L’Homme Christ Jésus, qui se présente maintenant comme serviteur de Dieu, est la réponse au : “Jusques à quand ?” (Psaume 13. 2) et au : “Qui séjournera dans ta tente ?” (Psaume 15. 1). Il apparaît ici dans sa vie de piété entièrement consacrée à Dieu. La citation des versets 8 à 11 faite par l’apôtre Pierre en Actes 2. 25-28 suffit pour le confirmer.
Le Psaume 2 le présentait comme Messie et Roi, ce que développera l’évangile de Matthieu ; le Psaume 8 comme Fils de l’homme, sujet de l’évangile de Luc ; le Psaume 16 comme parfait Serviteur, thème repris dans l’évangile de Marc.
Ce psaume est aussi celui de la confiance ; le Psaume 17 sera celui de la justice.
Tout commence par une demande que fait monter vers son Dieu l’homme parfaitement dépendant1. Christ seul peut ajouter sans réserve : “Car je me confie en toi”.
Alliant piété et humilité, le parfait Serviteur s’adresse successivement à Dieu (verset 2), aux fidèles (verset 3), au monde (verset 4).
Ces fidèles sont toutes ses délicesMatthieu 5. 44-48, car ils ont accepté la voie de la repentance.
Les sacrifices de ces idolâtres sont en horreur au serviteur de l’Éternel ; les noms de ceux qu’ils invoquent ne s’entendent point de sa boucheExode 23. 13. Le monde qui rejette Dieu lui est complètement étranger.
Le parfait serviteur vit ainsi dans un nazaréat absolu, dans une entière séparation pour Dieu, ce qui signifie pour lui : dépendance, soumission, humilité, fidélité.
En retour, l’Éternel lui accorde une triple part :
On peut ajouter, peut-être, qu’Israël aurait dû être la portion terrestre de l’héritage, mais l’héritier est rejeté. Il le possédera un jour ; ce sera le règne millénaire. Mais le chemin qui l’y conduira devra traverser la mort, évoquée à la fin de ce psaume.
Pour Christ, il en a “toujours” été ainsi ; c’est pourquoi, l’Éternel étant comme son ombre à sa main droitePsaume 121. 5, il n’a jamais été ébranlé par les circonstances.
Tout ce que Dieu apporte à son serviteur procure joie (verset 9), assurance (verset 10) et, au terme du chemin, vie et gloire (verset 11).
L’être tout entier, cœur, âme et corps (chair) se réjouit en Dieu, même en présence du sépulcre. Le Seigneur le réalisera pleinement : “Jésus… à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte” Hébreux 12. 2.
“Sa chair reposera en assurance” ; la corruption ne l’atteindra pas, car il reste le “Saint” de Dieu, l’homme pieux par excellence. Sans péché dans sa nature, Jésus ne peut être touché par les conséquences du péché de l’homme. Dieu ne permet pas que l’âme de celui en qui habite la puissance de la vie reste au shéol ; il ne permet pas non plus que son corps connaisse la corruption.
Ce psaume s’achève sur une scène pleine de grandeur : l’homme pieux, le Christ Jésus, doit s’engager là où il n’y a plus de chemin frayé – c’est la mort, qui n’est pas même nommée ici ; elle ne le sera qu’au Psaume 22. C’est le prix à payer pour ouvrir le chemin de la vie qui conduit à Dieu lui-même.
Il paraît ensuite devant Dieu dont la face est pour lui un rassasiement de joie, et s’entend dire aussitôt : “Assieds-toi à ma droite” Psaume 110. 1. Il trouve là une joie éternelle.
Ainsi ce psaume offre un tableau admirable de la vie intérieure de Christ, homme sur la terre ; vie de communion constante et de pleine intimité avec son Dieu ; les circonstances de son chemin ne sont même pas mentionnées, si ce n’est le shéol pour souligner la fidélité de Dieu qui ouvre un chemin de vie à travers la mort de son bien-aimé2.
Christ, comme homme sur la terre, reste le parfait modèle du croyant. En l’imitant, celui-ci trouve :