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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 1re année

Psaume 16

Le Messie

1. Christ dans sa piété, le Serviteur parfait

L’Homme Christ Jésus, qui se présente maintenant comme serviteur de Dieu, est la réponse au : “Jusques à quand ?” (Psaume 13. 2) et au : “Qui séjournera dans ta tente ?” (Psaume 15. 1). Il apparaît ici dans sa vie de piété entièrement consacrée à Dieu. La citation des versets 8 à 11 faite par l’apôtre Pierre en Actes 2. 25-28 suffit pour le confirmer.

Le Psaume 2 le présentait comme Messie et Roi, ce que développera l’évangile de Matthieu ; le Psaume 8 comme Fils de l’homme, sujet de l’évangile de Luc ; le Psaume 16 comme parfait Serviteur, thème repris dans l’évangile de Marc.

Ce psaume est aussi celui de la confiance ; le Psaume 17 sera celui de la justice.

Sa confiance : verset 1

Tout commence par une demande que fait monter vers son Dieu l’homme parfaitement dépendant1. Christ seul peut ajouter sans réserve : “Car je me confie en toi”.

Son humilité : versets 2-4

Alliant piété et humilité, le parfait Serviteur s’adresse successivement à Dieu (verset 2), aux fidèles (verset 3), au monde (verset 4).

  • verset 2 : Il proclame la seigneurie de l’Éternel ; c’est un acte de soumission totale ; Dieu seul a autorité dans sa vie. “Ma bonté ne s’élève pas jusqu’à toi” traduit l’humble position de celui qui se tient devant Dieu dans sa parfaite humanité, et non pas avec lui comme Fils de Dieu (comp. Luc 18. 19).
  • verset 3 : Il s’adresse ensuite aux fidèles de son peuple, prenant place au milieu d’eux. C’est déjà comme une évocation de la scène du baptême de JeanMatthieu 3. 13-17. Il ne s’isole pas dans sa perfection, mais se porte au-devant des humbles, les “excellents” de la terre ; en grâce, il s’associe à ceux qu’il appelle “les saints” . Au terme de son chemin, il dira à ses disciples : “Vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations” Luc 22. 28. Merveilleuse grâce du Fils de Dieu anéanti et prenant la forme d’esclave au service de l’homme ! Philippiens 2. 7 ; Zacharie 13. 5

Ces fidèles sont toutes ses délicesMatthieu 5. 44-48, car ils ont accepté la voie de la repentance.

  • verset 4 : Maintenant, il met le monde en garde de façon pressante. Dans l’évangile, le Seigneur rencontre d’abord le chef de ce monde, lors de la tentation. Il sort victorieux de cette épreuve où le premier homme avait succombé. Il avertit ensuite les responsables du peuple de Dieu qui, aveuglés, courent après un autre maître.

Les sacrifices de ces idolâtres sont en horreur au serviteur de l’Éternel ; les noms de ceux qu’ils invoquent ne s’entendent point de sa boucheExode 23. 13. Le monde qui rejette Dieu lui est complètement étranger.

Sa vie de consécration : versets 5-8

Le parfait serviteur vit ainsi dans un nazaréat absolu, dans une entière séparation pour Dieu, ce qui signifie pour lui : dépendance, soumission, humilité, fidélité.

En retour, l’Éternel lui accorde une triple part :

  • verset 5 : L’héritage est sa portion permanente. Comme pour le sacrificateur et le lévite, Dieu est son seul héritageNombres 18. 20 ; Deutéronome 18. 2 ; Josué 13. 33.
  • La coupe est ce que Dieu donne en plus pour le voyage, aux diverses étapes du chemin ; ce qui rafraîchit et désaltère l’âme du voyageur, comme au Psaume 23.
  • Le lot est, semble-t-il, une part plus personnelle ; l’œil ne la voit pas encore, mais la foi l’attend : “Tu maintiens mon lot”. Dieu le garde sûrement jusqu’au moment où, le service achevé, il le donnera au serviteur fidèle. Marc 16. 19 donne un éclairage tout particulier à ce passage : “Le Seigneur… fut élevé en haut dans le ciel, et s’assit à la droite de Dieu.”
  • verset 6 : Les cordeaux mesurent et délimitent un héritage. Pour l’Homme Christ Jésus, c’est un “bel héritage” dans “des lieux agréables”, le paradis de Dieu ; Dieu lui-même est son héritage.

On peut ajouter, peut-être, qu’Israël aurait dû être la portion terrestre de l’héritage, mais l’héritier est rejeté. Il le possédera un jour ; ce sera le règne millénaire. Mais le chemin qui l’y conduira devra traverser la mort, évoquée à la fin de ce psaume.

  • versets 7, 8 : L’Éternel était déjà le donateur et l’héritage ; il est aussi, dans ces versets, le conseiller et le secours :
  • Le conseiller : pendant les nuits que son bien-aimé, homme dépendant, passe en prière, il lui révèle ses pensées profondes et les lui fait partager : “durant les nuits même mes reins m’enseignent”.
  • Le secours : aussi le fidèle serviteur ne veut-il que l’Éternel lui-même :
  • devant lui (son guide) ;
  • à sa droite (son confident et sa force).

Pour Christ, il en a “toujours” été ainsi ; c’est pourquoi, l’Éternel étant comme son ombre à sa main droitePsaume 121. 5, il n’a jamais été ébranlé par les circonstances.

Sa joie et son espérance : versets 9-11

Tout ce que Dieu apporte à son serviteur procure joie (verset 9), assurance (verset 10) et, au terme du chemin, vie et gloire (verset 11).

  • verset 9 : La joie :

L’être tout entier, cœur, âme et corps (chair) se réjouit en Dieu, même en présence du sépulcre. Le Seigneur le réalisera pleinement : “Jésus… à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte” Hébreux 12. 2.

  • versets 9, 10 : L’assurance concernant le corps et l’âme :

“Sa chair reposera en assurance” ; la corruption ne l’atteindra pas, car il reste le “Saint” de Dieu, l’homme pieux par excellence. Sans péché dans sa nature, Jésus ne peut être touché par les conséquences du péché de l’homme. Dieu ne permet pas que l’âme de celui en qui habite la puissance de la vie reste au shéol ; il ne permet pas non plus que son corps connaisse la corruption.

  • verset 11 : La vie et la gloire.

Ce psaume s’achève sur une scène pleine de grandeur : l’homme pieux, le Christ Jésus, doit s’engager là où il n’y a plus de chemin frayé – c’est la mort, qui n’est pas même nommée ici ; elle ne le sera qu’au Psaume 22. C’est le prix à payer pour ouvrir le chemin de la vie qui conduit à Dieu lui-même.

Il paraît ensuite devant Dieu dont la face est pour lui un rassasiement de joie, et s’entend dire aussitôt : “Assieds-toi à ma droite” Psaume 110. 1. Il trouve là une joie éternelle.

Ainsi ce psaume offre un tableau admirable de la vie intérieure de Christ, homme sur la terre ; vie de communion constante et de pleine intimité avec son Dieu ; les circonstances de son chemin ne sont même pas mentionnées, si ce n’est le shéol pour souligner la fidélité de Dieu qui ouvre un chemin de vie à travers la mort de son bien-aimé2.

Christ, comme homme sur la terre, reste le parfait modèle du croyant. En l’imitant, celui-ci trouve :

  • sécurité et confiance en lui (verset 1)
  • joie et communion partagée avec tous ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur, dans la séparation du mal2 Timothée 2. 22 (versets 2, 3) ;
  • riche part assurée par un Dieu qui ne change pas (versets 4-8) ;
  • assurance d’un avenir de bonheur dans la maison devenue celle du Père (versets 9, 10).

Notes

1Cet esprit de prière et de confiance se retrouvera dans les évangiles : Jésus se lève “longtemps avant le jour” pour prier dans un lieu désert (Marc 1. 35), il passe toute une nuit à prier Dieu (Luc 6. 12), il prie “plus instamment” à Gethsémané (Luc 22. 44).
2Cette voie est désormais ouverte pour tout croyant “endormi en Jésus” ; le corps déposé dans la tombe “repose en assurance” dans l’attente du grand réveil de la résurrection ; l’âme entrée dans le repos près de Jésus, attend d’être revêtue du corps glorieux, après la venue du Seigneur.

Psaumes 16

1Mictama de David.

Garde-moi, ô ✷Dieu ! car je me confie en toi.

2Tu as dit à l’Éternel : Tu es le Seigneur, ma bonté [ne s’élève] pas jusqu’à toi.

3 [Tu as dit] aux saints qui sont sur la terre, et aux excellents : En eux sont toutes mes délices.

4Les misères de ceux qui courent après un autre seront multipliées : je ne répandrai pas leurs libations de sang, et je ne prendrai pas leurs noms sur mes lèvres.

5L’Éternel est la portion de mon héritage et de ma coupe ; tu maintiens mon lot.

6Les cordeauxb sont tombés pour moi en des lieux agréables ; oui, un bel héritage m’est échu.

7Je bénirai l’Éternel qui me donne conseil ; durant les nuits même mes reins m’enseignent.

8Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi ; parce qu’il est à ma droite je ne serai pas ébranlé.

9C’est pourquoi mon cœur se réjouit, et mon âmec s’égaie ; même ma chair reposera en assurance.

10Car tu n’abandonneras pas mon âme au shéold, tu ne permettras pas que ton sainte voie la corruption.

11Tu me feras connaître le chemin de la vie ; ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours.

Notes

amot d’un sens incertain.
bvoir Michée 2. 5.
clitt. : gloire ; qqs., avec les Septante : langue.
dmot hébreu très vague désignant le séjour des âmes séparées du corps.
eailleurs : pieux ; voir la note à 2 Chroniques 6. 42.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)