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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 6. 1-18

Le sermon sur la montagne

5. La vie de piété

Divers actes de piété

Ils s’accomplissent soit envers les hommes (bienfaisance), soit envers Dieu (prière), soit enfin envers soi-même (jeûne) 1. L’enseignement et les avertissements du Seigneur sont toujours actuels, car beaucoup de chrétiens s’emparent de ces choses, excellentes en elles-mêmes, pour s’acquitter de “devoirs religieux” et en acquérir quelque mérite.

Par contraste avec la manière de faire des hommes, Jésus répète : “Mais toi…” (versets 3, 6, 17). C’est une interpellation personnelle à l’adresse d’un vrai disciple de Christ, qui sait que Dieu ne regarde pas à l’apparence extérieure, mais au cœur. Nos motifs déterminent la valeur de nos actes devant lui.

L’aumône : versets 1-4

“Votre aumône” (ou justice au verset 1), englobe toute la justice pratique du croyant. Elle n’est appréciée que de Dieu lui-même, qui sonde les cœurs. Ce n’est pas des hommes que nous devons attendre une juste estimation, voire une flatteuse approbation ; la vraie récompense vient de la main du Père.

L’aumône (verset 2) est un autre terme qui concerne plus directement la bienfaisance. Elle ne saurait s’exercer valablement dans des manifestations publiques à la manière du monde, ni être l’occasion de décharger une conscience hypocrite. La bienfaisance prend une valeur particulière dans le secret du don, non seulement par rapport à autrui, mais aussi par rapport à soi-même. Si une main ne sait pas ce que l’autre fait, l’être entier ne peut en tirer aucune gloire. Savons-nous ce que c’est que de donner par amour pour Dieu et pour notre prochain, sans qu’il en résulte de trace de contentement personnel ?

Dieu voit dans le secret des cœurs (verset 4) ce que nous y discernons si difficilement nous-mêmes. Il recueille aussi ce que les hommes ignorent. Tout ce qui est fait pour lui ne restera pas toujours secret, mais sera produit en pleine lumière au jour des rétributions1 Corinthiens 4. 5.

La prière personnelle : versets 5-8

Elle traduit la mesure de piété d’un croyant. L’homme pieux entretient des relations intimes avec Dieu, dans une crainte respectueuse et une confiance certaine en sa fidélité. Il lui remet donc toutes choses en toute tranquillité d’esprit. Comment un tel privilège a-t-il pu être dévié de son sens profond pour devenir un spectacle public (verset 5) ? Des hommes religieux vaniteux et hypocrites se sont ainsi donné une apparence de piété du temps du Seigneur. Mais la piété de forme caractérise aussi les derniers jours de l’histoire de l’Église2 Timothée 3. 5. Que de prières publiques, peut-être bien formulées mais creuses, sont exprimées davantage pour être entendues des hommes que de Dieu !

La prière personnelle est prononcée “dans le secret”, donc autant que possible dans le calme de la maison. La durée et la fréquence de nos prières ne sont soumises à aucune limite, à la différence des prières publiques, car notre Père qui est dans les cieux ne se lasse jamais d’entendre un cœur sincère. Il recueille notre prière et nous promet sa récompense :

  • dans le présent, l’exaucement, ou de toute manière la paix intérieure qui vient de luiPhilippiens 4. 7,
  • dans le futur (verset 6), la révélation du résultat de nos prières.

Le Seigneur nous met en garde (versets 7, 8) contre les vaines redites, “comme ceux des nations”. Il fait sans doute allusion aux répétitions de formules vaines des païens devant leurs idoles1 Rois 18. 26-29. Cet avertissement est parfois resté lettre morte dans la chrétienté. Même cette belle prière que Jésus enseigne ensuite est devenue une vaine redite ! Gardons-nous d’exprimer des paroles qui ne traduisent pas la réalité des sentiments !

Les prières efficaces ne sont pas celles présentées par ceux qui “parlent beaucoup”, mais par ceux qui demandent avec foi et sincérité, avec ferveur et insistance, sous la pression de besoins réels. Dieu connaît ces besoins (verset 8), mais il aime à les entendre “exposés”, afin que nous prenions conscience que lui seul peut répondre, et qu’il se plaît à le faire.

La prière “dominicale” (ou du Seigneur) : versets 9-13

Cette prière nous enseigne que les demandes faites à Dieu par des croyants doivent être en rapport avec les temps traversés, et avec leur position devant Dieu. Les disciples devaient avoir conscience que le royaume des cieux s’était approché, mais que l’état moral de la nation en retardait l’instauration. Le Seigneur les enseigne à prier pour que tout soit préparé en vue de l’accomplissement des prophéties de l’Écriture ; mais cette prière est aussi en instruction pour nous.

Le nom du Père qui est dans les cieux remplace celui de l’ÉternelJean 17. 26. Cette connaissance sera complétée après la mort et la résurrection de notre SeigneurJean 20. 17. Elle sera plus intime, dans la jouissance de la filiation et de l’adoption.

La prière du Seigneur comporte sept demandes : les trois premières ont trait à la gloire de Dieu (celle-ci doit toujours primer dans nos pensées) ; les quatre dernières expriment les besoins des croyants :

  • “Que ton nom soit sanctifié” : le nom du Dieu saint devait être porté en honneur par Israël devant les peuplades impures. Mais il a été “profané” parmi les nations, et même “blasphémé” Romains 2. 24. Il appartient aux disciples de demander que ce nom soit désormais sanctifié dans leur conduite. C’est aussi la responsabilité des croyants qui ont été appelés d’un saint appel.
  • “Que ton règne vienne” : c’est un vœu pour l’avenir ; alors tout répondra au caractère du Père. L’effet de sa puissance sera universel, et le royaume sera empreint de la douce influence de sa grâce ; les justes en seront illuminés (13. 43).
  • “Que ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre” : la soumission et l’obéissance font la beauté du service des anges dans le ciel. Durant le règne millénaire de Christ, la justice régnera et tout genou se ploiera devant lui, des êtres célestes et terrestresPhilippiens 2. 10. Notre privilège est d’anticiper ce moment.
  • “Donne-nous aujourd’hui le pain qu’il nous faut” : c’est le pain du jour, pas celui des jours qui suivent. La manne était pour le jour même, et elle n’a jamais manqué. Le croyant le plus démuni peut compter sur les soins d’amour de son Père céleste. Nous avons aussi besoin chaque jour du pain de nos âmes (4. 4) ; sachons le lui demander avec foi, en vue de notre prospérité spirituelle.
  • “Remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous remettons à nos débiteurs” : il s’agit de la dette des péchésLuc 11. 4. Dieu est un “Dieu de pardon” ; il nous a pardonné toutes nos fautesColossiens 2. 13 ; il pardonne encore lorsque nous confessons nos péchés1 Jean 1. 9 ; il nous demande d’avoir cet esprit de pardon illimité à l’égard de nos frères (versets 14, 15 ; 18. 21, 22) Éphésiens 4. 32.
  • “Ne nous induis pas en tentation” : c’est-à-dire ne nous laisse pas aller dans un chemin où nous succomberions à la tentation. Notre Père nous en gardera si nous savons veiller et prier pour ne pas entrer en tentation (26. 41).
  • “Mais délivre-nous du mal”, alors qu’il nous enveloppe, et avant qu’il ne nous atteigne. Ici le mal est aussi le Méchant (Satan). La confiance en Dieu et la dépendance par la prière sont notre ressource et notre force contre le mal qui nous environne, et contre le Méchant qui nous guette.

Le jeûne : versets 16-18

Dans la Parole, le jeûne est lié à l’humiliation, à la contrition et à la repentance. La loi ne donnait pas de prescription à ce sujet, mais nous le trouvons pratiqué tout au long de l’histoire d’Israël, et au début de l’histoire de l’ÉgliseActes 10.30.13. 2. Les hypocrites du temps du Seigneur osaient tirer gloire de ce signe d’humiliationLuc 18. 12. Sans en négliger éventuellement la pratique littérale, le croyant en retient au moins l’enseignement moral : il s’abstient de tout ce qui nourrit et satisfait l’homme naturel, de tout ce qui peut ôter le discernement spirituel. Telle est sa conduite secrète, qui conduit à la bénédiction (verset 18).

Notes

1L’apôtre reprend ces enseignements comme étant ceux de la grâce de Dieu (Tite 2. 12), pour nous inviter à marcher sobrement (pour nous-mêmes), justement (vis-à-vis du monde) et pieusement (avec Dieu).

Matthieu 6

1Prenez garde de ne pas faire votre aumônea devant les hommes, pour être vus par eux ; autrement vous n’avez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. 2Quand donc tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, pour être glorifiés par les hommes. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! 3Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, 4en sorte que ton aumône soit [faite] dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera.

5Et quand tu pries, ne sois pas comme les hypocrites, car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues, en sorte qu’ils soient vus des hommes. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! 6Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, et ayant fermé ta porte, prie ton Père qui [demeure] dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera. 7Et quand vous priez, n’usez pas de vaines redites, comme ceux des nations, car ils s’imaginent qu’ils seront exaucés en parlant beaucoup. 8Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. 9Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié ; 10que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre. 11Donne-nous aujourd’hui le pain qu’il nous faut ; 12et remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous remettons à nos débiteurs ; 13et ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal. 14Car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi à vous ; 15mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos fautes.

16Et quand vous jeûnez, ne prenez pas, comme les hypocrites, un air morne, car ils donnent à leur visage un air défait, en sorte qu’il paraisse aux hommes qu’ils jeûnent. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! 17Mais toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ton visage, 18en sorte qu’il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui [demeure] dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera.

Notes

ad’autres lisent : justice.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)