Au cours de son histoire, le peuple d’Israël a constamment été mis en garde contre les faux prophètes ; pourtant ceux-ci n’ont pas manqué de se multiplier. Jésus avertit une fois de plus, mais donne aussi le moyen de les reconnaître. Son enseignement est toujours actuel. Ces faux prophètes “viennent en habits de brebis” ; ils revêtent une apparence trompeuse pour masquer ce qu’ils sont en réalité. Ils prétendent faire partie du troupeau de Dieu, mais ils sont des loups ravisseursRomains 16. 18 ; Actes 20. 29, 30. Ils séduisent et capturent leurs proies par leurs manières douces, innocentes, familières. L’apôtre Paul dénonce les faux apôtres de son temps qui sapaient sa doctrine et s’attaquaient à sa personne, tout en se prétendant les envoyés du Christ2 Corinthiens 11. 13-15. Il s’en lèvera d’autres, encore plus redoutables, dans un temps futur (24. 24).
De nos jours, ces faux prophètes sont nombreux. Ils s’insinuent dans le troupeau de Dieu, pervertissent la vérité de l’évangile et dénaturent l’enseignement de la Parole quant aux événements à venir. “Vous les reconnaîtrez à leurs fruits”, non pas à leurs belles paroles. Avant de constater les mauvais fruits produits par leur enseignement pervers, il importe de les démasquer dans les fruits qu’ils produisent eux-mêmes. Leur sort éternel est tragique (verset 19) ; il est le même que celui de ces pharisiens hypocrites qui refusaient de se repentir (3. 8-10). Ils font “venir sur eux-mêmes une prompte destruction” 2 Pierre 2. 1.
Le bon fruit est le produit de la nouvelle nature, du nouvel homme né de l’Esprit. L’obéissance à la parole de Dieu produit ce fruit de l’Esprit, qui manifeste les caractères de Christ en ceux qui sont de luiGalates 5. 22-24. Le mauvais fruit provient de l’arbre mauvais, de l’homme naturel. Les épines et les chardons, plantes d’un sol maudit, ne peuvent produire des raisins ou des figues, les fruits du bon pays de la promesse.
Le Seigneur parle maintenant de ceux qui se prétendent envoyés par lui et revêtus de son autorité. Parmi tous ceux qui lui disent : “Seigneur”, Jésus ne reconnaît comme digne d’entrer dans son royaume que celui qui lui obéit maintenant, accomplissant ainsi la volonté de son Père qui est dans les cieux.
Jésus dénonce ceux qui ont à tout propos le nom du Seigneur sur les lèvres (15. 8). Certains penseront avoir fait de grandes choses (verset 22), avoir accompli des œuvres dignes de reconnaissance, mais le Seigneur ne tiendra compte que de l’obéissance du cœur, fruit de la foi en sa Parole. Judas est l’exemple tragique d’un homme investi d’un pouvoir particulier pour un temps (verset 22) sans être pour autant régénéré ; il s’en est allé vers la perdition éternelle (26. 24).
La porte du royaume sera définitivement fermée pour les “iniques”, quelle que soit l’apparence de leurs œuvres : “Je ne vous ai jamais connus” (verset 23). N’oublions pas qu’elle le sera aussi devant ceux qui n’ont pas d’huile dans leur lampe, qui ne sont pas nés de l’Esprit : “Je ne vous connais pas” (25. 12).
Puis Jésus s’adresse à tous ceux qui viennent d’entendre ses paroles. Il s’agit désormais de les mettre en pratiqueJean 13. 17. L’enseignement du Seigneur est simple malgré son insondable profondeur. Sommes-nous fermement déterminés à faire ce qu’il dit ? Ou voulons-nous nous contenter d’une profession chrétienne extérieure, juste suffisante pour être respectable ?
L’homme prudent a bâti sa maison sur le roc. Pour nous, le roc, c’est Jésus Christ, le Fils du Dieu vivant (16. 16-18). La foi en Jésus Christ nous place dans le domaine des certitudes éternelles, et l’obéissance à sa Parole nous prémunit contre les agressions extérieures les plus violentes (verset 25). C’est sur cette base solide que le croyant fidèle construit sa propre maison et maintient sa famille.
L’homme insensé a bâti sa maison sur le sable : tout en ayant entendu les paroles de Jésus, il préfère ne pas obéir. Il construit sa vie sur le sable mouvant et incertain des pensées et des raisonnements des hommes, sur la vanité des choses qui passent. Il édifie sa maison sur ce qui est sans consistance, et laisse les siens s’attacher à un monde en perpétuelle convulsion. Le désastre survient un jour ou l’autre lorsque soufflent les vents contraires, et la chute est irrémédiable. La ruine sera trouvée d’autant plus grande que la maison aura eu plus belle apparence.
C’est sur le roc que Jésus Christ bâtit son Assemblée (16. 18). Il la construit comme une maison de Dieu pour l’éternité ; les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle. La mort, ce torrent dévastateur qui emporte tout, ne peut rien contre cet édifice divin et éternel dont chaque croyant a le bonheur d’être une pierre vivante.
Le discours de Jésus est achevé. Les foules peuvent à bon droit s’étonner de sa doctrine. Celle-ci n’a rien de comparable à ce qu’ils avaient l’habitude d’entendre de la bouche des docteurs de la loi et des scribes, qui chargeaient leurs épaules de fardeaux insupportables (23. 1-4). Tout en magnifiant la loi et les prophètes, Jésus les a conduits dans un domaine plus élevé, céleste, celui du royaume des cieux où tout est justice, paix, joie et amour. Il leur a donné une lumière nouvelle en leur parlant de Dieu comme de leur Père qui est dans les cieux.
Les foules s’étonnent, elles admirent le langage ; mais ce qui importe, c’est de croire et de mettre en pratique. Les scribes s’attachaient à la lettre de l’Écriture sans en saisir l’esprit (verset 29), et y mêlaient leur tradition ; un voile était ainsi placé entre les âmes et Dieu. La chrétienté a commis la même erreur ; mais l’Esprit Saint travaille inlassablement pour détourner les âmes de l’enseignement des scribes de ce siècle1 Corinthiens 1. 18-20, et pour les placer sous la seule autorité de la Parole de Dieu.