Ce psaume exprime l’angoisse qui étreint un fidèle dans le sentiment que l’Éternel l’a oublié. L’Ennemi semble triompher. Cependant l’Éternel mesure le temps de l’épreuve et sa réponse produit un chant de reconnaissance (comp. 1 Corinthiens 10. 13).
Consulter son âme ne fait qu’accroître sa détresse et son appréhension1.
Deux expressions, quoique contradictoires, traduisent bien l’alternance possible des sentiments dans une épreuve prolongée :
Aussitôt exprimée, la prière est exaucée : “Avant qu’ils crient, je répondrai, et pendant qu’ils parlent, j’exaucerai” Ésaïe 65. 24. Tout change alors dans l’âme du psalmiste ; il exalte désormais le salut et la bonté de l’Éternel.
Pour le résidu juif fidèle, le Seigneur confirme que Dieu abrégera ces jours de “grande tribulation” à cause des élusMatthieu 24. 22 ; Marc 13. 20.
Le chrétien peut parfois éprouver cette même angoisse sous la pression de circonstances contraires ou devant le débordement du mal. Prendre conseil de soi-même, ruminer ses problèmes, augmente bien souvent cette tristesse ; se tourner vers le Seigneur en rejetant sur lui tout son souci1 Pierre 5. 7 illumine et “fait du bien”.
C’est l’apogée de l’apostasie : l’empire romain et l’Antichrist dominent. L’oppression éprouvée par les fidèles au Psaume 12 se fait plus menaçante encore, mais Dieu veille sur les siens.
Le Psaume 53 reproduit les mêmes expériences en des termes presque identiques.
Le mal et l’impiété sont partout ; ce sera particulièrement évident pendant la période qui précédera le règne de Christ. L’homme athée et insensé niera l’existence de Dieu ; il se montrera corrompu, aveugle et endurci, ennemi des fidèles (tel était Nabal vis-à-vis de David) 1 Samuel 25. 25. On est consterné de trouver en Romains 3. 10, 11 (citation des versets 2 à 4 de ce psaume) ces caractères attribués au peuple juif à la première venue de son Sauveur. Comment le peuple de Dieu a-t-il pu en arriver là ?
Alors l’Éternel s’enquiert du haut des cieux ; le désastre est profond, tous sont voués au mal, sans intelligence.
Seconde étape, Dieu va descendre “pour voir” comme autrefois à BabelGenèse 11. 5 ou à SodomeGenèse 18. 21 : la corruption est totale ; le résidu fidèle est dévoré par ces méchants ; le verdict sera sans appel.
Dieu est maintenant là – en figure sans doute – “au milieu de la génération juste”, comme son bouclier ; alors le salut et la restauration de ces affligés sont proches ; la délivrance viendra de Sion et le chant reprendra.
Cette même persécution existe, aujourd’hui encore, en certains points de la terre. Des croyants sont dévorés (verset 5). Mais Dieu les connaît et ne les oubliera pas.
Le Psaume 14 donnait les caractères de “l’insensé”. En contraste, le Psaume 15 présente les caractères du “juste”.
Ce seront, en particulier, les caractères des Juifs fidèles des derniers jours.
“Qui séjournera dans ta tente… qui demeurera en ta montagne sainte ?” La question n’est pas : Quels sont les titres requis pour entrer dans le royaume de Dieu ? Mais : Quels sont les caractères de ceux qui peuvent y entrer ?
Dans le sermon sur la montagne, le Seigneur mettra aussi l’accent sur le caractère de ces bienheureux qui auront part à son royaume.
Nous comprenons qu’ici la tente est le sanctuaire de Dieu, tel qu’il était érigé au désert ; la montagne sainte est la montagne de Sion.
Cet homme intègre présente des caractères bien marqués :
Ces caractères moraux de l’homme intègre honorent aujourd’hui tout croyant qui désire, avec l’aide du Seigneur, respecter l’enseignement de la parole de Dieu1 Pierre 3. 8-11.