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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 1re année

Psaume 22. 1-4

Le Messie

7. Christ crucifié (1)

C’est le psaume de l’expiation. S’il évoque les états d’âme de David persécuté par Saül, nous saisissons d’emblée que le roi-prophète annonce surtout les souffrances de Celui dont il n’est que le type, et le sacrifice de Christ comme victime expiatoire pour le péché. Les évangiles relateront les faits qui se sont déroulés dans cette journée ; le Psaume 22, en des termes émouvants, présente les pensées profondes du Sauveur pendant les heures de la croix. Son acceptation du sacrifice, sa soumission totale à Dieu, sa confiance en Lui, malgré des souffrances infiniment nombreuses et variées, brillent d’un éclat tout particulier. Dans la majeure partie de ce psaume, c’est Christ seul qui parle.

Lorsqu’il est apparemment réduit à l’impuissance, crucifié en infirmité2 Corinthiens 13. 4, en réalité il triomphe ; par la mort, il rend “impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable” Hébreux 2. 14.

Les trois premiers versets expriment les souffrances de Christ de la part de Dieu, pendant les trois heures de ténèbres, heures d’expiation.

Les versets 5 à 22 présentent les souffrances morales et physiques de Christ sous la colère des hommes, pendant les trois premières heures de la croix.

Les souffrances de Christ sur la croix, de la part de Dieu : versets 2-4

Dès le premier verset, nous comprenons que Christ est seul, abandonné de Dieu. C’est un moment unique dans les annales de l’éternité, une des expressions les plus insondables de l’Écriture : le juste abandonné de Dieu. C’est vers la neuvième heure que Christ adressera cette supplication à son Dieu ; les deux premiers évangiles la rapporteront dans la langue même où le Sauveur l’a prononcée.

Jésus est seul ; sa prière ardente s’élève vers le Dieu fort (El, le fort) qui abandonne son Oint. Christ est “fait péché pour nous” 2 Corinthiens 5. 21 ; il devient “malédiction pour nous” Galates 3. 13. Dieu condamne “le péché dans la chair” Romains 8. 3 en celui qui n’avait ni “connu le péché” 2 Corinthiens 5. 21, ni “commis de péché” 1 Pierre 2. 22, en qui il n’y avait “point de péché” 1 Jean 3. 5, les trois apôtres le confirment hautement.

Pendant ces trois heures, la communion avec son Dieu, qui était la joie éternelle de son âme, lui est refusée. Plus encore, Dieu est contre lui.

Quelle est donc la raison profonde de ces trois heures impénétrables ? Depuis la désobéissance de l’homme, et même depuis la chute de Satan, la question du bien et du mal était restée sans réponse. Elle trouve sa solution à la croix ; le bien et le mal se rencontrent là dans une personne sainte, pure, qui porte dans son âme et dans son corps tout le jugement du mal, du péché, précisément parce qu’elle est la seule victime parfaite qui puisse payer cette lourde dette, sous le jugement de Dieu.

La source même du mal est atteinte et jugée. La question du péché est réglée une fois pour toutes dans l’histoire de l’humanité. L’homme n’a aucune part dans cette œuvre unique, si ce n’est par le poids de ses péchés. Dieu frappe celui qui s’est présenté pour payer la dette de l’homme coupable ; Christ porte “nos péchés en son corps sur le bois” 1 Pierre 2. 24 ; il fait “l’abolition du péché par son sacrifice” Hébreux 9. 26. Seules les souffrances de ces trois heures ont valeur expiatoire ; les souffrances endurées par Jésus pendant sa vie ou pendant les trois premières heures de la crucifixion n’ont pas ce caractère. Pendant le temps où Dieu garde le silence, son saint Agneau fait propitiation pour le péché ; il est d’autre part la victime de substitution pour les croyants en prenant toutes leurs fautes sur lui pour les expier. Ce caractère expiatoire des souffrances dues à l’abandon de Dieu – Christ endurant le jugement – explique l’étendue de la grâce et des bénédictions qui en découlent, une fois l’œuvre accomplie. Tout sera joie et communion dans la seconde partie de ce psaume, et non pas demande de vengeance à l’égard des ennemis comme dans d’autres psaumes qui n’envisagent que les souffrances endurées de la part des hommes.

Réalisons-nous personnellement la valeur de ce sacrifice pour notre salut éternel ? Un seul regard de foi vers le crucifié du Calvaire, et la confession qu’il souffre et meurt pour mes péchés, conduisent au pardon de Dieu.

  • verset 4 : Tout commence comme si les cris et les supplications de cet affligé à celui qui, seul, peut le sauver de la mortHébreux 5. 7 n’avaient pas été entendus. Les ténèbres l’ont enveloppé, elles ont envahi son âme. Alors, lion de JudaGenèse 49. 9 blessé à mort, il a rugi. Il vaincra, mais sans autres armes que sa faiblesse et au prix de quelles souffrances ! “Le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David, a vaincu” Apocalypse 5. 5.

Dans ce moment, lui seul peut dire à Dieu : pourquoi ? Car lui seul a été homme sans péché, et il se trouve exclu de la faveur promise aux justes par Dieu. “Je n’ai pas vu le juste abandonné…”, écrit David (37. 25). Toute sa vie, il avait glorifié Dieu en faisant le bien ; il le glorifie maintenant en subissant, sainte victime expiatoire, le châtiment encouru par les coupables.

  • verset 2 : “Tu ne réponds point” : ni quand il crie de jour (les trois premières heures de la crucifixion), ni quand il crie de nuit (les heures de ténèbres). Si ce cri est resté sans réponse sur la croix, tous ceux qui ont trouvé là leur Sauveur y répondront dans une éternelle adoration.
  • “Point de repos pour moi” : Christ avait déjà connu des nuits de solitude, sans repos, dans la prièreLuc 6. 12 ; 21. 37 ; Jean 8. 1. Mais au Calvaire, il en est autrement : “Il m’a conduit… dans les ténèbres… contre moi… il a tout le jour tourné et retourné sa main” Lamentations de Jérémie 3. 2, 3.
  • verset 3 : “Tu es saint” : c’est la raison profonde de l’abandon ; la sainteté de Dieu fait qu’il se tient éloigné de celui qui s’offre en “sacrifice pour les péchés” Hébreux 10. 12. Pourquoi cette adresse au Dieu qui “habite au milieu des louanges d’Israël” ? Il y a bien longtemps qu’en Israël on ne loue plus Dieu d’un cœur vrai ! Le seul chant n’est-il pas celui du petit groupe que le Seigneur conduit pour la dernière fois au jardin des Oliviers ? Chemin faisant, il prévoit déjà le terrible moment annoncé par le prophète : “Je frapperai le berger” Marc 14. 26, 27. Que Dieu lui-même, “Je suis” Exode 3. 14, ait dû faire cela ! Mais pendant les heures de ténèbres de la croix, les chants ont fait place à un seul cri montant du fond des abîmes.

Psaumes 22

1Au chef de musique. Sur Ajéleth-Hashakhara. Psaume de David.

2Mon ✷Dieu ! mon ✷Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné, [te tenant] loin de mon salut, – des paroles de mon rugissement ?

3Mon Dieu ! je crie de jour, mais tu ne réponds point ; et de nuit, et il n’y a point de repos pour moi.

4Et toi, tu es saint, toi qui habites [au milieu des] louanges d’Israël.

Notes

ala biche de l’aurore.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)