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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 1re année

Psaume 22. 5-22

Le Messie

7. Christ crucifié (2)

Les souffrances de la part des hommes : versets 5-22

Ce sont ici essentiellement les souffrances des trois premières heures de la croix, quand Christ était l’objet de la haine des hommes poussés par Satan.

On y trouve successivement deux thèmes :

  • versets 5-12 : La confiance en Dieu malgré l’affliction extrême.
  • versets 13-22 : La méchanceté des hommes qui provoquent le crucifié.

Prière de confiance : versets 5-12

Il n’y a personne qui secoure (verset 22), ni le pouvoir civil, ni le pouvoir religieux. Tous se moquent (versets 8, 9). C’est dans ces conditions que cet affligé adresse à Dieu, son seul recours, une ardente prière pleine de confiance. Confiance parce que “nos pères se sont confiés en toi”, “ils ont crié vers toi” et “tu les as délivrés”, “ils ont été sauvés” (versets 5, 6). Confiance quand les moqueurs tournent en dérision l’attente de ce fidèle : “Il se confie à l’Éternel : qu’il le fasse échapper” (verset 10). On trouve décrit ici, dix siècles à l’avance, ce que les évangiles relatent dans les mêmes termes. Confiance qui date de loin : déjà dans le sein maternel (verset 9) ; le cantique de MarieLuc 1. 46, 55, comme les paroles de ces prophètes intelligents que sont Siméon et AnneLuc 2. 29-35 ; 38 en font foi.

La sainte victime est là, sans appui humain, sans secours ni de la part des anges, ni de la part de Dieu lui-même. Et pourtant, quand tout est contre Christ, il exprime à Dieu sa confiance inébranlable ; n’est-ce pas une marque de sa perfection ?

  • verset 7 : “Mais moi, je suis un ver et non point un homme”. Pilate, présentant Jésus au peuple, dira : “Voici l’homme !” ; et l’on verra un homme humilié, vêtu d’un manteau de dérision, une couronne d’épines sur la tête, le roseau dont on l’a fouetté en guise de sceptre royal à la main. Quel mépris pour la sainte personne de Jésus ! Sur la croix, l’humiliation va encore plus loin : “Je suis un ver” 1 dépouillé de tout ; on lui a tout ravi, toute dignité humaine, tel un être méprisé, sans défense, foulé aux piedsÉsaïe 53. 3. Mais quand il n’y a plus de secours sur la terre, Dieu reste sa seule confiance : “Ne te tiens pas loin de moi” (verset 12).

Méchanceté et provocation des hommes : versets 13-22 a

Devant quelqu’un qui va mourir – serait-ce même un condamné à mort – on a du respect, on fait silence. À la croix, les foules s’assemblent à ce spectacleLuc 23. 48. Les diverses classes d’hommes, hier ennemies, se sont réconciliées pour venir crier ensemble leur haine au divin supplicié ; les autorités civiles et religieuses le provoquent avec violence et perversité (“les taureaux de Basan”, versets 13 et 14, parlent de force et de violence). La foule, les soldats, les brigands eux-mêmes, créatures sans cœur, sans conscience et lâches, l’insultent (“des chiens m’ont environné… ils me contemplent, ils me regardent”, versets 17 et 18, ce qui dénote un manque total de retenue morale). Ainsi, ces deux traits dominants du péché, la violence et la corruption, se retrouvent à la croix. Satan, avec toute la puissance des ténèbres, se cache derrière cette scène, aiguillonnant tous ses instruments, des pauvres et des riches, des rustres et des gens cultivés, toute l’échelle sociale des humains, toute la race du premier homme. Tous rejettent celui qui s’est fait Fils de l’homme pour offrir le salut à l’humanité coupable.

Tous ces outrages qui brisent son cœur, le divin crucifié les place un à un devant son Dieu.

Dans les versets 15 à 19, à l’atroce souffrance physique2 s’ajoute la souffrance morale dépeinte en traits bouleversants : le cœur du Sauveur, siège des affections et centre de la vie intérieure, est comme fondu de douleur ; toute la vigueur s’en est allée ; il est là, crucifié, desséché comme un tesson d’argile exposé au feu.

  • verset 16 : “Ils ont percé mes mains”, ces mains qui avaient tant servi, “et mes pieds”, ces pieds qui s’étaient fatigués sur les chemins d’Israël ! La foule défile, contemplant sans pudeur celui qui est attaché à la croix (verset 17) ; les soldats jettent le sort sur sa robe ; tous prennent plaisir à humilier cet innocent qui, comme une brebis muette, subit l’outrage des hommes sans leur résister ni se plaindre. Il s’offre à cette humiliation sans se protéger ; il y a là, probablement, quelques-uns de ceux qu’il a guéris, nourris, enseignés, de ceux qui, voilà peu de temps, voulaient le faire roi. Que d’ingratitude ! Lui, silencieusement, dans son cœur, dit tout à Dieu.

Trois faits, dans ce psaume, dépassent toutes les souffrances endurées de la part des hommes :

  • L’épée de Dieu le frappe. “délivre mon âme de l’épée” (verset 21).

Sur la croix, Christ, ayant accepté la coupe de la main du Père, n’a plus de combat à livrer. Il reste sans défense, victime volontaire, même quand Dieu, dans les heures de ténèbres, tient l’épéeZacharie 13. 7 ; Matthieu 26. 31 et le frappe. Mais à l’heure de la colère de Dieu, il fait monter cette poignante supplication : “Délivre mon âme de l’épée”.

  • Dieu l’abandonne (verset 1).

C’est une des premières conséquences incontournables du péché dont Christ s’est chargé.

  • Dieu le place dans la poussière de la mort (verset 15).

Il y a plus encore. La mort était le jugement du premier homme après la chute : “Tu es poussière et tu retourneras à la poussière” Genèse 3. 19. Le second homme, lui, est descendu du ciel1 Corinthiens 15. 47. Il n’a rien à faire avec la poussière et la mort. Mais pour prendre en main les clés de la mort et de l’hadès, il lui faut descendre encore cette dernière marche de l’abaissement qui le conduit “jusqu’à la mort, et à la mort de la croix” Philippiens 2. 8. Son corps ne connaîtra pas la corruption, ne deviendra pas poussière. La mort gardera pour lui toute son amertume, mais il y entrera en vainqueur.

Notes

1On notera qu’il s’agit ici du ver qui donnait la couleur écarlate utilisée pour le tabernacle et obtenue par la mort.
2Le supplice romain de la crucifixion (substitué ici à la lapidation juive) témoigne d’une cruauté particulière envers une victime innocente (Jean 19. 6). Sous l’effet de la traction intense imposée à tout le corps retenu au bois par les mains et les pieds transpercés (verset 18), les jointures et tous les os devenaient extrêmement sensibles et le cœur paraissait se fondre dans la poitrine (verset 17). Un épuisement total, une soif indicible, accompagnaient les troubles respiratoires profonds (verset 16).

Psaumes 22

5Nos pères se sont confiés en toi ; ils se sont confiés, et tu les as délivrés.

6Ils ont crié vers toi, et ils ont été sauvés ; ils se sont confiés en toi, et ils n’ont point été confus.

7Mais moi, je suis un ver, et non point un homme ; l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple.

8Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche, ils hochent la tête :

9Il se confie à l’Éternel : qu’il le fasse échapper, qu’il le délivre, car il prend son plaisir en lui !

10Mais c’est toi qui m’as tiré du sein [qui m’a porté] ; tu m’as donné confiance sur les mamelles de ma mère.

11C’est à toi que je fus remis dès la matrice ; tu es mon ✷Dieu dès le ventre de ma mère.

12Ne te tiens pas loin de moi, car la détresse est proche, car il n’y a personne qui secoure.

13Beaucoup de taureaux m’ont environné, des puissants de Basan m’ont entouré ;

14Ils ouvrent leur gueule contre moi, comme un lion déchirant et rugissant.

15Je suis répandu comme de l’eau, et tous mes os se déjoignent ; mon cœur est comme de la cire, il est fondu au-dedans de mes entrailles.

16Ma vigueur est desséchée comme un têta, et ma langue est attachée à mon palais ; et tu m’as mis dans la poussière de la mort.

17Car des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds ;

18Je compterais tous mes os. Ils me contemplent, ils me regardent ;

19Ils partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils jettent le sort.

20Et toi, Éternel ! ne te tiens pas loin ; ma Force ! hâte-toi de me secourir.

21Délivre mon âme de l’épée, mon unique de la patte du chien.

22Sauve-moi de la gueule du lion.

Tu m’as répondub d’entre les cornes des buffles.

Notes

atesson, débris de poterie.
bou : Réponds-moi.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)