Par trois exemples pris dans la conduite des pécheurs, Jésus montre aux disciples quelle doit être leur attitude. Une série d’impératifs les invite à “être des fils du Très-Haut” (verset 35). Il ne s’agit pas pour eux d’observer des règles, mais de vivre selon les principes moraux de leur Père céleste, selon un amour miséricordieux qui ne fait pas de différences.
Ayant échappé au jugement et à la condamnation, le disciple ne peut s’asseoir en juge et condamner les autresRomains 14. 4. Il ne peut jouir du pardon paternel divin s’il entretient un esprit de critique envers les autres (verset 37). Jésus ne veut pas que nous soyons aveugles ou insensibles aux fautes de notre frèreMatthieu 18. 15 mais que nous soyons pleins d’amour, de patience et de générosité les uns envers les autres.
Si nous donnons, il nous sera donné et la mesure céleste est tellement abondante que, pour notre modeste contribution, il nous sera rendu une “mesure pressée et secouée et qui débordera” (verset 38) 1. L’apôtre Paul rappelle cet enseignement aux Corinthiens lorsqu’il dit : “Celui qui sème chichement moissonnera aussi chichement, et celui qui sème libéralement moissonnera aussi libéralement” 2 Corinthiens 9. 6. Un auteur illustre de façon concrète ce principe moral : « Il en est des dons comme de la circulation du sang : il revient à son point de départ. Ce que nous donnons revient, ce que nous retenons pour nous-mêmes arrête ce cours. Donner pour recevoir afin de donner de nouveau, pour recevoir ensuite, donner encore et ainsi de suite… »
À partir du verset 39, le Seigneur illustre la même vérité par trois images : l’aveugle, l’arbre, l’homme qui bâtit sa maison. Chaque fois, il souligne le contraste entre ce qui est vrai, bon, solide et ce qui est faux, mauvais, fragile.
La première image (versets 39-42) dénonce l’hypocrisie à deux reprises :
Dans la deuxième image (versets 43-45), celle de l’arbre, le fruit révèle la nature de l’arbre. Ainsi le cœur de l’homme est-il révélé par ses actions, ses paroles, ses attitudes. Ceux qui se sont tournés vers Dieu sont capables de produire ce qui est appelé “bon” selon l’appréciation divine. L’homme bon a « thésaurisé » les bonnes œuvres (verset 45). Il ne les a pas produites. Elles lui ont été données. Mais, conscient de leur valeur, il les a gardées dans son cœur. À l’inverse, l’incroyant – le mauvais arbre – ne peut rendre à Dieu un fruit que Dieu puisse juger “bon”, quelles que soient les apparences aux yeux de l’homme.
Enfin, dans le dernier exemple (versets 46-49), le Seigneur conclut cette série d’avertissements : ou nous construisons quelque chose de résistant ou quelque chose d’éphémère. En bâtissant sa maison (le langage est figuré), tout homme cherche le repos, la paix, la protection contre les épreuves, une sécurité pour l’avenir. L’un creuse profondément et trouve le roc, image de la parole de Dieu qui pénètre dans la conscience et dans le cœur et seule peut donner cette paix quant à l’avenir. L’autre se contente de bâtir “sans fondement” (verset 49). Une connaissance superficielle du christianisme sans mise en pratique conduit à la ruine de l’édifice.