Le Psaume 19 présentait deux premiers témoignages de Dieu : la création et la loi. Le Psaume 20 présente un troisième témoignage, ou plutôt, le vrai Témoin, Christ, le témoin fidèle et vivant. Il est là, Messie souffrant parmi les hommes, entouré de quelques fidèles.
Le Messie est rejeté par le peuple d’Israël et va être condamné. Nous assistons alors à une scène bien touchante : au début de son ministère, le Serviteur fidèle s’était associé aux humbles, “aux saints… aux excellents” de la terre (16. 3). Maintenant qu’il est rejeté, quelques-uns de ceux-là s’associent à leur Messie dans sa détresse ; ils partagent sa souffrance et son combat ; ils font appel à l’intervention toute puissante de l’Éternel, invoqué comme le Dieu miséricordieux, qui a aidé et protégé Jacob dans toutes ses épreuvesGenèse 35. 3.
On aimerait retrouver dans les évangiles ces mêmes dispositions d’esprit chez ceux qui suivaient un Jésus rejeté ; cependant si les disciples se sont montrés défaillants et bien préoccupés de leur propre avenir, d’autres se sont présentés : Nicodème, Joseph d’Arimathée donnant des soins décents à son corps au jour de sa sépulture, et surtout ces quelques femmes dont le Seigneur a dû apprécier l’attitude dans les dernières semaines de son ministère.
Quelles sont ces offrandes du verset 7 ? On peut bien penser que toute la vie de Christ a été une offrande permanente (cachée sous le type de l’offrande de gâteau du Lévitique) et celle du corps offert en “sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu” de Romains 12. 1. Mais à la fin du chemin, c’était l’holocauste qui était offert sur l’autel de la croixJean 10. 17.
Ces fidèles, associés à Christ méprisé et rejeté, triomphent en espérance au verset 6, et se joignent à lui dans sa victoire ; ils élèvent déjà la bannière où se lit un seul nom, celui du Dieu sauveur.
La certitude de la délivrance était déjà dans le cœur de ceux qui invoquaient le Dieu de Jacob en faveur de son Oint. La reconnaissance s’adresse maintenant d’une seule voix (“je sais”) à l’Éternel lui-même (non plus au Messie), celui qui répond glorieusement “des cieux de sa sainteté”. Combien les gloires humaines (chars et chevaux) pâlissent et s’effacent quand Dieu sauve et relève ceux qui mettent en lui leur confiance !
Le monde moderne a ses titres de puissance et de gloire aussi éphémères que ceux des temps passés. Le croyant se sent aussi isolé et persécuté. Mais sa bannière n’a pas changé ; son honneur est d’accomplir “la loi royale” à la gloire du beau nom qui est invoqué sur luiJacques 2. 7, 8.
On pense que David a composé ce psaume après la victoire que relate 2 Samuel 7. On est frappé, en effet, par une similitude d’expressions2 Samuel 7. 11-29. Mais le roi Salomon, annoncé par le prophète en 2 Samuel, cède la place au fils de David évoqué ici, Christ lui-même, qui remplit ces versets.
Les Psaume 19 et 20 avaient présenté trois témoignages de Dieu révélé dans la création, la loi, le Messie envoyé sur la terre. Nous avons ici un quatrième témoignage : Christ dans son élévation auprès de Dieu, attendant l’avènement de son règne terrestre, quand les ennemis auront été détruits.
Les fidèles célèbrent avec ferveur l’honneur qui est rendu à Christ après tant de souffrances ; la réponse de l’Éternel à son Oint dépasse ce qu’ils avaient demandé pour lui au jour de son humiliation.
Tout est fait de contrastes avec le temps de son abaissement :
On anticipe dans ce psaume la scène d’Apocalypse 1. 13-16 où ce double caractère de “Fils de l’homme” et de “l’Ancien des jours” (ayant l’autorité d’un juge) sera particulièrement marqué.
Les réponses sont données à Christ autrefois humilié quand il était sous la colère des hommes. Il n’y a pas d’allusion aux souffrances expiatoires quand il était sous la colère de Dieu ; ce sera l’objet du Psaume 22. C’est pourquoi, ici, son triomphe ne conduit pas à la paix, mais au jugement prochain des ennemis.
Les fidèles s’étaient adressés à l’Éternel dans les premiers versets ; ils parlent maintenant du roi.
Le royaume est désormais inébranlable. Les fidèles célèbrent la puissance de celui qui, “Roi des rois, et Seigneur des seigneurs” Apocalypse 19. 16, règne à toujours.
Rachetés du Seigneur, anticipons dès maintenant la louange que ces témoins exprimeront demain, quand le Seigneur leur apparaîtra dans sa puissance “pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru” 2 Thessaloniciens 1. 10.