais il refusait de déclarer sa faute : “je me suis tu”. Dans ce pénible travail de conscience, il sentait tout son être se dessécher. Quel combat !
Quand ce croyant a cessé de couvrir son péché pour en garder le secret, Dieu a couvert, par le pardon, ce qui venait de lui être découvert et confessé avec droiture.
L’expression de 1 Pierre 4. 8, “l’amour couvre une multitude de péchés” n’est pas indulgence ni indifférence quant à la gravité d’un péché. C’est un péché confessé de croyant à croyant, donc “découvert” par le coupable et “couvert” dans un amour vrai par celui ou ceux qui ont reçu la confession et ont partagé les exercices devant Dieu.
Le “déluge des grandes eaux” ne renverse pas la foi du fidèle. Noé et Jonas en ont fait l’expérience, mais d’une manière très différente. Noé a pu éprouver que Dieu était son asile quand l’arche flottait au-dessus des grandes eaux. Jonas a retrouvé Dieu, mais il n’a pas été gardé de détresses à cause de sa désobéissance. Son cantique en est d’autant plus beau.
L’épreuve du croyant peut être, comme ici ou pour Jonas, un jugement divin après un manquement ; il est nécessaire car un enfant de Dieu n’est pas condamné avec le monde1 Corinthiens 11. 30-32. Elle peut être une épreuve formative, sans qu’il soit question d’un péché déterminé, pour que le croyant participe à la sainteté de Dieu : c’est la discipline paternelleHébreux 12. 4-11. Ce peut être aussi l’épreuve de la foi1 Pierre 1. 6, 7.
Après la délivrance, de telles expériences s’achèvent souvent par les chants de triomphe du verset 7.
Maintenant, Dieu prend la parole : “Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin…” C’est comme s’il disait : “Comme je me suis occupé de ton relèvement, je vais m’occuper de ta marche, et s’il le faut, je te disciplinerai”.
Mais un croyant peut, par volonté propre, s’écarter du chemin que Dieu voudrait pour lui ; comme le cheval, il peut se montrer fougueux, comme le mulet se montrer obstiné. Que d’énergie dépensée parfois pour des choses vaines ! Alors Dieu agit par des circonstances extérieures contraignantes, la bride ou le mors, pour refréner précipitation, entêtement… Ce sont des moyens de sa providence et de sa grâce, mais dans ce chemin-là, il n’y a ni intelligence spirituelle ni croissance.
Le chrétien reprend ce vœu en disant avec l’apôtre Paul : “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : réjouissez-vous” Philippiens 4. 4.
L’expérience faite par David est tellement importante que le Saint Esprit fait la citation des deux premiers versets de ce psaume dans l’épître aux RomainsRomains 4. 7, 8 pour rappeler avec force qu’en tout temps le Dieu de pardon compte à justice la foi d’un croyant qui l’invoque d’un cœur sans fraude.
Ce sera aussi la confession du résidu futur prenant conscience d’avoir commis un grand péché en violant la loi divine et en crucifiant son Messie.
C’est enfin l’expérience de tout croyant qui a déshonoré Dieu par un péché qui accable sa conscience : la confession de la faute et le pardon divin apportent restauration et joie comme l’exprime le psalmiste.