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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 5. 33-48

Le sermon sur la montagne

4. Une conduite digne du Père céleste

Les serments : versets 33-37

“Vous avez ouï… mais moi je vous dis”. Dans cette partie du discours (versets 21-48), le Seigneur cite la loi, mais présente en contraste sa propre parole. Sans abaisser le niveau de la loi, Jésus place son enseignement sur un autre plan, celui de la justice (versets 33-37) et de l’amour (versets 38-48), vertus qui ont cours dans le royaume de Dieu. Elles peuvent être exercées par ceux qui connaissent le Père et agissent selon ses perfections (versets 45, 48).

La loi permettait autrefois les serments et les vœuxNombres 30. 3. Ils constituaient une épreuve particulière pour celui qui s’engageait. Les serments irréfléchis et les vœux présomptueux n’ont pas manquéJosué 9. 15 ; Juges 11. 39, même au temps du christianisme. Dieu seul peut s’engager à tenir ses sermentsPsaume 110. 4 ; Psaume 89. 4.

Le croyant doit donc prendre la mesure de ce qu’il est, et ne pas s’obliger dans un domaine qui le dépasse, par des choses qui le jugeront :

  • Le ciel est le trône de Dieu (verset 34), le siège de celui qui juge, qui pèse non seulement les paroles et les actions des hommes, mais aussi leurs motivations ; c’est devant lui que tous rendront compte.
  • La terre est le marchepied des pieds de celui qui se lèvera bientôt pour “juger en justice la terre habitée”, et fouler les méchants.
  • Jérusalem est la ville du grand roiPsaume 48. 3, le lieu où Christ manifestera sa gloire future, où Dieu revendiquera ses droits.

Le Seigneur relève ainsi la légèreté de ces Juifs qui s’appropriaient de tels domaines pour confirmer leurs serments. En fait, l’homme ne dispose même pas de sa propre personne, et ne peut maîtriser la destinée d’un seul de ses cheveux.

L’instruction devient donc simple et précise : le croyant prononce des paroles fermes et claires. Il ne jure pasJacques 5. 12, car cela dénote un fond mal assuré. “Ce qui est de plus vient du mal” dit Jésus. Sans parler de jurements grossiers, l’on peut être conduit à affirmer gravement une chose fausse (26. 74) ou insensée (23. 16-22), ou à prendre sans réflexion un engagement solennel. Le croyant parle en présence d’un Dieu qui entend tout. Il dit oui, ou il dit non, en connaissant la volonté du Seigneur. Il compte humblement sur lui pour l’accomplir.

Le bien pour le mal : versets 38-42

“Oeil pour œil, dent pour dent” Exode 21. 24. La loi prescrivait cela pour exercer la conscience de celui qui avait fait tort : “tu donneras”, et non pour attiser l’instinct de vengeance. Le croyant ne se venge pas, mais remet toute chose entre les mains du Seigneur qui rendra un jour à chacun selon son œuvreRomains 12. 19 ; Apocalypse 22. 12. Il entre dans l’esprit du Maître en acceptant l’injustice et les torts. Jésus, le seul modèle pour nous, ne rendait pas d’outrage et ne menaçait pas, mais s’en remettait au juste jugeÉsaïe 50. 6 ; 1 Pierre 2. 23.

Dans le temps présent, la loi du royaume est basée non sur la défense des droits des hommes (comme les lois humaines), mais sur des principes d’amour, de douceur, de patience, d’humilité. Le croyant n’insiste pas sur ses droits, et confond son adversaire par une conduite pleine de grâce.

Les occasions ne manquent pas :

  • à la méchanceté et à la violence (verset 39) répondra un calme support,
  • à l’injustice sans pitié (verset 40) répondra un renoncement même à ce qui est le plus personnel, à l’image de celui qui s’est laissé dépouiller de toutJean 19. 24,
  • à une contrainte injustifiée (verset 41) répondra une acceptation pleine de condescendance ; et deux milles1 parcourus ensemble pourront donner mieux qu’un seul l’occasion d’une conversation salutaire ou d’un témoignage édifiant.

“Donne à qui te demande” : c’est le principe d’un cœur ouvert et généreux. Certes, il n’est pas question d’entretenir des débiteurs insouciants ; mais le Seigneur nous met en garde contre nos tendances cupides, et veut que nous restions sensibles à la misère d’autrui. Nous sommes les enfants d’un Dieu qui donne richement, libéralement.

L’amour pour la haine : versets 43-48

“Aimez vos ennemis” : c’est le précepte le plus étonnant de l’Écriture, que l’homme naturel ne peut même pas concevoir. Aimer son prochain comme soi-mêmeLévitique 19. 18 est déjà chose bien impossible à l’homme. Alors que dire quand ce prochain est son ennemi, son persécuteur ! Peut-on l’aimer et prier pour lui ? Celui qui nous le demande est aussi celui qui l’a fait en faveur de ceux qui l’ont cloué à la croix : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font” Luc 23. 34. L’amour que nous avons pour quelqu’un qui nous fait du tort se mesure à la manière dont nous pouvons prier pour lui.

Dieu aime sa créature et manifeste sans distinction sa bonté et ses soins à l’égard de tous, continuellement (verset 45) Actes 14. 17. Le croyant pieux n’est pas ingrat comme l’incrédule, mais rend grâces à Dieu pour toutes ces choses. De plus, il imite son Père céleste, il ouvre son cœur à tous, bons ou méchants, selon l’occasion.

L’homme entretient des relations sociales nécessaires pour mener une vie relativement paisible et satisfaisante (versets 46, 47). Il est capable aussi de manifester des sentiments de bonté, de générosité, de dévouement, car il a été créé à l’image de Dieu. Jésus demande aux siens quelque chose de plus, une perfection (verset 48) qui caractérise le nouvel homme. Celui-ci est né de Dieu ; il peut reproduire ses caractèresÉphésiens 5. 1. Dieu nous a aimés quand nous étions haïssables, et il nous a sauvésTite 3. 3, 4. Il nous dit maintenant : “Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire” Romains 12. 20. Qui sait si celui-ci ne sera pas touché, comme nous l’avons été par l’amour de Dieu !

Notes

1Le mille valait huit stades (Luc 24. 13), c’est-à-dire à peu près 1500 mètres.

Matthieu 5

33Vous avez encore entendu qu’il a été dit aux anciens : “Tu ne te parjureras pas, mais tu rendras justement au ✷Seigneur tes serments”. 34Mais moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ; ni par le ciel, car il est le trône de Dieu ; 35ni par la terre, car elle est le marchepied de ses pieds ; ni par Jérusalem, car elle est la ville du grand Roi. 36Tu ne jureras pas non plus par ta tête, car tu ne peux faire blanc ou noir una cheveu. 37Mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, nonb ; car ce qui est de plus vient du malc.

38Vous avez entendu qu’il a été dit : “Œil pour œil, et dent pour dent”. 39Mais moi, je vous dis : Ne résistez pas au mal ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre ; 40et à celui qui veut plaider contre toi et t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau ; 41et si quelqu’un veut te contraindre de faire un mille, vas-en deux avec lui. 42Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut emprunter de toi.

43Vous avez entendu qu’il a été dit : “Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi”. 44Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent], et priez pour ceux qui [vous font du tort et] vous persécutent, 45en sorte que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes. 46Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous ? Les publicains même n’en font-ils pas autant ? 47Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de plus [que les autres] ? Les nations même ne font-elles pas ainsi ? 48Vous, soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.

Notes

aun seul.
bc.-à-d. : franchement oui et franchement non.
cici et 6. 13, ou : du méchant.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)