On trouve au chapitre 23 du second livre de Samuel une première écriture de ce psaume, ce qui en fixe le contexte historique : David, enfin libéré de tous ses ennemis, adresse un cantique de reconnaissance à l’Éternel qui l’a remarquablement secouru.
Mais il apparaît bientôt que l’expérience de David n’est qu’un maillon dans une chaîne ininterrompue de délivrances accordées par Dieu au cours de l’histoire de son peuple Israël : après le récit d’un peuple délivré à la mer Rouge, David le prophète annonce les délivrances futures du résidu fidèle. Conduit par l’Esprit de Dieu, il entrevoit la victoire du Messie.
Mais on mesure en même temps, à travers quelques expressions de souffrance, ce que sera la détresse de Christ dans les événements qui précéderont la croix (versets 5-7). On découvre aussi ce que seront l’éclat et la puissance qui accompagneront sa domination universelle (versets 44-46).
David – et Christ à travers lui – célèbre le nom du Dieu fort ; plus que cela, il l’aime (litt. : il l’aime avec tendresse), et le souvenir de maintes délivrances se presse dans sa mémoire : Éternel, le rocher (proprement : la fissure du rocher qui sert d’abri). Dieu, le rocher inébranlable (c’est un titre, comme en Deutéronome 32. 4), est aussi le bouclier, la corne de salut (la royauté), la haute retraite.
Il est donc celui qui assure protection, sécurité, celui qui arme pour le combat.
Le psalmiste, confronté, à diverses reprises, à la menace d’une mort violente, proclame :
Dieu apporte ici des délivrances à cause de sa justice à des fidèles qui ont la loi de Dieu gravée dans leur cœur. Telle fut la raison de la délivrance de David poursuivi par Saül.
Christ humilié et souffrant reste le modèle pour ceux qui, en tout temps, marchent dans une humble et patiente obéissance à la volonté de Dieu. Dans son cantique, Marie, mère de Jésus, exprimera la merveilleuse réponse divine des versets 27 et 28 de ce psaume : “Il a regardé l’humble état de son esclave… il a dispersé les orgueilleux… il a élevé les petits” Luc 1. 46-55.
Au début de ce psaume, le serviteur fidèle s’était appuyé sur l’Éternel dans sa détresse ; il s’appuie maintenant sur lui dans sa marche (versets 34, 37) et dans le combat (versets 35, 40). Les réponses qu’il reçoit le conduisent à la pleine victoire. Ce résultat dépasse l’espérance du roi David et introduit la victoire de l’Oint de Dieu.
Au verset 44, il domine sur trois classes d’hommes :
C’est la domination universelle du Fils de l’homme autrefois humilié. De plus, un grand mystère nous est dévoilé : celui qui s’était associé aux justes persécutés et, plein de sympathie, avait partagé leurs afflictions, dans la première partie de ce psaume, est celui même que Dieu envoie maintenant comme libérateur et dominateur universel.
Le cœur de chaque racheté vibre de reconnaissance devant ces conseils de Dieu. Oui, ce sont bien les “lieux élevés” où l’on se sent transporté (verset 34) Habakuk 3. 19 pour contempler l’étendue du salut de Dieu.
Celui qui a été délivré règne maintenant ; Dieu lui a donné la victoire ; il le revêt d’autorité. C’est pour le vainqueur l’occasion d’adresser à Dieu un cantique de louange comme on en trouve en Exode 15 ou Apocalypse 5. Il est beau d’entendre, en Romains 15. 9, qui cite ce psaume, la voix des rachetés des nations se joindre à cette adoration.
Ce psaume apporte :