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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 18. 1-14

Vers Jérusalem. Troisième étape

3. Le juge inique et la veuve : versets 1-8

La parabole qui commence ce chapitre fait suite aux enseignements relatifs à la venue du Fils de l’homme, comme le montre la conclusion de la parabole (verset 8).

Le résidu fidèle de la fin aurait peut-être à attendre longtemps la délivrance. “Jusques à quand” est la question posée si souvent dans les psaumes par ceux qui s’attendent à l’Éternel1. La ressource suprême des justes aux derniers jours, comme dans tous les temps d’épreuve, demeure la prière et la confiance de la foi. C’est l’instruction morale de cette parabole qui met en contraste :

  • La conduite d’un juge inique sur la terre vis-à-vis d’une veuve (image de ceux qui sont humainement sans ressource).
  • Avec les voies de Dieu, le juge de toute la terre qui fera certainement ce qui est justeGenèse 18. 25, tout en demeurant le Dieu d’amour rempli de sollicitude pour les siens.

Ce juge n’avait ni crainte de Dieu, ni respect de ses semblables. Devant l’insistance de la veuve, il lui fait justice pour en être débarrassé. Le motif était révoltant, mais le résultat est quand même au bénéfice de la veuve.

Dieu veut répondre et répondra toujours à la prière des siens. En s’appuyant sur Dieu, la foi peut toujours dire : “Je crierai au Dieu Très-Haut, à Dieu qui mène tout à bonne fin pour moi” Psaume 57. 3. Dieu maintient le temps de l’épreuve pour que son travail s’accomplisse et s’achève dans le cœur des siens. Pour le résidu fidèle traversant les épreuves sur la terre, une profonde repentance doit être produite jusqu’à ce qu’il se tourne vers Christ, “celui qu’ils auront percé” Zacharie 12. 10 par “l’esprit de grâce et de supplications” qui sera répandu sur eux. Il est toujours vrai que “le Seigneur ne rejette pas pour toujours ; mais, s’il afflige, il a aussi compassion, selon la grandeur de ses bontés ; car ce n’est pas volontiers qu’il afflige et contriste les fils des hommes” Lamentations de Jérémie 3. 31-33.

Comme souvent dans cet évangile, l’instruction est donnée en rapport avec les fidèles sur la terre dans la tribulation ; elle présente un caractère général qui répond à toutes les circonstances des saints éprouvés dans leur foi. La patience doit avoir son œuvre parfaite en nousJacques 1. 4. Cette qualité, si étrangère à nos cœurs naturels, est souvent associée à la souffrance dans la ParoleJacques 5. 10.

En Jésus, homme sur la terre, cette parabole a eu son application parfaite : haine et mépris des hommes, incompréhension, abandon et reniement des disciples, puissance de Satan, et même la coupe de la colère de Dieu, Jésus a tout traversé en perfection, dans une pleine confiance en son Père. Par la bouche de David, le Seigneur a pu dire : “J’ai attendu patiemment l’Éternel ; et il s’est penché vers moi, et a entendu mon cri” Psaume 40. 2. Nous sommes aussi invités par la Parole à ne pas nous venger, même si nous pensons avoir plus de ressources naturelles que la veuve pour faire valoir nos droits. Le même mot : “venge-moi” (verset 3) est employé par l’apôtre PaulRomains 12. 19, pour nous inviter à nous en remettre à Dieu, à l’image du parfait modèle : lui, “quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement” 1 Pierre 2. 22, 23. Le chemin de la bénédiction pour chacun est, comme David, de remettre toutes nos circonstances à DieuPsaume 37. 5, 6, en le laissant intervenir à son heure et selon sa sagesse.

4. Le pharisien et le publicain : versets 9-14

La prière est l’expression de la confiance en Dieu. Mais, comme les pharisiens, beaucoup de personnes se confient en elles-mêmes plutôt qu’en Dieu, et méprisent les autres. La parabole qui suit montre les conséquences d‘une telle attitude.

Deux hommes montent au temple pour prier, un pharisien et un publicain. Le temple de l’Éternel était bien une maison de prièreÉsaïe 56. 7. Même le peuple en captivité était invité à prier en se tournant vers la terre d’Emmanuel, vers Jérusalem et vers la maison bâtie pour le nom de Dieu1 Rois 8. 48. Daniel l’avait fait par la foi, alors que le temple était démoli, la ville saccagée et le pays abandonnéDaniel 6. 11.

Extérieurement, l’attitude de ces deux hommes, le pharisien et le publicain, était la bonne. Mais la parabole montre quel était le mouvement réel du cœur qui conduisait l’un et l’autre, et l’estimation que Dieu en faisait. D’abord le pharisien (l’élite religieuse de la nation aux yeux des hommes), rempli d’orgueil et de propre justice, se présente devant Dieu. Il était inconscient de son véritable état, comme Caïn l’était autrefois en offrant les fruits d’une terre maudite, acquis par son propre travail. Le pharisien se réclame de cinq choses (le nombre de la capacité humaine) qui l’élevaient à ses propres yeux et le faisaient mépriser les autres :

  • 1. il n’était pas ravisseur ;
  • 2. ni injuste ;
  • 3. ni adultère ;
  • 4. il jeûnait ;
  • 5. il donnait la dîme de tous ses biens.

Tout cela n’était que propre justice – un linge souillé aux yeux de Dieu – et contribuait à satisfaire son propre cœur. Le Seigneur avait pourtant dit, dans le discours sur la montagneMatthieu 6. 1-18, que la prière, le jeûne et les aumônes devaient être accomplis dans le secret. Ignorant ces instructions, le pharisien était lui-même son propre centre, étranger à Dieu et à sa bonté.

Quel contraste avec le publicain, un homme de la rue :

  • il se tient loin (sa position) ;
  • n’ose pas regarder vers le ciel (son attitude) ;
  • se frappe la poitrine en marque de repentance (son action) ;
  • en implorant la grâce de Dieu (ses paroles).

Il se présente comme le pécheur, ayant besoin d’une propitiation : “Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur” (verset 13). D’un cœur sans fraude, brisé par la conscience de son état, il plaçait sa seule confiance en Dieu, bien que ne connaissant pas pleinement encore la justice divine et la grâce en Jésus.

En vertu de l’œuvre qu’il accomplissait en montant à Jérusalem, le Seigneur prononce la justification du publicain. Le principe moral subsiste toujours. La grâce se trouve en abondance auprès de Christ, mais, pour que cette grâce soit reçue en salut et en bénédiction, il faut dans l’homme un travail de la conscience et du cœur, produisant le retour vers Dieu.

La conclusion de la parabole est tirée par le Seigneur lui-même : “car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé” (verset 14).

  • Celui qui s’élève sera abaissé : Satan d’abord, le premier Adam (en contraste avec le second Adam), Édom et sa descendanceAbdias 3, 4, tous les pharisiens qui se sont assis dans la chaire de MoïseMatthieu 23. 12 ; plus tard la bête romaine et le faux prophète. Tous ces êtres célestes, terrestres et infernaux seront abaissés devant Christ, à la gloire de Dieu le PèrePhilippiens 2. 10, 11.
  • Celui qui s’abaisse sera élevé, car “l’abaissement va devant la gloire” Proverbes 15. 33. Christ s’est anéanti (Dieu devenant homme), puis s’est abaissé lui-même (esclave volontaire) jusqu’à la mort de la croix ; ensuite il a été haut élevé et a reçu de Dieu un nom au-dessus de tout nom.

Pour nous, qui sommes si prompts à nous élever dans nos pensées, le Seigneur avait déjà montré comment il fallait s’abaisser devant le monde, devant les frères et devant Dieu (14. 11). Le chemin de la gloire est toujours celui de l’humilité. Nous y goûtons les consolations de Dieu2 Corinthiens 7. 6 et de sa grâce1 Pierre 5. 5, 6 ; Jacques 4. 10.

Notes

1Voir Psaume 79. 5. Les nations sont entrées à Jérusalem pour en chasser les fidèles cachés et les exterminer selon le Psaume 84. 3-6.

Luc 18

1Et il leur dit aussi une parabole, pour [montrer] qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser, 2disant : Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu et qui ne respectait pas les hommes ; 3et dans cette ville-là il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi de mon adversaire. 4Et il ne le voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, 5néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice, de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompea la tête. 6Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge iniqueb. 7Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience [avant d’intervenir] pour eux ? 8Je vous dis que bientôt il leur fera justice. Mais le fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ?

9Et il dit aussi cette parabole à quelques-uns qui se confiaient en eux-mêmes comme s’ils étaient justes, et qui tenaient le reste des hommes pour rien : 10Deux hommes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien, et l’autre publicain. 11Le pharisien, se tenant à l’écart, priait en lui-même en ces termes : Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes, adultères ; ou même comme ce publicain. 12Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. 13Et le publicain, se tenant loin, ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant : Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheurc ! 14Je vous dis que celui-ci descendit en sa maison justifié plutôt que l’autre ; car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.

Notes

aou : qu’elle ne vienne perpétuellement me rompre.
bailleurs : injuste.
clitt. : le pécheur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)