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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 1re année

Psaume 23

Le Messie

8. Christ, le Berger

David apporte dans ce psaume le témoignage de sa propre expérience. Berger né à Bethléem1 Samuel 16. 4, 11, il a connu les délivrances de l’Éternel au milieu des périls du désert de Juda où il conduisait son troupeau. Il prend donc l’image d’une brebis pour nous faire comprendre les soins attentifs du divin Berger de chaque croyant. Ce psaume a été une source d’encouragement pour les générations de fidèles qui l’ont médité et en ont expérimenté toute la réalité. Au Psaume 22, le bon Berger a donné sa vie pour la brebis : c’était hier. Aujourd’hui (Psaume 23) le bon Berger conduit la brebis ; demain (Psaume 24), il l’introduira avec lui dans la gloire.

Ainsi, ces psaumes embrassent-ils toute la carrière d’un racheté, de la croix à la gloire.

Soins vigilants du berger : versets 1-3

Il faut comprendre, au départ, que sous l’image de la brebis, chaque racheté de Christ est invité à inscrire son propre nom. Ce psaume nous présente une succession de lieux de repos où la brebis peut se restaurer (versets 1, 2, 5, 6 b) et d’étapes où elle marche sous la conduite du berger (versets 3, 4, 6 a).

  • verset 1 : Dès ce premier verset, la brebis nous entretient de son berger. Regardant à l’avenir, elle peut dire avec confiance et assurance qu’elle ne manquera de rien, quelles que soient les circonstances du chemin où le berger la conduira. Elle rejoint en cela la belle assurance donnée par le prophète ÉsaïeÉsaïe 40. 11 ; 49. 10. À l’inverse, ce n’est qu’après un long chemin, et sentant sa fin prochaine, que Jacob peut dire à ses petits-enfants, devant Joseph : “Le Dieu qui a été mon berger depuis que je suis jusqu’à ce jour, l’Ange qui m’a délivré de tout mal…” Genèse 48. 15, pensant en lui-même qu’il a été une brebis souvent indocile. Si lui regarde au passé, la brebis du Psaume 23 regarde en avant avec foi.
  • verset 2 : Le berger connaît les endroits où les pâturages sont abondants, les sources d’eau rafraîchissantes et paisibles ; cette connaissance, il l’a acquise quand lui-même, ici-bas, a dû tout recevoir de Dieu. “O Dieu ! tu es mon Dieu ; je te cherche au point du jour ; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi dans une terre aride et altérée, sans eau” Psaume 63. 2. Après y avoir réparé ses forces, la brebis peut se reposer en paix, reconnaissante envers celui qui l’a si richement comblée. Pour elle, le donateur passe avant l’abondance de biens.

Ce repos était bien nécessaire à la brebis, car le berger va l’engager dans une longue étape.

  • verset 3 : Le vrai berger veille aussi sur les besoins de l’âme ; est-elle troublée, craintive, découragée ? Aussitôt il restaure et ranime l’élan vital : “Il donne de la force à celui qui est las, et il augmente l’énergie à celui qui n’a pas de vigueur… Ils marcheront et ne se lasseront pas” Ésaïe 40. 29, 31.

Le berger engage alors sa brebis dans des chemins bien tracés qu’il connaît parfaitement pour les avoir parcourus lui-même. Ce sont des sentiers de justice (où le péché n’est jamais entré), dignes du nom de celui qui conduit les brebis (c’est le sens de l’expression “à cause de son nom”).

Sécurité et communion : versets 4, 5

L’image que nous avons là est peut-être celle de l’ombre de la nuit qui descend, et constitue un risque pour le troupeau que peuvent attaquer les bêtes sauvages. Mais la portée morale et spirituelle va beaucoup plus loin. Brusquement, sans halte possible, la brebis se trouve engagée dans une obscure vallée où elle ne voudrait pas entrer ; c’est “la vallée de l’ombre de la mort”. Elle ne voit plus son berger ; elle va alors apprécier ce qu’il fait pour elle. Il n’est plus devant, mais à côté de la brebis ; elle s’adresse à lui directement : “Tu es avec moi” (non plus à la troisième personne : “il me…”). Certes, elle n’entend plus sa voix, ne voit plus sa silhouette familière, mais les instruments du berger sont là, pleinement rassurants : la houlette pour lancer la petite motte de terre qui ramène la brebis si elle s’écarte du chemin, le bâton qui la serre fermement contre son berger. Ainsi, consolée par ces gestes de vigilance et d’amour, la brebis avance en ne craignant plus aucun mal.

“Tu es avec moi” : ces quelques mots résument bien la raison de sa confiance. Dans un autre temps, Josué, conduisant le peuple à la conquête de Canaan, avait reçu cette promesse : “Je serai avec toi” Josué 1. 5, et il était parti avec assurance. Plus tard, dans un temps de découragement, le prophète Aggée recevra de son Dieu cette promesse : “Je suis avec vous” Aggée 1. 13, et ce message sera déterminant pour tous. Ici, qui ne reconnaît, sous une forme symbolique, la façon d’agir de notre bon Berger ?

Mais qu’est-elle vraiment cette “vallée de l’ombre de la mort” ? Ce peut être l’expérience douloureuse d’un monde où l’on ne rencontre que ténèbres morales, déceptions, risques de chutes… un peu l’expérience d’Asaph au Psaume 73. Ce peut être aussi une grande épreuve, la vallée du deuil où Marthe et Marie se sont trouvées en Jean 11 après la mort de leur frère Lazare. Ce peut être encore l’ombre de la mort qui s’allonge sur le chemin de celui que le Seigneur va reprendre à lui.

Le grand fait demeure que le berger est mort pour les brebis ; la mort a donc perdu son aiguillon, elle est vaincue ; il n’y a plus de danger pour la brebis ; la mort, morale et physique, a perdu son pouvoir. Dans toutes les circonstances que la brebis doit traverser, le berger reste là, présent et agissant.

  • verset 5 : La brebis retrouve à nouveau un temps de repos ; qu’il est bienfaisant après ce long et difficile chemin ! Une table est dressée ; la brebis y trouve sa place préparée ; le repas est plus varié que celui du pâturage. Elle s’est arrêtée et goûte avec le berger une communion plus personnelle que rien n’interrompt. Les ennemis ne peuvent pas troubler la douceur de ce moment ; l’onction d’huile, une marque de faveur, apporte ici comme une seconde puissance quand tout est contraire ; le berger n’est-il pas le garant d’une protection de tous les moments ?

La brebis a donc été comblée par son berger au milieu d’un monde constamment inhospitalier : dans le désert, il lui a donné l’abondance (versets 1, 2) ; dans un lieu où règne le péché, il a ouvert pour elle un sentier de justice (verset 3) ; dans le pays du deuil, il a apporté la consolation de sa proximité (verset 4) ; enfin, en la présence des ennemis, il l’a restaurée à sa table (verset 5). Émerveillée, la brebis s’écrie : “ma coupe est comble”.

Avenir bienheureux : verset 6

Maintenant, le terme du voyage est proche ; la brebis voit déjà se profiler la maison dans le lointain… “la maison de l’Éternel”. Il n’y a rien eu de semblable pour elle dans tout ce long chemin ; elle va bientôt se reposer et jouir du but atteint “pour de longs jours”.

Insensiblement, le berger s’est adapté aux situations changeantes :

  • verset 2 : Devant la brebis, il a été le guide attentif aux besoins.
  • verset 4 : A son côté, il est devenu le compagnon qui rassure et console.
  • verset 6 : Maintenant, derrière elle, il assure une intendance fidèle jusqu’à la maison, n’étant plus désigné que par ses caractères de bonté et de générosité.

Tout est redevenu lumineux pour cette dernière étape de la brebis. Bientôt, ce sera l’accueil dans la maison de l’Éternel où la seule activité sera celle de la louange : “Ils te loueront sans cesse” Psaume 84. 5.

Psaumes 23

1Psaume de David.

L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.

2Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène à des eaux paisibles.

3Il restaure mon âme ; il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de son nom.

4Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent.

5Tu dresses devant moi une table, en la présence de mes ennemis ; tu as oint ma tête d’huile, ma coupe est comble.

6Oui, la bonté et la gratuité me suivront tous les jours de ma vie, et mon habitation sera dans la maison de l’Éternel pour de longs jours.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)