Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 5. 21-32

Le sermon sur la montagne

3. La loi et les principes de conduite du royaume

La colère : versets 21, 22

Après avoir confirmé la validité des commandements de la loi, Jésus va les reprendre pour montrer le vrai niveau de la sainteté de Dieu. Il met au même rang l’homme aux lèvres impures qui prononce des paroles légères, et celui qui frappe d’un bras meurtrier. Devant le Dieu saint, le péché, petit ou grand, attire le jugement. La loi dénonçait autrefois l’acte du meurtrier pour le punir : “Tu ne tueras pas” (verset 21) Exode 20. 13. Jésus condamne maintenant le mouvement du cœur qui en est la source : colère, injures, haine…, toutes ces manifestations qui ferment l’entrée du royaume de DieuGalates 5. 19-21. Le croyant est exhorté à renoncer à toutes ces chosesColossiens 3. 8, pour s’abreuver à une autre source, celle de l’amour.

Jésus parle du jugement du sanhédrin, le tribunal religieux des Juifs à Jérusalem. Les auditeurs ont dû être étonnés d’apprendre que l’injure “raca” (vaurien) prononcée contre son frère pouvait conduire devant un tel tribunal ; et plus encore, que l’outrage “fou” (insensé) méritait le châtiment divin d’un feu inextinguible (la géhenne). Le Seigneur donne ici une mesure de la sainteté de Dieu que la loi n’exprimait pas ; nous sommes donc invités à tenir notre langue en bride, et pour cela à veiller à l’état de notre cœur.

L’animosité : versets 23-26

L’Israélite avait une religion de belle apparence, et pouvait offrir à Dieu des sacrifices volontaires variés. Mais sa conscience n’était pas toujours exercée à l’égard de ce que signifiait l’autel, et des scènes bien navrantes se sont produites lors de ces rencontres avec Dieu1 Samuel 1. 6, 7.

Le Seigneur nous place ici sur un plan plus élevé, celui de nos relations avec le Père qui est dans les cieux ; aussi, sa famille doit-elle se conduire dignement. Les frères sont appelés à s’entendre et non pas à s’injurier, et le tort fait à un frère ne peut se réparer par une simple profession de piété envers Dieu.

L’autel des sacrifices nous parlait par avance de la croix. Dans le temps présent, la “table du Seigneur”, et le souvenir de son sacrifice, sont liés à l’autel. Nous devons avoir une conscience pure pour participer au mémorial des souffrances et de la mort de Christ. Aussi, le croyant s’éprouve lui-même à la lumière de Dieu, et participe à la Cène du Seigneur1 Corinthiens 11. 28. Mais il doit aussi avoir bonne conscience à l’égard de ses frères, de sorte que la communion qui s’exprime à la table du Seigneur soit réelle en pratique.

“S’il te souvient que ton frère a quelque chose contre toi” (verset 23) : c’est un dissentiment connu, provenant d’un tort réel ou supposé. Peu importe, il faut régler la chose d’urgence, avant de se tenir devant Dieu au risque de profaner l’autel. Il faut une rencontre avec son frère : “va”, et dans le but unique de se réconcilier avec lui. Une telle démarche demande une grande humilité et beaucoup d’amour fraternel, voire une humiliation et une contrition sincères si le tort est réel. Si rien n’est fait, l’animosité persiste ; le trouble (caché peut-être) atteint l’assemblée, et le culte s’en ressent. “Soyez en paix entre vous, dit le Seigneur” Marc 9. 51.

Jésus met ensuite en évidence (verset 25) la culpabilité des Juifs devant Dieu. Ce peuple continuait à offrir ses dons sans se préoccuper de son état spirituel et de ses infidélités (15. 8) Il était temps qu’Israël fasse le point, car il avait maintenant Dieu comme partie adverse à cause de ses péchés. Il était en chemin avec lui, car Christ était là. Au lieu de se réconcilier, il a rejeté Christ et se trouve comme en prison, jusqu’à ce qu’il ait payé “le double pour tous ses péchés” Ésaïe 40. 2.

Aujourd’hui encore, la voix divine se fait entendre par ses ambassadeurs : “Soyez réconciliés avec Dieu” 2 Corinthiens 5. 20. Tous ceux qui sont en chemin et ne sont pas encore réconciliés, sont tenus d’écouter cet appel pour échapper au jugement définitif.

La convoitise : versets 27-30

Jésus remonte à nouveau à l’une des sources du péché, la convoitiseJacques 1. 15. La loi la condamne, dans son dernier commandementExode 20. 17, et place de ce fait tout homme sous sa sentence de mort. Christ est mort pour nous délivrer de cette puissance du péché. Le croyant fixe ses yeux sur Jésus en qui tout est pureté. Les divers objets de convoitise qui se présentent dans le monde n’attirent plus ses regards ; il garde ainsi son cœur.

Le Seigneur enseigne que le mal, à sa source, est déjà réel et condamnable. C’est là qu’il faut le juger sans ménagement, alors qu’il gît encore dans les replis cachés de l’être intérieur. La Parole de Dieu est la ressource par excellence pour celaHébreux 4. 12. Elle permet de “couper et de jeter loin”, moralement, la racine du mal. Mais elle ouvre aussi une source qui éteindra la convoitise : c’est l’amourRomains 13. 9, 10. Couper est une souffrance inévitable, mais salutaire : rompre une amitié coupable, interrompre une activité mondaine, en finir avec une habitude malheureuse… Combien de chutes douloureuses et quelquefois définitives, parce qu’on aura négligé de couper à temps, ou de fuir le mal ! Combien de tristes conséquences aussi pour notre prochain concerné, pour notre famille, pour l’assemblée ! Pensons également à ces “petits”, ces enfants ou ces faibles pour lesquels nous pouvons être une occasion de chute. Le Seigneur reprendra à leur sujet cet enseignement solennel (18. 6-10).

Le divorce : versets 31, 32

Jésus cite maintenant l’article de la loi concernant le divorceDeutéronome 24. 1. Il y reviendra lorsque les pharisiens, pour l’éprouver, lui rappelleront la prescription de Moïse (19. 7). Ici, il établit, en face du divorce légal, l’indissolubilité du mariage. Le lien n’est pas rompu en cas de répudiation1, puisque la femme répudiée commet adultère en étant à un autre homme ; et ce dernier, est-il dit, devient à son tour coupable d’adultère.

Les autres évangélistes établissent la culpabilité quant au remariage et s’en tiennent làMarc 10. 11, 12 ; Luc 16. 18. Matthieu ajoute la proposition : “si ce n’est pour cause de fornication”. Jésus souligne ainsi la gravité d’une telle conduite et l’impossibilité qui peut s’en suivre de cohabiter.

La répudiation avait été tolérée par Dieu sous la loi à cause de la dureté de cœur de ce peuple, qui d’ailleurs se perpétuait : “votre dureté de cœur”. Dieu mettait ainsi son peuple à l’épreuve, et nous savons à quels débordements cela a conduitMalachie 2. 11-17. Devant un tel état de choses, l’Éternel s’écrie : “Je hais la répudiation”. Telle est la pensée définitive de Dieu sur ce sujet.

Ici, le Seigneur place le mariage dans le contexte des principes moraux qui régissent le royaume de Dieu : non point l’égoïsme, les disputes, les tromperies et la séparation, mais au contraire l’affection, le support, le pardon et la réconciliation.

Notes

1Répudier sa femme, c’est la renvoyer, en rompant le mariage légal par une décision unilatérale.

Matthieu 5

21Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : “Tu ne tueras pas ; et quiconque tuera, sera passible du jugement”. 22Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère légèrement contre son frère sera passible du jugement ; et quiconque dira à son frère : «Racaa», sera passible [du jugement] du sanhédrin ; et quiconque dira «fou», sera passible de la géhenne du feu. 23Si donc tu offres ton don à l’autel, et que là il te souvienne que ton frère a quelque chose contre toi, 24laisse là ton don devant l’autel, et va d’abord, réconcilie-toi avec ton frère ; et alors viens et offre ton don. 25Mets-toi promptement d’accord avec ta partie adverse, pendant que tu es en chemin avec elle, de peur que ta partie adverse ne te livre au juge, et que le juge ne te livre au sergent, et que tu ne sois jeté en prison ; 26en vérité, je te dis : Tu ne sortiras point de là, jusqu’à ce que tu aies payé le dernier quadrantb.

27Vous avez entendu qu’il a été dit : “Tu ne commettras pas adultère”. 28Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter, a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. 29Mais si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne. 30Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne.

31Il a été dit aussi : “Si quelqu’un répudie sa femme, qu’il lui donne une lettre de divorce”. 32Mais moi, je vous dis que quiconque répudiera sa femme, si ce n’est pour cause de fornication, la fait commettre adultère ; et quiconque épousera une femme répudiée, commet adultère.

Notes

astupide, – vaurien.
ble quart d’un as ou sou romain.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)